Présidentielle : les maires hésitent à parrainer les petits candidats
Selon l'enquête Ipsos-Courrier des Maires réalisée auprès des maires de France, la course aux 500 signatures à laquelle se livrent les aspirants candidats à l'élection présidentielle pourrait s'avérer plus délicate que prévu. En effet, avec les municipales en perspective, peut-être dès octobre 2007, et le souvenir du 21 avril 2002, bon nombre de maires, en particulier les maires de droite, hésitent à parrainer un candidat. Dès lors, la participation de Jean-Marie Le Pen ne va plus de soi ; les maires sont partagés quant à savoir si son absence serait finalement une bonne ou une mauvaise chose pour la démocratie.L'enquête fait également le point sur les thèmes que les maires souhaiteraient voir aborder à l'occasion de la campagne présidentielle. Les questions de "réforme des finances locales" et du "maintien des services publics en zone rurale ou défavorisée" sont plus particulièrement attendues. En ce qui concerne l'évolution de leurs responsabilités, les maires sont favorables au renforcement de leur rôle en matière d’immigration, mais beaucoup moins en matière de délinquance. Il faut dire que la majorité d'entre eux redoutent de nouvelles émeutes urbaines.
Un maire sur trois a l’intention de parrainer un candidat à l’élection présidentielle
A six mois de l’élection présidentielle, la "course aux signatures" est largement entamée pour les aspirants candidats à l’élection présidentielle et de nombreuses personnalités politiques ont fait part à plusieurs reprises de leurs difficultés. La question est d’autant plus prégnante pour cette élection que l’expérience de 2002 (16 candidats ayant mené à l’émiettement des voix) a conduit certains dirigeants comme François Hollande à donner aux maires PS des consignes écrites les invitant à ne parrainer que le candidat socialiste, jugeant que l’absence de Lionel Jospin au deuxième tour était en partie due au trop plein de candidatures à gauche. Par ailleurs, le souvenir du "21 avril" pèse sur Jean-Marie Le Pen : il est probable que dans la mesure où, pour chaque candidat, les noms de 500 "parrains" tirés au sort seront publiés dans le Journal officiel, nombre de maires redoutent d’avoir à justifier un tel parrainage, notamment dans la perspective des élections municipales qui pourraient avoir lieu dès octobre 2007.
Au fur et à mesure que l’élection se rapproche, les 40 000 élus aptes à parrainer un candidat – essentiellement des maires – font donc l’objet de toutes les sollicitudes : plus que leur intention de parrainage dans l’absolu, c’est leur intention de parrainer un petit candidat qui suscite l’intérêt. En 2002, 17 815 maires avaient parrainé un candidat, dont près de la moitié un "gros" candidat (Jospin, Chirac, Bayrou, Hue). La plupart des 12 autres candidats avaient recueilli tout juste les 500 signatures nécessaires. Combien seront-ils en 2007 ?
Selon l’enquête Ipsos menée pour le Courrier des Maires, 33% des maires ont l’intention d’apporter leur signature à un candidat lors de la prochaine élection présidentielle, dont 20% à un candidat qui ne devrait pas avoir de difficulté à recueillir les 500 signatures et 13% à un candidat qui devrait rencontrer des difficultés à obtenir ces 500 signatures. En d’autres termes, à peine plus d’un maire sur dix a l’intention de parrainer un "petit" candidat, ce qui porte à environ 5 000 le nombre de signatures "disponibles" à partager entre les petits candidats, dans un contexte où le souvenir de 2002 mais surtout la proximité des municipales risquent de peser sur les décisions des maires. En effet, en 2002, 17 815 maires avaient parrainé un candidat, alors que les municipales avaient déjà eu lieu (en 2001). Or, en 1995, alors que les municipales se tenaient deux mois après l’élection présidentielle, seuls 14 462 maires avaient parrainé un candidat. Il n’est donc pas exclu que nombre ne prétendants ne puissent pas cette année être candidats à l’élection présidentielle, faut d’un nombre suffisant de "parrains".
