Troisième forum de Canalipsos : "dans sept mois, l''Euro"
Un état de l'opinion peu rassurant fin 2000
Inquiétudes majoritaires sur le passage à l'Euro, résistances idéologiques encore fortes, niveau d'information objectif assez médiocre : l'état de l'opinion française à l'égard de la monnaie unique, mesuré en octobre dernier, était plutôt peu rassurant sur le degré de préparation des Français pour faire face à ce changement historique. Parce que l'Euro reste pour l'opinion, une monnaie uniquement virtuelle, les stratégies d'anticipation sont très limitées : plus de huit français sur dix ne voient pas l'intérêt de payer dès maintenant en Euro.
L'état de l'opinion française à quinze mois du passage
Pourquoi les Français ne paient pas en Euros ?
Aujourd'hui, quelques signes d'amélioration
Huit mois plus tard, et à 7 mois du passage, le tableau d'opinion paraît un peu moins sombre. L'image de l'Euro s'est améliorée en Europe en 2001 : elle est particulièrement positive dans les pays latins. La confiance dans l'amélioration du niveau de vie et dans la capacité des gouvernants à réussir l'Euro est aussi en progression au sein de l'opinion européenne. Enfin, le sentiment d'être bien informé est en hausse au sein de l'opinion européenne. L'Italie, l'Espagne et la France possède, au vu de ces indicateurs, les situations d'opinions les plus favorables, notamment en comparaison d'une Allemagne " divisée " entre un Ouest pro Euro et un Est qui reste largement défavorable à la monnaie unique.
L'image de l'Euro en Europe à sept mois du passage
Le sentiment d'information des européens
Les indicateurs d'opinion (image Euro, confiance économique, confiance sur le niveau de vie, confiance dans la capacité des gouvernants à réussir l'Euro) en Europe
Les indicateurs d'opinion en Espagne
Les indicateurs d'opinion au Royaume Uni
Les indicateurs d'opinion en Italie
Les indicateurs d'opinion en Allemagne
La division entre Est et Ouest en Allemagne
Les indicateurs d'opinion en France
Les inconnues de l'Euro
Reste bien sûr que ces données ne garantissent en rien la réussite du passage pratique à l'Euro. D'abord parce que comme le soulignait l'invité du forum de Canalipsos, Michel Edouard Leclerc, le fait qu'il reste une forte minorité (environ un tiers) de Français rétifs à l'Euro peut générer d'innombrables difficultés dans tous les lieux de paiement. Ensuite, parce que rien n'assure que les Français n'aient pas le sentiment que le passage à l'Euro engendre une hausse des prix. La croyance en l'effet positif de l'Euro sur le pouvoir d'achat s'érode ainsi depuis deux ans, pour être aujourd'hui minoritaire (46%). Enfin, parce que, on l'a vu, les Français ne sont pas préparés au vivre et au penser en euro et que le temps d'adaptation risque d'être assez long. Si les entreprises semblent matériellement prêtes (préparation des logiciels, de la comptabilité et des factures), une majorité des PME-PMI n'a pas encore formé ses salariés, ni informé ses clients.
Il suffit d'ajouter à ce tableau d'une part que la disparition du franc interviendra le 17 février en pleine campagne présidentielle et d'autre part que la conjoncture économique semble de plus en plus incertaine pour voir que les inconnues de ce choc sans précédent sur les sociétés européennes restent nombreuses.
Atouts et fragilités de l'Euro en France
Le degré de préparation des PME-PMI en France
L'Euro, étape décisive pour l'appartenance européenne ?
Confiance économique, climat et enjeux nationaux, jugement sur l'action gouvernementale, rapports de force politique, opinion sur la monnaie unique : pour avoir chaque trimestre un état détaillé des opinions dans les principaux pays européens (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne et Italie), souscrivez à au baromètre Ipsos des tendances des opinions publiques en Europe.*
Fiche technique :
Le troisième Forum, consacré à l''euro, a eu lieu le 31 mai 2001. Pierre Giacometti, Directeur Général d’Ipsos, et Éric Dupin, Éditorialiste à Libération, ont invité Michel-Edouard Leclerc à débattre des enjeux pratiques et d''opinion du passage à l''euro.
