Progression de la popularité des personnalités politiques qui ont occupé le terrain médiatique en août

Pour François Hollande, la séquence estivale a été très rythmée : nombreux déplacements en région et séminaire gouvernemental placé sous sa direction fin août qui a donné le coup d’envoi de la rentrée politique. Cette stratégie médiatique aura été payante dans l’opinion. La popularité du chef de l’Etat progresse (+2 par rapport à juillet), même si la proportion de Français favorables à son action est toujours très minoritaire (28%, contre 67% d’avis défavorables, -4). La progression du président de la République est portée par les sympathisants du Parti Socialiste (à 65%, +3), mais aussi par ceux des autres partis de gauche : Europe Ecologie-Les Verts (+14 à 45%) et le PCF/Front de Gauche (+4 à 37%). A l’opposé de l’échiquier politique, François Hollande suscite toujours un profond rejet : 96% de jugements défavorables à l’UMP et 89% au Front National.

Moins visible cet été, Jean-Marc Ayrault conserve un niveau de popularité comparable à juillet dernier. Certes les avis défavorables à l’égard du Premier ministre reculent (-2 à 62%), mais se transfèrent sur les sans opinion (10%, +2), et non sur les avis favorables qui se stabilisent à 28%. Contrairement au Président, Jean-Marc Ayrault est stable auprès des sympathisants de gauche, avec 50% d’avis favorables.

Manuel Valls gagne 2 points de popularité avec 52% de jugements favorables. Très actif sur la scène médiatique, le ministre de l’Intérieur réussit un tour de force cet été : il progresse au PS (+4 à 72%) et à l’UMP où une majorité de sympathisants est favorable à son action (54%, +7). C’est la seule personnalité du Gouvernement qui progresse en août. Les autres ministres sont stables ou en baisse. Najat Vallaud-Belkacem (31%, -6), Cécile Duflot (31%, -6) et Aurélie Filippetti (27%, -5) perdent les points positifs qu’elles avaient gagnés en juillet. Ces baisses sont surtout liées à une progression du nombre de sans opinion.

La prime à la visibilité reconnaît quelques exceptions. Christiane Taubira, en dépit d’une actualité riche ces derniers jours (passe d’armes avec M. Valls, réforme pénale), recule de 2 points entre juillet et août. Elle baisse notamment auprès des sympathisants PS (-3 à 62%). Personnalité à l’image très clivée, la garde des Sceaux est très impopulaire auprès des sympathisants de l’UMP, avec 16% d’avis favorables, contre 69% d’avis défavorables.

Jean-Luc Mélenchon est l’autre exception de l’été. Très critique à l’égard de l’exécutif, le leader du Front de Gauche ne convainc pas dans l’opinion. Il perd 5 points de jugements favorables auprès de l’ensemble des Français (à 31%) et 4 points auprès des sympathisants de gauche (à 50%).

Les leaders politiques de l’opposition, qui ont été peu visibles ces dernières semaines, sont soit stables soit en recul. Les niveaux de popularité de François Fillon (45%) et de Jean-François Copé (27%) sont inchangés. Les baisses les plus notables concernent Alain Juppé (-4) Nathalie Koscuisko-Morizet (-3), Xavier Bertrand (-5), Bruno Le Maire (-4) ou Valérie Pécresse (-3). Comme pour les ministres, ces baisses doivent être relativisées car elles s’accompagnent surtout d’une progression du nombre de sans opinion, davantage que d’une hausse des jugements défavorables à leur égard. Nicolas Sarkozy est la seule personnalité de droite qui parvient à gagner du terrain entre juillet et août (+2). L’ancien Président regagne quelques-uns des points de popularité perdus lors de la vague précédente après que le Conseil Constitutionnel a invalidé ses comptes de campagne.

Le jugement des sympathisants de l’UMP évolue différemment. Ils renforcent leur soutien aux trois principaux leaders de l’UMP : N. Sarkozy (+5 avec 87% de jugements favorables), F. Fillon (+7 à 75%) et J.-F. Copé (+6 à 57%). Si l’ancien Président occupe toujours la première place dans le palmarès des sympathisants, F. Fillon et J.-F. Copé continuent d’opérer un lent travail de reconstruction de leur image après la crise de décembre 2012 (+19 pour F. Fillon et + 23 pour J.-F. Copé à l’UMP depuis cette date).

A noter l’entrée ce mois-ci de deux personnalités dans le palmarès des leaders politiques : Christian Estrosi et Anne Hidalgo. Le maire de Nice fait l’objet d’un important clivage droite/gauche. 38% des sympathisants de l’UMP sont favorables à son action (contre 25% et 37% de sans opinion), tandis que 51% des sympathisants PS y sont défavorables (contre 11% et 38% de sans opinion). Anne Hidalgo qui est encore peu connue du grand public (52% de sans opinion), réalise tout de même une entrée remarquée dans le palmarès. Elle réunit 26% de jugements favorables (contre 22%), soit un bon score dans la mesure où c’est la seule personnalité testée qui n’occupe pas et n’a jamais occupé jusqu’ici de responsabilités au niveau national. Deux nouvelles personnalités à suivre dans les prochaines vagues du baromètre…

Crédit photo : Direction de la communication de la ville d'Arles