Référendum en Corse : un scrutin plus incertain qu'il n'y parait
A peu près 70% des électeurs corses se déclarent intéressés par le débat sur le réforme du statut de la Corse, contre trois sur dix qui se sentent moins concernés ; une personne sur trois préfère également ne pas donner d'intention de vote.
Sur les exprimés, le "Oui" au référendum l'emporterait aujourd'hui avec dix points d'avance (55 contre 45%). Il convient pourtant d'être prudent, un électeur sur deux "pouvant encore changer d'avis" (les autres considérant leur choix comme définitif).
La tentation de voter "Non" ou de s'abstenir reste persistante quelle que soit la sympathie partisane.Les électeurs de gauche, actuellement majoritairement en faveur du "Non", sont tentés de manifester leur opposition à la politique gouvernenentale. Les sympathisants nationalistes, même s'ils se prononcent très largement pour le "Oui", hésitent de plus en plus avec l'abstention, refusant de cautionner une réforme qui ne les satisfaits qu'à moitié. A l'inverse, une partie des proches de la droite parlementaire risque de se tourner vers l'abstention car elle trouve que ce projet fait la part trop belle aux autonomistes. Au total, ceux qui "tout compte fait, préféreraient la mise en place de ce nouveau statut pour la Corse" sont tout juste un peu plus nombreux que les partisans du statu quo (41% contre 37%) ; pour près d'une personne sur deux, la victoire du "oui" ne contribuera pas à améliorer la situation de l'île (39% d'avis contraire).
Une dernière question posée sur Yvan Colonna, le militant nationaliste suspecté du meurtre du préfet Erignac, montre qu'à peine un Corse sur cinq · 4% chez les sympathisants nationalistes - pense que les forces de l'ordre arriveront à le retrouver.