Présidentielle 2012 : dynamique favorable aux candidats de gauche
La bataille de la primaire profite aux candidats socialistes, qui progressent dans la cinquième vague du Baromètre d'intentions de vote Présidentielle 2012 Ipsos/Logica Business Consulting réalisé pour Radio France et Le Monde. "Si l'élection avait lieu dimanche prochain", François Hollande (32%, +2 depuis la dernière vague) ou Martine Aubry (29%, +2) arriveraient en tête au premier tour, avec une avance confortable sur Nicolas Sarkozy (en baisse d'1 point à 21% dans l'hypothèse Hollande candidat, 22% dans l'hypothèse Aubry). En baisse aussi à 16% d'intentions de vote, Marine Le Pen campe en troisième position.
Derrière le trio de tête, Jean-Luc Mélenchon, qui bénéficie lui aussi d'une dynamique plutôt favorable aux candidats de gauche, Jean-Louis Borloo (le terrain de l'enquête s'est déroulé avant l'annonce de son retrait de la course à la présidence), François Bayrou et Eva Joly se tiennent dans une fourchette de 5% à 8% d'intentions de vote. Dominique de Villepin est un peu en retrait à 4% ou 5% selon les hypothèses, tandis que les candidatures de Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), Philippe Poutou (NPA) ou Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), toutes sous les 2%, manquent peut-être encore de visibilité.
Les questions d'actualités posées en marge des intentions de vote portaient pour cette édition sur la crise économique. La majorité des Français (58%) s'inquiète toujours : "la crise actuelle est grave pour le pays et je pense qu'elle aura des conséquences directes sur ma situation personnelle". Cet avis est partagé par les trois quarts des sympathisants FN, par plus de 60% des sympathisants de gauche et par 56% des sympathisants MoDem ; seuls les proches de l'UMP sont une courte majorité à se sentir à l'abri (49%, contre 42% qui pensent aussi que leur situation personnelle va pâtir de la crise). Par rapport aux déficits et à la dette, près de 60% des personnes interrogées jugent "qu'on a raison de vouloir réduire fortement et rapidement les déficits et la dette, c'est une condition absolue pour faire face à la crise". Cet avis est majoritaire quelle que soit la proximité politique des répondants, sauf chez les sympathisants du Front de Gauche qui craignent d'abord qu'une telle politique n'aggrave plutôt la crise. On est enfin très partagé quant au rôle que doit jouer ici l'Union européenne : 38% des Français pensent qu'il faudrait plutôt renforcer les pouvoirs de l'UE pour être plus efficace face à la crise actuelle (avis majoritaire chez les proches du PS, d'Europe Ecologie, du Modem et de l'UMP), 29% jugent au contraire qu'il faudrait limiter ses pouvoirs (notamment chez les sympathisants du Front de gauche et du Front National), 26% estiment qu'on est au bon niveau et 7% ne se prononcent pas.
Fiche technique :
Sondage Ipsos/Logica Business Consulting pour Radio France et Le Monde. 962 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogées par téléphone du 30 septembre au 1er octobre 2011. Méthode des quotas.