Logiquement, les intentions de parrainage sont plus nombreuses parmi les maires de grosses communes (plus de 10 000 habitants) : 65% de ces derniers ont l’intention de donner leur signature à un candidat. Ces élus, souvent affiliés à un parti clairement identifié de leurs administrés, n’éprouvent guère de difficultés à parrainer un candidat. Dans leur grande majorité (60%), ils ont d’ailleurs décidé de parrainer un candidat qui ne devrait pas rencontrer de difficultés à obtenir les 500 signatures, seuls 5% préférant aider un candidat qui devrait rencontrer a priori plus de difficultés. En revanche, les maires de communes plus petites, moins souvent rattachés à une grosse structure partisane, sont nettement plus réservés dans leurs intentions de parrainage. Seuls 31% des maires de communes de moins de 2 000 habitants (qui constituent l’essentiel des 36 500 maires) ont l’intention de parrainer un candidat. Au sein de ces élus décidés, 14% ont l’intention d’aider un candidat susceptible d’être entravé dans cette tâche. Or ce sont eux qui seront le plus sollicités par les petits candidats.
Les maires de gauche (55%) se montrent nettement plus disposés à parrainer un candidat que les maires de droite (27%). Plus précisément, 25% des maires de gauche mais seulement 10% des maires de droite sont prêts à parrainer un candidat risquant d’avoir des difficultés à recueillir 500 signatures. Autant dire que la chasse aux signatures sera très certainement beaucoup plus facile pour Olivier Besancenot et Arlette Laguiller que pour Jean-Marie Le Pen.
Des maires partagés sur la question de l’absence éventuelle de candidatures de Jean-Marie Le Pen
Conséquence de ces intentions de parrainage peu nombreuses, la candidature de Jean-Marie Le Pen ne va pas de soi. Dans l’hypothèse où il devrait renoncer à se présenter à l’élection présidentielle de 2007, faute d’avoir obtenu un nombre suffisant de parrainages, les maires réagissent de façon contrastée. Ils sont 39% à considérer que ce serait « une bonne chose pour la démocratie », laissent probablement entendre que les idées de Jean-Marie Le Pen représentent un danger pour la démocratie et qu’il est donc bienvenu qu’elles ne soient pas défendues dans le cadre d’une élection présidentielle. A l’inverse, 42% affirment que ce serait une mauvaise chose pour la démocratie, signifiant sans doute qu’un parti ralliant régulièrement autour de 15% des suffrages ne peut être empêché de se présenter sous prétexte qu’il n’a pas recueilli 500 signatures. Par conséquent, les maires sont très partagés mais se montrent légèrement plus enclins à approuver la candidature de Jean-Marie Le Pen à l’élection présidentielle, par respect pour la démocratie.
Toutefois, certains maires affichent une opinion inverse, à l’instar des maires de communes de plus de 10 000 habitants qui estiment majoritairement (49%) qu’il s’agirait d’une « bonne chose » pour la démocratie. De même, les maires de gauche affirment majoritairement (58%) que les conséquences de son renoncement seraient positives pour la démocratie, une position à l’opposé de celle des maires de droite qui considèrent majoritairement (50%) qu’elles seraient négatives.
L’examen attentif des résultats de cette question a de quoi inquiéter le Front National. Aujourd’hui, 46% des 5 000 maires qui comptent parrainer un candidat n’étant pas assuré d’obtenir 500 signatures considèrent que l’absence de Jean-Marie Le Pen serait une bonne chose pour la démocratie. Il y a donc fort à parier que ces maires ne parraineront pas le leader du Front National. En revanche, les maires qui actuellement n’envisagent pas de donner leur signature à un candidat, quelles que soient ses difficultés dans la course aux signatures, estiment à l’inverse que l’absence de Jean-Marie Le Pen serait une mauvaise chose pour la démocratie (48%). Pour espérer recueillir le nombre de signatures nécessaires, ce dernier devra donc convaincre les maires qui actuellement ne sont pas prêts à parrainer un candidat de revenir sur leur décision.
