Soleil et cancer de la peau

La nouvelle enquête exclusive Ipsos pour La Roche-Posay, menée dans 23 pays de plusieurs continents, s’est intéressée au comportement de la population face au soleil et à la connaissance globale des risques associés à l’exposition solaire. Alors que le nombre de cas de mélanomes est en constante hausse, cette enquête révèle que 52 % des personnes dans le monde n’ont jamais fait examiner leurs grains de beauté par un dermatologue. 

Auteur(s)
  • Federico Vacas Directeur Adjoint du département Politique et Opinion - Public Affairs
  • Amandine Lama Directrice de Clientèle, Département Politique et Opinion, Public Affairs
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Le constat est sans appel : une grande majorité des personnes interrogées (88%) est consciente du risque de développer un cancer de la peau en cas d’exposition au soleil sans protection. Pourtant, et alors qu’un examen attentif est la première étape indispensable du processus de détection et de prévention, seule 1 personne interrogée sur 2 dit avoir consulté un dermatologue pour faire vérifier ses grains de beauté, 1 personne sur 4 ne s’est jamais auto-examinée, et seulement 1/3 les examine de façon régulière, au moins une fois par an.

DES FRANCAIS CONSCIENTS MAIS IMPRUDENTS FACE AU SOLEIL ET AU DEPISTAGE DES CANCERS CUTANES

Un paradoxe qui subsiste parmi les Français : le soleil à la fois dangereux et bienfaisant

Largement éduquée sur les dangers que peut comporter l’exposition au soleil, la population française est à la traîne dans l’adoption des bons réflexes de prévention et de dépistage. En effet, alors qu’ils sont 95 % à savoir que l’exposition solaire sans protection constitue un danger, responsable de problèmes de santé et d’une accélération du vieillissement de la peau, seuls 10% des Français interrogés déclarent se protéger des effets du soleil tout au long de l’année. D’où un besoin urgent de faire prendre conscience que nous pouvons tous être acteurs de ce dépistage car le mélanome est un cancer « visible à l’œil nu » et s’ils sont diagnostiqués à temps, 90% des cancers de la peau peuvent être guéris.

Un paradoxe qui tient à un imaginaire collectif selon lequel être bronzé serait un signe de bonne santé pour 72 % des Français, et le soleil une source d’énergie pour 92 % d’entre eux. Une vraie tendance au bronzage par ailleurs confirmée par 61 % des Français qui continuent de penser qu’un teint hâlé est plus attirant qu’un teint naturel. 78 % des Français qualifient même de « sexy » le fait d’être bronzé.

Au-dessus de la moyenne globale mais peut mieux faire

Victimes de cette tendance, responsable en partie des comportements à risques, les Français se situent cependant au-dessus de la moyenne mondiale pour les dépistages chez le dermatologue et leur connaissance des risques liés à l’exposition solaire. En outre, s’ils ne sont pas de grands adeptes de l’auto-surveillance, avec seulement 23 % d’entre eux se penchant sur leurs grains de beauté plus d’une fois par an, ils sont près de la moitié (47 %) à se préoccuper de ceux de leurs proches.

Une vigilance toute particulière est apportée par les parents.

En effet les Français sont conscients à 87 % du lien direct entre cancers de la peau et exposition pendant l’enfance; expliquant ainsi qu’ils appliquent presqu’unanimement une protection solaire aux enfants (98 %).

Par ailleurs, s’ils sont également plus conscients qu’ailleurs que le risque de développer un cancer de la peau est corrélé au nombre et à la taille des grains de beauté, la couleur de la peau est moins bien identifiée comme un facteur de risque, et l’apparition de nouveaux grains de beauté n’est pas clairement perçue comme un indicateur de risque potentiel alors que c’est un indicateur clé aussi.

UNE ENQUÊTE SANS PRÉCÉDENT SE PENCHE SUR NOS ATTITUDES FACE À L’EXPOSITION SOLAIRE ET À LA PRÉVENTION DU CANCER DE LA PEAU DANS 23 PAYS

