Référendum : vote et motivations selon la proximité syndicale

Aujourd'hui, deux salariés sur trois se déclarent proches d'une organisation syndicale. Le sondage Ipsos-Le Figaro réalisé le 29 mai à la sortie des urnes nous donne un aperçu de la répartition de leur vote et de leurs motivations. Le mécontentement par rapport à la situation économique et sociale de la France et l'idée d'une constitution jugée trop libérale sur le plan économique ont incité les électeurs proches de la CGT, de Force Ouvrière ou de Sud à se prononcer majoritairement pour le Non. A l'inverse, les proches de la CFDT, de la CFTC ou de la CFE-CGC ont plutôt voté Oui, principalement dans l'espoir que cette constitution renforce le poids de l'Europe par rapport aux Etats-Unis et à la Chine.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Si 73% des salariés se sont déclarés favorables à la poursuite de la construction européenne, la répartition des voix entre le Oui et le Non est allée dans le sens des consignes de vote des syndicats ou des partis qui leur sont proches. Plus des trois quarts des salariés proches de la CGT, de FO ou de Sud se sont prononcés pour le Non. A l'opposé, 85% des cadres proches de la CFE-CGC, la majorité des proches de la CFTC (65%) et de la CFDT (57%) ont voté Oui. Les voix se sont réparties plus équitablement chez les sympathisants de l'Unsa, malgré l'appel à voter Oui de ses dirigeants (49/51 en faveur du Non).

Avec de 55% à 60% de citations dans l'électorat du Non proche de la CGT, de Sud et de FO, "le mécontentement par rapport à la situation économique et sociale de la France" a été la principale motivation du Non. L'argument d'une constitution "trop libérale sur le plan économique" a également été entendu, surtout chez les électeurs du Non proches de Sud (75% de citations) et de l'UNSA (76%). Du côté du Oui, l'idée d'une constitution "renforçant le poids de l'Europe par rapport aux Etats-Unis et à la Chine" a porté : 67% de citations chez les proches de la CFDT qui ont voté Oui, 63% chez les sympathisants CFE-CGC. C'est ensuite l'idée d'une "constitution nécessaire pour assurer le fonctionnement de l'Europe à 25" qui revient le plus souvent, en particulier chez les votants du Oui proches de l'UNSA et de la CFTC.

Au-delà des motivations du choix électoral, une question portant sur le climat d'opinion a enfin révélé une angoisse sociale inégalement répartie dans le salariat français. Si globalement, la moitié des salariés est aujourd'hui "inquiète en ce qui concerne sa situation personnelle et professionnelle", l'inquiétude est particulièrement répandue chez les proches de FO (65%), de la CGT (64%), ou de Sud (57%). A contrario, la majorité des proches de la CFDT (56%), de l'UNSA (58%) de la CFTC (61%) et de la CFE-CGC (72%) restent confiants.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société