Deux thèmes attendus par les maires pour la campagne présidentielle : la réforme des finances locales et le maintien des services publics en zone rurale ou défavorisée
Les principaux thèmes que les maires souhaitent voir abordés par les candidats à l’élection présidentielle concernent le maintien des services publics en milieu rural ou défavorisé (36% de citations) et la réforme des finances locales (35%). Le premier sujet est essentiellement réclamé par les maires de communes de moins de 2000 habitants et les maires de gauche, tandis que le second émane surtout des maires de plus de 2000 habitants, pour qui il constitue la priorité de la campagne électorale (pour 44% des maires de 2 000 à 10 000 habitants et 56% des maires de communes de taille plus importante). La décentralisation étant désormais bien avancée, de nombreuses compétences ont été transférées aux collectivités locales, et notamment aux communes. Or les maires redoutent sans doute de se retrouver démunis financièrement pour honorer ces nouvelles compétences, et attendent de l’Etat un transfert de moyens financiers plus conséquent ainsi qu’une réforme de la fiscalité locale leur permettant d’avoir une plus grande autonomie financière.
Cette inquiétude à l’égard des finances locales fait écho au scepticisme grandissant des maires à l’égard de la décentralisation. En 2003, juste avant le vote de la loi initiée par Jean-Pierre Raffarin, un maire sur deux (48%) souhaitait que la décentralisation soit renforcée, estimant qu’elle n’était pas allée assez loin, et 61% (contre 28%) considéraient que la politique du gouvernement dans ce domaine allait dans le bon sens. En 2004, ils étaient déjà nettement plus circonspects (35% seulement contre 43% pensaient que la politique gouvernementale en matière de décentralisation allait plutôt dans le bon sens, et 36% redoutaient une diminution des ressources de leur commune). En 2006, force est de constater qu’ils sont encore plus sceptiques : seuls 20% (-28 points depuis 2003) promeuvent un renforcement de la décentralisation. La majorité estime désormais que la décentralisation est allée assez loin (43% ; +9 points de puis 2003), et ils sont même 26% (+17 points) à considérer qu’il faut revenir en arrière car elle est allée trop loin.
La déception concernant la décentralisation, observée dès 2004, semble donc confirmée. Les maires, sans être devenus hostiles au principe même de décentralisation, réalisent sans doute que les compétences qu’ils se sont vus attribuer n’ont pas forcément été suivies des transferts adéquats de moyens financiers leur permettant d’y faire face. Par ailleurs, ils sont de plus en plus sollicités pour régler les problèmes de délinquance, d’immigration ou d’emploi et ont peut-être le sentiment que l’Etat se décharge trop sur eux, sans avoir la possibilité d’assumer, ou ni même souhaiter, cette évolution de leurs prérogatives. Les maires de petites communes, qui bénéficient le moins de la décentralisation, sont logiquement ceux qui estiment le plus que la décentralisation est allée trop loin (28% contre 10% des maires de communes de plus de 10 000 habitants), tout comme les maires de gauche (32% contre 25% des maires de droite).
Les autres enjeux que les maires souhaitent voir débattus en 2007 sont un peu moins mentionnés, qu’il s’agisse du renforcement du statut de l’élu (29%), de l’avenir de l’intercommunalité (23%), de l’évolution des pouvoirs des maires en matière de sécurité (13%), du logement social (8%) ou de l’avenir de la décentralisation (7%). Logiquement, les préoccupations des maires varient selon la taille de la commune qu’ils dirigent. Ainsi les élus de communes de plus de 10 000 habitants mettent davantage en avant des thèmes comme le logement social (28% contre 7% des maires de communes de moins de 2 000 habitants), tandis que les maires de petites communes mentionnent davantage le renforcement du statut de l’élu (29% contre 18% des maires de communes de plus de 10 000 habitants).