C’est universel : la plupart des gens dans le monde aiment le soleil. Et nous sommes presque tous conscients de sa nature paradoxale. D’un côté, nous pensons qu’il nous donne de l’énergie et que nous avons l’air en bonne santé quand nous sommes bronzés, mais d’un autre côté, beaucoup de gens reconnaissent les dangers et les risques associés à l’exposition solaire. En effet, nous sommes 88 % à être conscients des dangers liés à l’exposition solaire sans protection. S’il existe une corrélation très claire entre la reconnaissance des risques et les pratiques de prévention – plus nous sommes informés, plus nous nous protégeons du soleil – les habitudes de prévention face au soleil sont toujours insatisfaisantes au vu de l’augmentation du nombre de cas de mélanomes. Si 8 personnes sur 10 se protègent du soleil, 4 personnes sur 10 ne pensent pas à se protéger en dehors de la période des vacances. Plus inquiétant encore, la très faible proportion de gens faisant appel à un dermatologue pour vérifier les signes précurseurs d’un éventuel cancer de la peau, pourtant souvent visibles à l’œil nu. Seule 1 personne sur 3 dans le monde examine ses propres grains de beauté au moins une fois par an et plus de la moitié de la population n’a jamais suggéré à un proche d’aller se faire examiner.

Pour Laïla Idtaleb, Directrice du Département Santé, Ipsos Public Affairs « cette étude met en lumière de nombreux tiraillements chez les interviewés, entre connaissances des risques et envie de s’exposer, mais aussi entre connaissances des signes d’un potentiel cancer de la peau et difficultés à franchir le pas vers un dépistage massif et régulier, par soi-même ou chez un dermatologue. L’étude montre aussi, et c’est là toute sa richesse, que l’issue de ces tensions varie selon les pays, avec des nuances également entre hommes et femmes, entre jeunes et plus âgés, entre plus et moins diplômés… »

Des champions du monde de la protection solaire

En dépit des facteurs géographiques, climatiques et éducatifs en jeu, cette étude menée dans 23 pays révèle des champions inattendus de la protection solaire et de la prévention du cancer de la peau… et pointe du doigt les mauvais élèves en la matière.

Quand on les interroge sur leurs habitudes en matière de protection solaire, non moins de 34 % des Grecs disent se protéger toute l’année, et ce quelle que soit la saison. La Grèce est talonnée par le Chili (33 %) et l’Australie (32 %). Fait intéressant : ce sont les habitants de ces trois mêmes pays qui tentent de rester le plus à l’ombre quand le soleil brille. Tout en bas du classement, seulement 6 % de la population de la Belgique, du Danemark et de la Russie se protège du soleil tout au long de l’année.

Bien qu’ils ne soient pas forcément les pays les plus ensoleillés au monde, quand ils sont exposés au soleil les habitants de l’Irlande, de l’Italie et du Portugal arrivent en tête des utilisateurs de crème solaire, 69 % de leur population indiquant qu’elles l’appliquent sur le visage, contre 35 % des Mexicains, pourtant nettement plus exposés au soleil. Le pourcentage est encore plus faible en Russie, où seulement 19 % de la population utilise de la crème solaire.

Enfin, dans le monde entier, 87 % des parents d’enfants de moins de 12 ans indiquent appliquer souvent de la crème solaire sur leurs enfants quand ils sont exposés au soleil, avec peu de disparités d’un continent à l’autre.

Le dépistage, une habitude nationale… ou pas

Si l’Australie et l’Amérique du Sud sont deux des régions les plus ensoleillées au monde, il semblerait que les Européens soient plus naturellement portés sur le dépistage. En matière d’examen des grains de beauté chez un dermatologue, les premiers de la classe sont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, 24 %, 23 % et 20 % de leurs populations respectives se pliant au rituel une fois par an. En revanche, la Finlande reçoit le bonnet d’âne : seul 1 % de sa population rend visite à un dermatologue une fois par an pour faire examiner ses grains de beauté.

La Grèce, l’Australie et l’Autriche sont les spécialistes de l’auto-examen, 52 %, 48 % et 45 % de leurs habitants disant vérifier ses propres grains de beauté au moins une fois par an. La Russie et le Brésil, notamment ce dernier dont on pourrait attendre une certaine prudence, ne semblent pas encore avoir pris cette habitude, seuls 5 % et 14 % de leur population examinant ses grains de beauté une fois par an. L’Italie (66 %), le Portugal (63 %) et l’Autriche (59 %) sont les nations où l’on recommande le plus souvent à ses proches de faire examiner ses grains de beauté.

