Reflux de popularité de la classe politique
Après le record de popularité enregistré en janvier, la cote du président de la République revient aujourd’hui à un niveau moins exceptionnel. Le chef de l’Etat est toujours apprécié par plus de deux-tiers des personnes interrogées. Mais les jugements favorables reculent de six points en un mois. L’image de Jacques Chirac se détériore tout particulièrement dans l’électorat communiste et parmi les sympathisants du Front national.
Une fois de plus, l’évolution de la cote du Premier ministre est parrallèle à celle du président de la République. Lionel Jospin connaît, lui aussi, le sensible reflux d’une popularité qui n’en demeure pas moins à un niveau élevé. Outre les mouvements qui concernent, là encore, l’électorat du PCF et du FN, on note une plus grande sévérité à l’endroit du chef du gouvernement de la part des sympathisants du RPR.
Cette enquête révèle d’ailleurs une mauvaise humeur qui touche l’ensemble de la classe politique : à l’exception de deux personnalités très impopulaires, Charles Millon et Jean-Marie Le Pen, tous les leaders politiques voient leur cote baisser. La chute la plus spectaculaire est celle de Claude Allègre. Le très contesté ministre de l’Education nationale, aux prises avec des grèves d’enseignants à répétition, recule de dix points en un mois. Sa cote, qui devient très nettement négative, régresse surtout chez les professions intermédiaires et les employés.
Laurent Fabius et Martine Aubry sont ensuite les deux personnalités qui subissent le mouvement négatif le plus fort dans l’opinion (neuf points de baisse des opinions favorables). Le président de l’Assemblée nationale est vraisemblablement victime de l’actualité annonçant, au moment de cette enquête, l’ouverture du procès dans l’affaire du sang contaminé. Quant à la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, qui reste un des trois membres du gouvernement les plus populaires, elle est peut-être atteinte par les polémiques qui tournent autour de l’application des 35 heures dans les entreprises.
Philippe Séguin reste la personnalité de droite la plus populaire. Près des trois-quarts des sympathisants RPR souhaitent qu’il soit " tête de liste RPR-Démocratie Libérale lors des prochaines élections européennes "… de même qu’une majorité absolue de sympathisants UDF. Ces derniers n’en approuvent pas moins, à une majorité analogue, la décision de l’UDF de " présenter sa propre liste aux élections européennes ". L’électorat de droite se divise sur l’attitude que devrait adopter, en la circonstance, le président de la République. Une courte majorité de proches du RPR aimerait que Jacques Chirac s’engage dans cette bataille, l’opinion contraire prévalant dans les mêmes proportion du côté de l’UDF.
Arlette Laguiller effectue une entrée remarquée dans le palmarès des leaders politiques Ipsos-le Point. Avec 38% d’opinions favorables, la passionnaria de Lutte Ouvrière se situe d’emblée au même niveau que Dominique Voynet et Robert Hue ! Elle séduit d’abord un électorat aux revenus modestes et les deux-tiers des sympathisants communistes la voient d’un bon œil.
François Hollande, qui s’est récemment déclaré tête de liste socialiste pour les européennes, continue à pâtir d’une popularité faiblarde et un peu trop axée sur les cadres supérieurs. Autre tête de liste émergente, François Bayrou est encore moins bien loti avec un solde de popularité négatif, ce qui est étonnant pour un leader " centriste ". Quant au médiatique mais bousculé Daniel Cohn-Bendit, il n’est soutenu que par un quart de personnes interrogées. Seulement six sympathisants écologistes sur dix ont une " opinion favorable " de la tête de liste des Verts aux élections européennes.
