Référendum : vers un record d'abstention

La dernière enquête Ipsos - Vizzavi - Le Point - France 2 - Europe 1 laisse présager d'un niveau d'abstention exceptionnellement élevé pour le scrutin du 24 septembre. Le "oui" au quinquennat est toujours largement en tête.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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A peine 38% des personnes interrogées se déclarent "tout à fait certaines d'aller voter si le référendum avait lieu dimanche prochain", soit un niveau comparable à la participation enregistrée en 1988 à l'occasion du référendum sur le statut de la Nouvelle Calédonie (37%), record d'abstention à ce jour sous la Vième République. En une semaine, la mobilisation a chuté de six points, pour atteindre aujourd'hui le plus faible taux enregistré depuis la première vague des enquêtes Ipsos. La réduction du mandat présidentiel ne passionne vraiment pas les Français. A moins de trois semaines du scrutin, le référendum sur le quinquennat n'intéresse qu'à peine un tiers des sondés (moins cinq points par rapport au mois dernier), contre 63% de "pas intéressés". A titre de comparaison, on enregistrait un mois avant les élections européennes, élections où l'abstention est traditionnellement très forte, un taux d'intérêt de 65%.

Le peu d'intérêt pour une question concernant la durée du mandat présidentiel s'explique peut-être en partie par l'impression qu'ont les Français que le scrutin est d'ores et déjà joué. Effectivement, si le référendum avait lieu aujourd'hui, le "oui" l'emporterait largement : 79% des "certains d'aller voter" se prononceraient en faveur du quinquennat, contre 21% qui préféreraient voter "non". Cependant, les intentions de vote sont encore loin d'être figées. Parmi les"certains d'aller voter", plus de quatre personnes sur dix affirment que leur avis "peut encore changer en fonction de la campagne électorale (en progression de deux points par rapport à la semaine dernière), les autres déclarant que leur choix est définitif. De quoi peut-être motiver les partis politiques en général, et les partisans du non en particulier, pour se lancer dans une campagne pour l'heure bien atone. Dans le cas contraire, seuls le PCF et l'extrême gauche, qui ont appelé leurs sympathisants à bouder les urnes, pourront se satisfaire d'une abstention exceptionnelle.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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