On reparle de Global @dvisor® : la vague 3

Directeur du département Corporate et Stratégies d’Entreprise d’Ipsos Public Affairs, Joachim Soëtard lève le voile sur les toutes dernières conclusions de Global @dvisor®, l’outil de veille Corporate développé par Ipsos Public Affairs dans 22 pays. Des résultats à découvrir dans le détail, le 23 septembre à l’occasion de la prochaine conférence Ipsos’Klub.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Avant de tirer les grands enseignements de cette troisième vague très attendue de Global @dvisor®, pouvez-vous revenir en quelques mots sur cet instrument d’étude novateur ?

Joachim Soëtard : Global @dvisor®, ce sont 22 000 interviews réalisées dans 22 pays en deux semaines. Il s’agit surtout d’un formidable observatoire des tendances et des perceptions socio-économiques, avec une extension de ces interrogations à la perception que l’on peut avoir aujourd’hui du monde de l’entreprise. Nous étendons en effet le champ de nos interrogations à ce qui fait le cœur de l’activité humaine, à savoir le rôle de l’entreprise mais aussi de l’Etat, comment gèrent-ils les affaires, comment sont appréhendés les enjeux environnementaux et sociaux, etc. ?

Que disent les résultats de la vague 3 à une époque où notre monde soulève d’innombrables et importantes questions ?

J. S. : L’enquête comporte plusieurs parties. La première traite du climat social et économique dans chacun des 22 pays concernés. En fait, nous avons voulu objectiver le sentiment confus de l’opinion qui consiste à voir la France très à la traîne par rapport au reste des pays du G8 et à d’autres nations émergentes sur un certain nombre d’indicateurs.

« Évaluer ce qu’est la perception de la
mondialisation »

Lesquels ?

J. S. La confiance dans la capacité que pourraient avoir les enfants à mieux vivre que leurs parents, la confiance dans le climat socio-économique, notamment à l’égard de l’action gouvernementale, etc… Sur quasiment tous ces items, la France est le pays dans lequel nous enregistrons les scores les plus négatifs.

Sur quoi ouvre le second volet ?

J. S. Nous quittons le périmètre français, l’idée d’établir une comparaison entre la France et le reste du monde, pour considérer les choses d’une manière beaucoup plus globale, en nous intéressant aux 22 pays dans leur ensemble. Ce que nous voulons montrer ici, c’est notre capacité à évaluer aujourd’hui ce qu’est la perception de la mondialisation.

Quel prisme utilisez-vous ?

J. S. Nous privilégions par exemple la perception de l’investissement étranger vu dans les différents pays. La question est ici de savoir si cet investissement est perçu comme un danger par rapport à l’équilibre national ou s’il est au contraire vécu comme une opportunité de développement. Nous étudions ainsi la manière dont des entreprises comme Carrefour, Total ou Mac Donald’s qui ont vocation à se développer à l’international, sont perçues dans chacun des contextes nationaux – ces résultats ne seront pas communiqués. Nous essayons de croiser cela avec des indicateurs objectifs comme, par exemple, le niveau d’appréhension de tel ou tel pays à l’égard de la mondialisation. Il découle assez logiquement de cette approche une interrogation sur la place de l’Etat par rapport à ces contextes nationaux. Qu’est-ce que l’on attend de l’Etat par rapport aux différents acteurs économiques ? Il apparaît que, y compris dans les pays les plus libéraux de culture, il existe une forte demande d’Etat.

« Quelle est la confiance apportée aujourd’hui à la parole d’un PDG ? »

On se méfierait donc de l’entreprise ?

J. S. Je tenterai de répondre à votre question le 23 septembre prochain à l’occasion de la prochaine conférence sur Global @dvisor®. Nous nous sommes beaucoup intéressés, c’est vrai, à l’image des grandes entreprises aujourd’hui dans le monde. En nous demandant par exemple quelle est la confiance apportée aujourd’hui à la parole d’un PDG ? Quelle est l’influence des grandes entreprises sur les différents gouvernements ? Quelle est la responsabilité sociale et environnementale d’une entreprise vue dans les différents pays ? Il est intéressant de voir, par exemple, que la notion de responsabilité sociale environnementale est extrêmement importante au Brésil, un pays qui connaît la déforestation et est souvent montré du doigt en terme de développement un peu sauvage. Or on s’aperçoit qu’aujourd’hui, pour les deux tiers des Brésiliens que nous avons interrogés, il est extrêmement important que l’entreprise prenne en compte cette dimension environnementale. Indiens, Chinois et Russes sont des populations qui marquent un intérêt très fort à l’égard des notions de protection de l’environnement et de préservation des ressources. On n’est pas du tout dans l’idée du « je me développe à n’importe quel prix ».

Allez-vous également aborder les questions économiques, en particulier la crise financière ?

J. S. Nous allons évoquer la crise du crédit immobilier à risque, les fameuses subprimes, et le contexte boursier, en tentant d’expliquer comment, à travers la perception de l’opinion, la crise d’une ou de quelques entreprises devient la crise d’un secteur entier. Cela semble une évidence, mais toutes les entreprises n’évoluent pas dans des territoires d’activité équivalents du point de vue de l’opinion publique. Et surtout, nulle n’est à l’abri d’une crise de réputation.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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