« Le mélanome est le plus grave des cancers de la peau. En revanche, s’il est diagnostiqué et traité suffisamment tôt, il est presque toujours guérissable », explique le Dr. Luc Sulimovic, Dermatologue, Président du Syndicat National des Dermatologues Vénéologues. « Il est donc d’autant plus important de s’examiner régulièrement pour déterminer si l’on a des grains de beauté qui changent ou qui grossissent, ou pour vérifier l’apparence de toute autre marque sur la peau. La lutte contre le cancer de la peau commence chez soi et plus les gens examinent leur peau et celle de leurs proches, plus ils seront nombreux à consulter un dermatologue et plus nous serons en mesure d’agir tôt pour obtenir des résultats. »

Bataille des sexes

Comme souvent, hommes et femmes autour du monde ont des attitudes bien différentes par rapport à la protection solaire. Si les hommes préfèrent généralement s’abriter du soleil en utilisant des techniques comme le port d’un t-shirt à manches longues (21 % des hommes contre 16 % des femmes), d’un chapeau ou d’une casquette (45 % des hommes contre 32 % des femmes), les femmes sont beaucoup plus rigoureuses avec l’application de crème solaire quand elles s’exposent aux rayons du soleil. 69 % des femmes mettent régulièrement de la crème solaire sur leur visage contre seulement 45 % des hommes. On note une différence tout aussi significative pour l’application de crème solaire sur le corps : seul 1 homme sur 2 s’enduit de crème solaire, contre plus de 2 femmes sur 3.

En outre, si cette étude montre que le niveau de sensibilisation quant au risque de cancer de la peau est globalement très élevé, il semblerait que les femmes soient légèrement mieux informées en la matière. 78 % des femmes pensent que le niveau d’exposition au soleil pendant l’enfance est lié au risque de se voir diagnostiquer un cancer de la peau, contre 71 % des hommes à qui l’on a posé la question. De la même manière, 90 % des femmes reconnaissent que le risque de développer un cancer de la peau est corrélé au manque de protection solaire, contre 85 % des hommes.

Jeunes et insouciants ou… inconscients ?

Sans surprise, il apparaît que les adolescents de 15 à 19 ans sont les plus insouciants dans leur attitude face à la protection solaire et à la prévention du cancer de la peau, ce qui est d’autant plus inquiétant que l’on sait que 80 % des dégâts causés à la peau surviennent avant l’âge de 18 ans. Si seulement 46 % d’entre eux recherchent l’ombre quand le soleil brille, ce sont plutôt les adultes de 55 à 65 ans qui s’y précipitent (55 %). D’autant que, par souci de leur apparence ou simple esprit de rébellion, ces adolescents ne sont guère portés non plus sur les accessoires solaires : ce sont eux les moins adeptes des lunettes de soleil (46 %) ou des chapeaux (26 %). Rien d’étonnant alors à ce que l’on devienne, avec l’âge, de plus en plus adepte de l’option chapeau, avec 46 % des 55 à 65 ans qui en portent !

Les 35-44 ans, en revanche, sont ceux qui utilisent le plus de crème solaire pour protéger leur corps contre le soleil (63 %) tandis que les jeunes adultes de 20 à 24 ans semblent les plus préoccupés par les dégâts causés par le soleil à leur visage, où ils sont les plus nombreux à appliquer de la crème (61 %).

Chapeau bas pour…

New York, Milan et Paris sont réputées pour être les capitales de la mode. La Roche-Posay et Ipsos ont questionné les habitants de 23 pays pour déterminer les habitudes en matière de protection solaire. Les habitants de l’Australie, de la Grèce et de la Finlande optent tous pour la casquette, afin de protéger leur visage contre les rayons potentiellement dangereux du soleil. Les Français et les Grecs, en revanche, préfèrent le look « lunettes de soleil », 74 % et 78 % respectivement disant les porter dès que le soleil sort. Les Mexicains et les Chiliens, en revanche, préfèrent les t-shirts à manches longues (respectivement 43 % et 36 %).


Fiche technique :
Cette étude a été conduite par Ipsos pour La Roche Posay dans 23 pays à travers le monde (Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Mexique, Norvège, Pologne, Portugal, Russie, Suède, Suisse).
Dans chacun de ces pays, 500 à 1 000 personnes (hommes et femmes) ont été interrogées (échantillons représentatifs de la population nationale âgée de 15 à 65 ans dans chacun des pays). Au total, 19 569 personnes ont été interviewées du 3 décembre 2014 au 8 janvier 2015.
Ces interviews ont été réalisées par internet, à l’exception de la Russie (face-à-face), du Brésil, de la Grèce et du Mexique (téléphone).

Auteur(s)
  • Federico Vacas Directeur Adjoint du département Politique et Opinion - Public Affairs
  • Amandine Lama Directrice de Clientèle, Département Politique et Opinion, Public Affairs

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