Soutenu par les sympathisants de droite comme de gauche, Dominique Strauss-Kahn devient le responsable politique préféré des Français
Avec près de 60% de bonnes opinions, Dominique Strauss-Kahn pointe ce mois-ci à la première place du baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point, devant Bernard Kouchner et Rama Yade. Sous la barre des 40% d’avis favorables pour le troisième mois consécutif, Nicolas Sarkozy ne profite pas d’une tendance générale à la hausse de popularité, qui concerne les trois-quarts des personnalités testées.
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Jean-François Doridot
Directeur Général Public Affairs
Pour Nicolas Sarkozy, l’année 2010 commence comme s’est terminée l’année 2009. Sans véritable amélioration des indicateurs économiques et sociaux, la popularité du chef de l’Etat reste stable à 38% d’avis favorables, sous la barre des 40% pour le troisième mois consécutif. La baisse de novembre dernier suite à « l’affaire EPAD » ne s’estompe toujours pas. L’écart se creuse à nouveau avec François Fillon, qui gagne 2 points de bonnes opinions, et conserve une popularité relativement équilibrée depuis la rentrée (45% de jugements favorables contre 46% de défavorables ce mois-ci).
La stabilité de la popularité du Président de la République tranche avec la tendance haussière enregistrée pour les trois-quarts des leaders politiques testés. En tête du palmarès avec 59% d’opinions favorables (+5 points), Dominique Strauss-Kahn devient pour la première fois la personnalité politique préférée des Français. Il progresse notamment chez les sympathisants UMP (68%, +8 points), ces derniers le soutenant une nouvelle fois plus massivement que son propre camp (63% d’avis favorables chez les sympathisants socialistes). Pour paradoxal que cela puisse paraitre, ce phénomène a été fréquemment constaté depuis sa nomination à la tête du FMI, mais en revanche jamais avant. La popularité de Dominique Strauss-Kahn est également en forte hausse chez les proches du Modem (77%, +14 points).
A la deuxième place, Bernard Kouchner enregistre lui aussi une progression de 5 points des jugements favorables (59%, contre 31% d’avis contraire), à rapprocher du surcroit de visibilité consécutif au séisme d’Haïti. La progression des bonnes opinions est surtout très forte chez les centristes (+ 17 points) et les « proches d’aucun parti » (+11). A 58% d’opinions favorables (-1 point), Rama Yade complète le podium.
En première ligne et favorable, comme 57% des Français, au vote d’une loi interdisant le port de la Burqa, Jean-François Copé enregistre quant à lui la plus forte hausse du mois (+6 points, 39% d’avis favorable). Il progresse surtout chez les sympathisants FN (+17 points) et Modem (+17 également) soit chez ceux qui se prononcent le plus massivement en faveur d’une telle loi.
Une des rares baisses concerne Roselyne Bachelot, qui perd encore trois points de bonnes opinions (35%), suite à la résiliation des commandes de vaccins contre la grippe A. Sa popularité a ainsi reculé de 8 points en deux mois et de 12 points depuis la rentrée de septembre. Elle est passée de la 9ème à la 21ème place au classement général.
A gauche, on relèvera encore la nouvelle progression de Martine Aubry chez les sympathisants socialistes, de 6 points ce mois-ci, de 13 points en deux mois. A 69% d’opinions favorables, elle se situe désormais à la deuxième place du classement établi par les proches du PS, entre Bertrand Delanoë, largement en tête avec 80% de jugements favorables et Olivier Besancenot troisième à 66%.
A l’approche des régionales, on notera toutefois qu’après Bertrand Delanoë, les personnalités dont la popularité progressent le plus chez les sympathisants socialistes sont Olivier Besancenot (+9 points) et François Bayrou (54% d’opinions favorables, +9 points également). A droite, la logique de campagne semble ainsi mieux respectée : la meilleure progression du palmarès établi par les proches de l'UMP concerne la tête de liste en Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui gagne 16 points de bonnes opinions (59%). Cela ne lui permet toutefois pas d'intégrer un top 10 dominé par Christine Lagarde (78%, +4), Bernard Kouchner (77%) et Michèle Alliot-Marie (76%).
