Succès historique de l’extrême droite en Autriche
Le parti d’extrême droite de Jörg Haider est arrivé largement en tête du scrutin provincial en Carinthie. Son leader revendique le poste de gouverneur de la région.
L’extrême droite a remporté, dimanche 7 mars, une impressionnante victoire électorale en Autriche. Le " parti de la liberté " du nationaliste Jörg Haider est arrivé en tête des élection provinciales en Carinthie. Avec 42,1% des suffrages, cette formation extrémiste progresse de neuf points par rapport à son score de 1994. Le " parti de la liberté " devance désormais le parti social-démocrate du chancelier autrichien Viktor Klima, qui chute de quatre points et demi pour se retrouver à 32,9% des voix. Le Parti populaire, conservateur, a également pâti de la poussée de l’extrême droite. Il recule de trois points et n’obtient que 20,7% des suffrages.
Le parti de Jörg Haider a aussi progressé dans les deux autres provinces autrichiennes qui votaient dimanche. Il a recueilli 19,4% des voix dans le Tyrol et 20,2% dans la province de Salzbourg. En Carinthie, son arrivée en tête devrait ouvrir à son leader le poste de gouverneur selon la tradition politique autrichienne. Mais les sociaux-démocrates ont déjà fait savoir qu’il refusaient de respecter, en l’occurrence, cette règle.
Il est vrai que le " parti de la liberté " défend des positions bien particulières. Non seulement il milite ardemment contre l’immigration et l’Union européenne, mais son leader a multiplié les déclarations scandaleuses. En 1991, Haider a été contraint d’abandonner son poste de gouverneur de la Carinthie pour avoir vanté la " politique de l’emploi d’Adolf Hitler ". Il a également déclaré que les Waffen SS méritaient " honneur et respect "…
Haider n’en est pas moins à la tête du parti d’extrême droite le plus influent d’Europe, devant ses homologues français et belge. Aux dernières élections législatives de décembre 1995, il a obtenu 21,9% des voix. Les scandales et les dissensions internes qui l’ont agité n’ont pas nui à son audience. Plus que jamais, Haider croit à ses chances d’arriver un jour au pouvoir à Vienne.