Sécurité au volant, santé au tournant

La sécurité routière constitue aujourd’hui une priorité nationale. La France fait figure de mauvais élève européen quand on se réfère aux statistiques annuelles relatives au nombre d’accidents mortels sur les routes. En dépit de la multiplication des campagnes d’information et de prévention, la courbe peine à s’inverser, au point qu’on en vient parfois à se demander s’il n’y aurait pas une exception française en la matière.

L'étude IPSOS portant sur " Les Français et leur véhicule professionnel " nous permet de jeter un regard neuf et objectif sur les comportements et attitudes des Français au volant. Respectent-ils les consignes minimales de sécurité, comme le port de la ceinture ou les limitations de vitesse ? Quels dangers craignent-ils le plus pendant leur trajet ? Sont-ils toujours conscients des risques que peut comporter la répétition des déplacements en voiture ? Autant de questions très actuelles qui trouvent ici des réponses.

I. Les Français au volant : une conduite à risque

64 % des personnes interrogées déclarent respecter les limitations de vitesse. Les plus prudents sont les 56-60 ans (75 %), ceux avec une ancienneté de véhicule de plus de 3 ans (74 %) et les " Utilitaires " (73 %). Les moins respectueux des limitations de vitesse sont ceux qui se reconnaissent dans la catégorie " sportifs " (70 %) et " passionnés " (65 %), sans oublier les jeunes (51 %).

N'oubliez pas de la boucler !

Si 77 % des répondants déclarent toujours mettre leur ceinture de sécurité lorsqu'ils conduisent, en revanche, 13 % avouent ne pas la mettre. Le chiffre atteint 12 % pour les plus gros rouleurs (+ de 51000 Kms/an), 10 % pour les chefs d'entreprise et 9 % pour les " sportifs ".
Il semble donc que l'habitude et la passion de la route diminuent la vigilance au volant.

A chacun son style de conduite

En moyenne, 75 % des répondants déclarent ne pas modifier leur style de conduite, qu'il s'agisse de déplacements professionnels ou personnels.

Cependant, 34 % des " sportifs " reconnaissent le modifier selon qu'il s'agit d'un déplacement personnel ou professionnel (+ 10 points par rapport à la moyenne). Or ce n'est le cas que de 18 % des " tranquilles " (-6). A 82 %, ces derniers ne changent pas leur façon de conduire quelle que soit la nature du trajet (+7 points). Il semble que le conducteur " sportif " profite de ses déplacements personnels pour faire des " écarts de conduite ", chose qu'il peut difficilement se permettre dans le cadre de son univers professionnel. De même, s'il est accompagné, le " sportif " modifiera son style de conduite dans 69 % des cas (+20 %), à la différence des " tranquilles " (38 %, -11).

II. Les dangers de la route : victimes ET coupables ?

Prenant le volant plus souvent que la moyenne, les conducteurs professionnels se trouvent très exposés aux différents dangers de la route. 26 % ont par exemple déjà été victimes d'un acte de vandalisme, et le chiffre monte même à 40 % pour les Berlines grand luxe. 22 % ont déjà eu à subir un accident, et encore une fois les Berlines grand luxe se distinguent du lot (30 %). Seuls 37 % n'ont encore jamais connu ce type de désagrément, et même 44 % en ce qui concerne les voitures de fonction. En moyenne, on constate que les actes de vandalisme touchant les conducteurs de véhicules professionnels sont plus fréquents que les accidents.

Une peur de l'accident omniprésente

Parmi les risques associés à la conduite, les deux items les plus cités sont : la crainte d'être victime d'un accident provoqué par un autre conducteur (63 %) et celle de provoquer un accident (36 %). Viennent ensuite le fait de se faire flasher par un radar (26 %), de tomber en panne (20 %), de se faire braquer par une voiture pendant un arrêt (17 %), de s'endormir au volant (12 %), de se faire battre ou agresser par d'autres conducteurs (12 %), et enfin de se faire arrêter par la police (7 %). Notons que seuls 2 % des interviewés semblent ne pas être inquiets au volant, ce qui souligne une prise de conscience des dangers de la route.

Sur les risques associés à la conduite par catégorie de conducteurs, les deux types de risques les plus craints par les " sportifs " sont la possibilité d'être victime d'un accident provoqué par un autre conducteur (55 %) et celle de se faire flasher par un radar (41 %, +21 points/moyenne). Pour les " tranquilles ", si l'accident est aussi la première source d'inquiétude (67 %), en revanche la seconde est celle de provoquer eux-mêmes un accident (39 %), le radar n'arrivant que bien après (18 %). De même, tomber en panne est un souci plus prégnant chez ces derniers (23 %) que chez les " sportifs " (17 %). Ces résultats traduisent une plus grande insouciance chez les " sportifs ", pour qui seules comptent la vitesse et la volonté de se faire plaisir.

III. Les kilomètres en voiture, ça use, ça use !

61 % des personnes interrogées considèrent que le fait de beaucoup utiliser la voiture n'a pas d'incidence négative sur la santé. Mais elles sont 38 % à considérer que cela peut avoir un impact négatif. Les plus enclins à penser que trop rouler peut nuire à la santé sont ceux qui roulent le plus chaque année (+ de 51 000 Kms/an) et les professionnels de la santé, avec respectivement 55 et 50 % d'opinions dans ce sens. A l'inverse, ce sont les jeunes de 18-25 ans et ceux qui roulent peu (- de 20 000 Kms/an) qui pensent que la voiture et la conduite ne peuvent avoir un impact sur la santé (31 et 33 %).

Parmi les maux imputés à la voiture, ceux qui reviennent le plus souvent sont le mal de dos (81 %), la fatigue liée à la concentration (71 %) et le stress (60 %). Suivent les problèmes de circulation sanguine (28 %) et les problèmes de vue (22 %). Mais les dangers de la route et les risques liés à la pollution ne sont cités que par 2 % des répondants. La minimisation de ces phénomènes traduit une sous-estimation de leurs dangers réels de la part des conducteurs.


Fiche technique :

Cette enquête a été réalisée du 30 avril au 29 mai 2002, auprès d'un échantillon représentatif de 2500 personnes, âgées de 18 à 60 ans et utilisant un véhicule à titre professionnel.

Les interviews ont été réalisées par téléphone sur le lieu de travail des personnes interrogées.

L'échantillon est construit sur la méthode des quotas, avec comme critères segmentants la région et la taille de l'entreprise

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