Sombre début d’année pour la classe politique

Le premier baromètre Ipsos-le Point de l’année 1998 révèle une baisse de popularité de tous les leaders politique, de gauche comme de droite.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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En ce début d’année 1998, les Français ont l’humeur plutôt sombre. Le mouvement des chômeurs, qui a d’autant plus d’écho qu’il réveille une angoisse sociale latente, n’y est sans doute pas étranger. Et c’est naturellement la classe politique qui fait, la première, les frais de cet état d’esprit morose.D’où une sévérité accrue de l’opinion, à l’endroit de tous les dirigeants politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche. Le premier ministre est bien évidemment le premier frappé par ce phénomène. En un mois, d’après le baromètre Ipsos-le Point, Lionel Jospin perd six points de jugements favorables sur son " action " tandis que le camp des opinions défavorables se gonfle de cinq points. Certes, la cote de l’hôte de Matignon conserve un solde positif, mais l’action du chef du gouvernement n’est plus soutenue que par 51% des Français. C’est surtout dans l’électorat communiste et chez les personnes qui ne sont proches d’aucun parti que Jospin recule.

Le malheur du Premier ministre ne fait pas le bonheur du président de la République. L’action de Jacques Chirac est moins appréciée qu’en décembre : une baisse de quatre points de jugements favorables, et trois points de plus d’opinions défavorables. Là encore, les électeurs les moins politisés, ceux qui sont sans affiliation partisane, sont particulièrement déçus. Par ailleurs, les sympathisants écologistes basculent dans le camp du mécontentement à l’égard du chef de l’Etat.Le couple de l’exécutif cohabitant n’est pas le seul à être plus sévèrement jugé par les personnes interrogées. La cote de tous les leaders politiques testés par Ipsos, sans exception, est orientée à la baisse. Les deux personnalités les plus touchées par le phénomène sont Martine Aubry (moins dix points) et Robert Hue (-10). Comme par hasard, ces deux dirigeants se sont trouvés, chacun à sa manière, en première ligne dans le mouvement des chômeurs. Les reculs de popularité les plus importants affectent ensuite, dans un ordre décroissant, Dominique Voynet (-9), Laurent Fabius (-8), Claude Allègre (-7), Philippe Séguin (-6) et Alain Juppé (-6). On le constate, la gauche est la première frappée par le mal, mais la droite n’est nullement épargnée. Soulignons que le Front national ne semble pas tirer les marrons de ce feu du pessimisme. Les jugements favorables à l’endroit de Jean-Marie Le Pen chutent de 19% à 14%. Et le leader de l’extrême-droite demeure largement la lanterne rouge de ce palmarès des hommes politiques.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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