Présidentielle : Arlette Laguiller à 10%

La progression régulière d'Arlette Laguiller dans les intentions de vote Ipsos/Vizzavi – Le Point – France 2 – Europe 1 lui permet pour la première fois de se situer à la troisième place au premier tour, derrière Chirac et Jospin. Les deux têtes de l'exécutif sont toujours à égalité dans les intentions de vote second tour.

Pour la première fois, Arlette Laguiller atteint le seuil des 10% d'intentions de vote exprimées par les électeurs "certains d'aller voter". La régularité de sa progression depuis octobre tranche avec la relative stabilité des scores des autres candidats : de 5% d'intentions de vote en octobre/novembre 2001, sa candidature est passée à 6% de décembre à mi-février, 7% sur la deuxième quinzaine de février, 8% début mars, 9% les 15 et 16 mars, et 10% dans cette baromètre de popularité Ipsos-Le Point, le chef de file de Lutte Ouvrière entre dans le tiercé de tête du premier tour, du fait aussi de la baisse simultanée d'un point enregistrée par Chevènement et Le Pen (tous deux à 9%). Son électorat potentiel est très diversifié. Si les femmes la choisissent plus souvent que les hommes (12% contre 8% dans l'électorat masculin), Laguiller trouve du soutien dans toutes les catégories socioprofessionnelles (10% d'intentions de vote chez les cadres supérieurs et les employés, 13% chez les ouvriers, 20% dans les professions intermédiaires), comme dans toutes les catégories de revenu (12% dans les foyers dont le revenu net mensuel est inférieur à 7500F, 11% dans les tranches 7500-13000 et 13000-20000F, 8% dans la catégorie supérieure). Sa candidature cristalliserait aujourd'hui plus du tiers des intentions de vote des proches de l'extrême-gauche, 15% des voix potentiels des sympathisants PS ou Verts, 23% des suffrages des personnes ne se déclarant proches d'aucun parti. Elle ne séduit en revanche qu'à peine 3% des sympathisants de droite (RPR-UDF-DL-RPF). Laguiller reste de ce fait à bonne distance des deux favoris, Jacques Chirac (24%, +1) et Lionel Jospin (22%, +1 également).
Malgré leur présence dans les médias, la campagne des deux têtes de l'exécutif ne leur a pas permis de séduire une proportion croissante d'électeurs : Jacques Chirac et Lionel Jospin restent sensiblement aux niveaux mesurés avant leur déclaration de candidature respective. Comme lors de la dernière vague, les intentions de vote second tour ne permettent pas de les départager.
Si l'on se fie aux précédents scrutins, la mobilisation devrait progresser à l'approche de l'élection. Mais à quatre semaines du premier tour, et malgré le grand nombre de candidatures qui fournissent aux électeurs une offre qui n'a sûrement jamais été aussi large, la part de "certains d'aller voter" reste stable, depuis janvier, pour le premier comme pour le second tour ; on constate empiriquement que ces taux déclarés sont en général supérieurs à la participation réelle le jour du scrutin.
Par ailleurs, la fermeté du choix des électeurs ne progresse pas depuis janvier. Aujourd'hui, 44% des personnes ayant exprimé une intention de vote au premier tour disent pouvoir encore changer d'avis, contre 56% qui déclarent leur choix comme définitif. Pour l'instant, quatre Français sur dix "souhaitent" la victoire de Jospin (-2 par rapport à l'enquête réalisée début les 8 et 9 mars), 38% "souhaitent" celle de Chirac (-3), 22% "ne se prononcent pas". 36% "pronostiquent" la victoire de Jacques Chirac (-3), 34% pensent que Jospin sera élu (-6), 30% ne se prononçant pas. Si Lionel Jospin est donc en tête en terme de souhait, Jacques Chirac a la faveur des pronostics, et les campagnes des deux hommes sont jugées de façon équivalente  : 28% pensent que Jospin fait la meilleure campagne, la même proportion estime que c'est au contraire Chirac qui s'en sort le mieux, et 44% ne veulent ou ne peuvent arbitrer : "aucun des deux" ou "les deux", items non suggérés mais cités par respectivement 15 et 9% des électeurs interrogés, 20% préférant ne pas se prononcer.
Le faible enjeu perçu du premier tour, un sentiment de convergence des projets de la Chirac et Jospin, seront peut-être à l'origine d'un record d'abstention. Les Français sont de toute manière majoritairement optimistes sur l'évolution de la situation économique et sociale, quelle que soit l'identité du prochain président. Sur le niveau d'insécurité et de violence, 56% des interviewés s'attendent à une amélioration si Chirac était élu (contre 28% d'avis contraire), et 47% si c'était Jospin (contre 36%). Jospin inspire quant à lui davantage confiance "sur le niveau des impôts et des charges" (48% s'attendent à des effets positifs s'il était élu, contre 42% si c'était Chirac), et sur le niveau du chômage (51% pense que l'élection de Jospin serait positive pour l'emploi, mais seulement 36% sont de cet avis si Chirac était élu).

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