Rentrée particulièrement difficile pour la classe politique

Chaque année à pareille époque, le baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point s'oriente à la baisse. Mais, en dehors de toute saisonnalité, l'ampleur de la chute enregistrée par toutes les personnalités politiques, à l'exception notable de Jack Lang, est exceptionnelle. Chirac et Jospin sont particulièrement touchés.

La popularité des deux têtes de l'exécutif a lourdement chuté en cette rentrée 2001. Jacques Chirac a perdu cinq points de jugements favorables, pour n'être plus soutenu que par un Français sur deux : la cote du Président n'était pas tombée si bas depuis plus de trois ans. L'érosion de sa popularité est perceptible tant à gauche qu'à droite. On note également que 15% des personnes interrogées ont préféré ne pas se prononcer. Un tel niveau de non-réponse -jamais encore relevé pour Jacques Chirac depuis janvier 1996 - marque la prise de distance d'une frange de plus en plus grande de la population avec le monde politique. Les "sans opinion" se recrutent surtout dans les tranches de revenus inférieurs et les catégories socioprofessionnelles les moins favorisées. On enregistre d'ailleurs le même phénomène du côté de Lionel Jospin : 13% Français n'ont pas voulu juger son action en tant que Premier ministre, soit là encore un taux record, le plus fort depuis son arrivée à Matignon.
La popularité de Jospin est également chahutée en cette rentrée. Il perd sept points de jugements favorables (45%, contre 52% en août), soit le plus bas niveau depuis la dissolution de l'Assemblée. Jamais en fait, en terme de solde, le Premier ministre n'a été aussi proche de l'impopularité. Aujourd'hui Jospin n'est plus soutenu que par les deux tiers des sympathisants de gauche, contre les trois-quarts le mois dernier. Les sympathisants des Verts sont particulièrement sévères, puisque 41% d'entre eux jugent défavorablement son action (contre seulement 46% de jugements favorables). Jospin perd aussi une part du soutien des sympathisants de droite ; au fur et à mesure que se rapprochent les échéances électorales, l'électorat se cristallise et les avis deviennent moins consensuels.

Les deux têtes de l'exécutif se rassureront toutefois en constatant combien la baisse est généralisée, et concerne toutes les autres personnalités du baromètre testées, à l'exception de Jack Lang. Le ministre de l'éducation aura sans aucun doute réussi sa rentrée. Avec 57% de jugements favorables (+2 points), il se maintient à la deuxième place du palmarès des leaders politiques, derrière Bernard Kouchner, qui bien que perdant quatre points, reste l'homme politique le plus apprécié (60% de bonnes opinions). Ces deux hommes sont d'ailleurs les seuls à bénéficier encore d'une majorité absolue de jugements favorables. En troisième position, Jean-Pierre Chevènement perd cinq points d'avis favorables (48%), et surtout 12 points chez les proches de la gauche (48% d'avis favorables, contre 60% le mois dernier). Le député-maire MDC de Belfort demeure nettement plus populaire auprès des sympathisants de droite, qui le classent à la deuxième place des personnalités les plus appréciées (58% d'avis favorable), derrière Alain Juppé (63%). En fait, ni Chevènement ni les autres candidats à la présidentielle déjà déclarés ne bénéficient d'un éventuel "effet d'annonce". Mal placé dans ce classement, Alain Madelin perd lui aussi cinq points et ne recueille que 29% d'avis favorables. François Bayrou s'en sort à peine mieux : 34% de jugements favorables (-1), 38% de défavorables (+3), et surtout 28% de "sans opinion", une proportion peu en rapport avec la médiatisation dont le leader de l'UDF a fait l'objet ces derniers temps.

Plus globalement, on enregistre pour l'ensemble des personnalités testées une baisse d'un à cinq points de jugements favorables, qui se répartissent pour moitié en avis défavorables, et pour l'autre moitié en "sans opinion". Enfin, l'image des partis politiques n'est pas épargnée non plus. Les Verts restent le parti le plus populaire, mais ne bénéficient plus que de 51% de jugements favorables, contre 57% le mois dernier. Les querelles internes y sont certainement pour partie responsable de cette baisse de six points. Quant aux autres formations, aucune d'entre elles n'atteint une majorité absolue de bonnes opinions.

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