Refondation sociale : les Français approuvent les propositions du Medef

L'enquête Ipsos/Le Figaro montre que les Français accueillent très favorablement les propositions du Medef sur l'emploi et les retraites. L'idée d'aider les chômeurs à retrouver du travail, en leur proposant un bilan personnalisé de leurs compétences, mais en diminuant leurs indemnités en cas de refus répétés des emplois proposés, fait presque consensus.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Plus de huit Français sur dix jugent favorablement le "contrat d'aide au retour à l'emploi pour les chômeurs" proposé par le Medef. Ce contrat, qui prévoit "un bilan personnalisé des compétences et une proposition d'embauche ou de formation, mais aussi la diminution des indemnités de chômage en cas de refus répété des emplois proposés", obtient même un jugement favorable auprès d'une forte majorité de personnes appartenant aux catégories traditionnellement les plus réfractaires aux propositions du patronat : les trois quarts des sympathisants de gauche ou des salariés du public se déclarent favorables à la mise en place d'un tel contrat.

La proposition sur la retraite est tout aussi bien accueillies par l'opinion publique. La grande majorité (83%) des personnes interrogées se déclare favorable à la mise en place d'une mesure visant à instaurer "la liberté pour les salariés de choisir l'âge de leur départ à la retraite, le montant de cette retraite variant alors en fonction du nombre d'années de cotisation, les salariés pouvant compléter ce montant en cotisant à un fonds d'épargne retraite". Là encore, le projet fait presque consensus dans l'opinion, les sympathisants de gauche et les salariés du public étant également largement favorables à cette proposition.

En revanche, l'idée de la création d'un nouveau "contrat de mission", en marge des actuels CDI et CDD, d'une durée maximum de cinq ans et permettant aux entreprises de recruter pour mener à bien un travail ou un projet particulier, reçoit un accueil plus mitigé. Près de la moitié des personnes interrogées estiment que "c'est une bonne chose, puisqu'un tel contrat créerait des emplois" (48%). En revanche, la même proportion pense plutôt que "c'est une mauvaise chose, puisqu'il développerait la précarité". La défiance à l'égard de cette mesure est plus marquée chez les jeunes (60% chez les 18-24 ans) et les salariés (60%).Parallèlement, les souhaits vis-à-vis de la diffusion d'un tel contrat sont également partagés. Si 49% des interviewés souhaitent qu'il soit "ouvert à tous les salariés", 44% souhaitent à l'inverse qu'il soit "réservé à certaines catégories, comme par exemple les jeunes ou les chômeurs en fin de droit". L'ouverture du contrat à l'ensemble des salariés est majoritaire auprès des plus de 35 ans (50%)), des foyers les plus aisés (61%) ou des sympathisants de droite (58%). A contrario la restriction de ce type de contrat à certaines catégories l'emporte chez les plus jeunes (50% chez les moins de 35 ans), les sympathisants de gauche (48%) et les salariés (48%).

Globalement, les principaux points de la Refondation Sociale sont très bien accueillis dans l'opinion, bien que la majorité des personnes interrogées n'ait pas entendu parler des discussions entre le Medef et les syndicats sur ce thème. Les Français estiment pourtant qu'une négociation patronat/syndicat sur les sujets d'assurance chômage, de retraite ou de formation professionnelle sont légitimes. Les deux tiers d'entre eux considèrent en effet que "Medef et syndicats sont dans leur rôle, qu'il leur appartient de définir un nouveau système de relations sociales". Ceux qui pensent à l'inverse "qu'ils ne sont pas dans leur rôle, car c'est plutôt du domaine de l'Etat et de la loi votée par le Parlement" ne représentent que 24% de la population.Ainsi, si le Medef et les syndicats se mettaient d'accord sur un nouveau système de relations sociales, 78% des personnes interrogées estiment que ce serait "plutôt une bonne chose pour les salariés" (contre 12% d'avis contraires). Il ne reste donc plus aux deux parties qu'à effectivement trouver un terrain d'entente…

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société