Les maires sont relativement favorables au renforcement de leur rôle en matière d’immigration mais beaucoup moins en matière de délinquance
La loi du 24 Juillet 2006 prévoit d’associer les maires à l’application des mesures en matière d’immigration et d’intégration. Cette plus grande implication qui leur est demandée dans ce domaine est accueillie favorablement par une majorité de maires (56%), même si leur approbation est mesurée : seuls 8% se disent « tout à fait favorable » à cette plus grande implication. A l’inverse, 30% des maires y sont opposés, sans que cette opposition ne soit plus affirmée (5% le sont « tout à fait »). Une proportion non négligeable de maires ne se prononce pas (14%), ce qui s’explique probablement par le caractère récent de la loi et le fait qu’ils n’ont pas encore pu expérimenter ce qu’on leur demande concrètement. Ce sont surtout les maires de petites communes qui ne se prononcent pas, sans doute parce qu’ils en ont moins entendu parler ou qu’ils se sentent moins concernés. Les maires de communes de plus de 10 000 habitants s’expriment davantage, et se montrent par là-même plus hostiles à cette mesure : 39% s’y disent opposés (contre 29% des maires de communes plus petites), dont 11% qui le sont « tout à fait ». Il faut dire que compte tenu de la taille de leur commune, ces maires seront probablement davantage susceptibles d’avoir parmi leurs administrés une plus forte proportion de personnes d’origine immigrée, et donc d’être amenés à appliquer plus souvent des mesures portant sur ces questions.
Si l’accueil porté à cette évolution prévue par la loi de Nicolas Sarkozy suscite logiquement des réactions plus positives auprès des maires de droite (62% y sont favorables contre 21% qui y sont opposés) que de gauche (49% sont pour, 41% sont contre), on remarquera que même si c’est de manière plus mesurée, les maires de gauche approuvent majoritairement cette évolution.
En revanche, l’accueil est moins favorable en ce qui concerne le renforcement du rôle du maire prévu par le projet de loi sur la prévention de la délinquance. Il faut dire que s’agissant de l’immigration, les maires sont simplement associés à l’application des mesures, tandis que le projet de la loi relatif à la prévention de la délinquance prévoit de faire du maire le pivot du dispositif. Il est ainsi prévu que les maires animent et coordonnent la politique de prévention de la délinquance, en concertation avec l’Etat et le Conseil général, ce qui suppose de leur part une réelle implication. Aussi se montrent-ils très partagés sur la question : 47% sont favorables à ce renforcement du rôle du maire, 45% y sont opposés, le soutien étant moins prononcé (4% y sont « tout à fait » favorables) que le rejet (12% y sont « tout à fait » opposés), sur un sujet qui préoccupe de plus en plus les Français et leur semble donc peut-être incomber en premier lieu à l’Etat. Il est possible également que les maires acceptent d’endosser de nouvelles responsabilités, y compris sur ces sujets-là, mais redoutent de ne pas disposer de moyens suffisants leur permettant de faire face à ces nouvelles prérogatives et réservent donc un accueil mitigé à un tel projet.
Les maires de communes de plus de 10 000 habitants sont majoritairement hostiles au renforcement du rôle du maire concernant la prévention de la délinquance (55% dont 26% qui le sont « tout à fait »), tandis que les maires de communes plus petites sont plus partagés. Par ailleurs, les résultats sont sur cette question clivés politiquement de manière nettement plus marquée que s’agissant de l’immigration. Une large majorité de maires de gauche (60%) affichent leur opposition, seuls 34% y étant favorables, tandis qu’à l’inverse, une large majorité de maires de droite (53%), et notamment UMP (64%) se déclarent favorables à cette évolution. Les maires qui approuvent le plus cette évolution sont logiquement ceux qui souhaitent que les candidats à l’élection présidentielle abordent en priorité la question de l’évolution de leurs pouvoirs en matière de sécurité (73%). Enfin, les élus qui considèrent que la coopération avec les services judicaires fonctionne mal accueillent favorablement ce renforcement de leur rôle (52%), tandis que les maires qui considèrent que cette coopération fonctionne bien y sont plutôt opposés (49% contre 44% qui y sont favorables), considérant sans doute que si ce système fonctionne bien, il n’a pas besoin d’être modifié par un renforcement du rôle du maire dans ce domaine.
