Projet de loi sur la sécurité intérieure : les Français suivent Sarkozy
La plupart des mesures répressives figurant dans le projet de loi sur la sécurité intérieure sont approuvées par la majorité des Français interrogées par Ipsos pour Le Figaro. Pour plus de sept personnes sur dix, ces mesures sont justifiées "comte tenu de la situation de l'insécurité en France".
Près de 90% des personnes interviewés par Ipsos sont "plutôt favorables à l'élargissement du fichier d'empreintes génétiques à toutes les personnes suspectées d'avoir commis ou d'être complices d'un délit puni d'au moins trois ans de prison" (contre 13% de jugements défavorables) ; 71% sont pour "la constitution d'un fichier national de toutes les personnes mises en cause lors d'une affaire judiciaire, les informations étant effacées en cas d'acquittement" (contre 25%). Trois Français sur quatre voient d'un bon œil "la possibilité de condamner jusqu'à deux ans de prison toute personne proférant des menaces à l'égard d'un représentant de l'autorité mais aussi d'un conducteur de bus ou d'un gardien d'immeuble" (contre 25% d'avis contraire), la même proportion approuve "la possibilité de condamner jusqu'à 6 mois de prison les groupes de personnes qui pratiquent la mendicité agressive ou sur la menace d'animaux" (contre 21%). Les deux tiers des sondés sont encore favorables à "la possibilité de fouille d'un véhicule quand le conducteur n'est pas en mesure de produire les papiers du véhicule" (contre 32%), ou à "la possibilité de condamner jusqu'à 6 mois de prison et de saisir les véhicules et les caravanes des personnes s'installant sur un terrain pour y habiter sans l'autorisation du propriétaire" (contre 33%). La possibilité donnée à "la police municipale de mettre des véhicules en fourrière" est aussi majoritairement soutenue (57%, contre 39% d'avis contraire).
Certaines autres mesures suscitent des jugements nettement plus partagés. La moitié des interviewés approuve "la possibilité de condamner jusqu'à deux mois de prison toute personne gênant le libre accès aux halls d'immeuble ou dans les cages d'escalier" quand l'autre moitié s'y oppose. De même, la part de personnes favorables à "l'interdiction, pour les prostituées, de tout racolage public" est équivalente à la part de sondés s'y opposant. Mais de toutes les mesures testées, seule "la possibilité de condamner jusqu'à 6 mois de prison les squatters d'immeuble" suscite une majorité de désapprobation (54%, contre 42% d'avis favorable). Globalement, 72% des personnes interrogées considèrent l'ensemble des mesures du projet de loi "justifiées, compte tenu de la situation de l'insécurité en France" (contre 22% d'avis contraire).
Ipsos a enfin testé l'adhésion des Français aux mesures retirées du projet. Ainsi, 60% des interviewés sont favorables à "la possibilité de sanctionner l'absentéisme répété à l'école par une amende infligée aux parents" (contre 40% d'avis contraire). Plus d'une personne sur deux serait encore d'accord pour que "la police, dans le cadre d'une enquête, se fasse communiquer des informations issues de fichiers publics (sécurité sociale, ANPE, …) ou privés (fichiers d'entreprises, etc.)".