Présidentielle : les femmes sont surtout plus indécises
A l'occasion de la journée internationale de la femme, Canal Ipsos se penche sur les spécificités du vote féminin dans la perspective de la prochaine présidentielle. Si le rapport de force gauche/droite au premier tour est quasiment le même chez les hommes que chez les femmes (environ 53/47 en faveur de la droite), ces dernières se distinguent par une indécision plus forte, et un soutien un peu plus marqué depuis le début de l'année pour Jacques Chirac.
L'évolution des intentions de vote présidentielle premier tour réalisées depuis janvier par Ipsos laisse apparaître quelques disparités entre le choix des hommes et celui des femmes. Jusqu'à la dernière vague, Jacques Chirac bénéficiait d'un soutien plus important dans l'électorat féminin. Il recueille en moyenne depuis le début de l'année 28% des suffrages exprimés par les électrices "certaines d'aller voter", contre seulement 23% des intentions de vote masculines, pour un score moyen de 26% sur l'ensemble de l'électorat. Ce clivage est nettement moins marqué dans l'électorat potentiel de Lionel Jospin au premier tour : 23% des femmes "certaines d'aller voter" qui expriment une intention de vote choisissent le chef du gouvernement, qui obtient 22% des suffrages masculins.
La différence est encore plus nette au second tour. La moyenne des suffrages exprimés par les femmes en cas de duel Chirac-Jopsin est assez favorable à Chirac (53/47), quand les hommes se partagent équitablement entre les deux têtes de l'exécutif (50/50). La tendance semble en revanche nettement favorable à Jospin, qui a gagné six points d'intentions de vote chez les femmes depuis le 12 février dernier (de 44 à 50%), au détriment du chef de l'Etat dont le score chutait de 56 à 50% lors de la dernière mesure effectuée le 2 mars.
Parmi les autres candidats, les différences hommes/femmes sont assez nettes dans les électorats potentiels de Jean-Pierre Chevènement et Jean-Marie Le Pen, plutôt masculins, et, à un degré moindre, dans l'électorat d'Arlette Laguiller, plus féminin. Si pour Jean-Pierre Chevènement, l'écart entre les scores moyens obtenus chez les hommes et chez les femmes depuis le début de l'année n'est que de deux points (12% chez les hommes, 10% chez les femmes, 11% dans l'ensemble), l'écart maximal a atteint 11 points début février (18% d'intentions chez les hommes contre 7% chez les femmes). Les femmes sont surtout nettement moins tentées que les hommes par l'extrême droite : l'écart moyen entre les intentions de votes des femmes et des hommes pour Jean-Marie Le Pen est de quatre points (11% des suffrages exprimés par les hommes, 7% des intentions de vote des femmes). Là aussi, les écarts ont été très importants sur certaines vagues (jusqu'à 13 points le 23 février). Même si cela est moins net, on constate encore que les femmes choisissent un peu plus souvent que les hommes Arlette Laguiller (8% d'intentions de vote en moyenne, contre 6% dans l'électorat masculin).
On relèvera enfin que, depuis le début de l'année, les femmes sont plus indécises que les hommes lorsqu'il s'agit d'exprimer une intention de vote. Alors que, comme pour les hommes, les trois quarts d'entre elles se déclarent "certaines d'aller voter", elles ne sont qu'une sur deux à se déclarer "sûres de leur choix", contre 56% en moyenne chez les hommes, et 60% lors de la dernière vague mesurée le 2 mars.