Les maires sont relativement satisfaits de la coopération avec les services judiciaires mais souhaiteraient être davantage informés des dossiers de leurs administrés
60% des maires estiment que dans le cadre de leurs missions, la coopération avec les services judiciaires fonctionne bien, mais seuls 6% indiquent qu’elle fonctionne « très bien ». A l’inverse 31% des maires estiment que cette coopération fonctionne mal, dont 5% « très mal ». La perception du bon fonctionnement de cette coopération varie selon la taille de la commune : 70% des maires de communes de plus de 10 000 habitants sont de cet avis contre 60% des maires de communes de moins de 2 000 habitants. Toutefois, les situations semblent disparates d’un territoire à l’autre, les élus d’Ile-de-France, pour des raisons sans doute de saturation des services judiciaires, étant nettement plus nombreux à considérer que la coopération fonctionne mal (50%) que les élus de province (27%).
Pour que cette coopération soit encore plus efficace, les maires souhaiteraient surtout être davantage informés sur les dossiers concernant leurs administrés (49%), tandis que 35% préfèreraient surtout que l’on tienne davantage compte des informations qu’ils transmettent. Ce constat est le même que l’on considère que la coopération fonctionne dans l’ensemble plutôt bien ou plutôt mal, et quelle que soit la taille de la commune ou sa proximité partisane. En revanche, les maires qui effectuent leur premier mandat sont plus nombreux souhaiter qu’on les informe davantage des dossiers de leurs administrés, tandis que ceux qui en sont au moins à leur quatrième mandat préfèrent qu’on tienne davantage compte des informations qu’ils transmettent. Malgré ces petites nuances, la demande principale des maires est donc de disposer d’un suivi plus abouti des dossiers qui concernent leurs administrés.
Les maires redoutent majoritairement de nouvelles émeutes urbaines
Les renseignements généraux ne sont pas les seuls à rappeler que la plupart des conditions qui avaient mené à l’explosion des violences urbaines il y a un an sont toujours réunies. Les maires aussi redoutent une nouvelle flambée de violence, alors même que justement des agressions sont régulièrement commises contre les forces de l’ordre en banlieue.
Ainsi, 59% des maires jugent probable que des émeutes similaires à celles de l’année dernière se produisent à nouveau dans les mois qui viennent, dont 17% qui jugent cette éventualité « très probable ». Ils sont encore plus nombreux à craindre un tel scénario parmi les maires de communes comptant plus de 10 000 habitants. Par conséquent, les trois quarts des maires les plus concernés (72%) redoutent de nouvelles émeutes. En définitive, seuls 29% des maires jugent peu (25%) ou pas du tout (4%) probable que de tels événements se reproduisent.
La loi ENL plutôt bien accueillie par les maires
La loi ENL – Engagement national pour le Logement – est censée aider les collectivités locales à construire de nouveaux logements, et notamment des logements sociaux. Les maires de communes de plus de 2 000 habitants, davantage susceptibles d’être confrontés à ce problème, se montrent assez partagés sur leur perception de l’aide que peut leur apporter la loi. Ainsi, 45% d’entre eux considèrent que cette loi leur permettra de développer la construction de logements sociaux, tandis que 48% pensent au contraire qu’elle ne leur permettra pas. Les maires qui souhaitent que les candidats à l’élection présidentielle abordent le thème du logement social sont également très hésitants sur ce que la loi pourra leur apporter (48% pensent qu’elle les aidera à construire davantage de logements sociaux, 48% sont sceptiques). Si ces résultats sont très partagés, ils témoignent néanmoins d’un accueil assez favorable à la loi, dans la mesure où quels que soient les textes de lois, un certain nombre de maires ne souhaitent de toutes manières pas construire de nouveaux logements sociaux, ou aimeraient bien le faire mais ne disposent pas de terrains constructibles suffisants.
Le fait que près de la moitié des maires de communes de plus de 2 000 habitants estiment pouvoir construire davantage de logements sociaux grâce à la loi est donc, à l’aune de ce constat, un résultat plutôt positif pour la loi. D’ailleurs, ce sont justement les maires d’Ile-de-France, confrontés s’il en est au manque de terrains, qui sont parmi les plus critiques avec les élus du Nord-Est sur l’aide que peut leur apporter cette loi. Notons enfin que les maires de droite estiment majoritairement (53%) pouvoir développer la construction de logements sociaux dans leur commune grâce à cette loi, tandis que la majorité des maires de gauche (55%) considèrent à l’inverse qu’elle ne le leur permettra guère.