UMP-UDF : les tensions dans la majorité se retrouvent dans l'opinion

Pour la première fois, la majorité des proches de l'UMP ont une mauvaise image de François Bayrou, et la majorité des sympathisants UDF ont une mauvaise opinion de Jean-Pierre Raffarin. Selon la dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point, le Premier ministre n'est plus soutenu que par un Français sur trois.

Mois après mois, Jean-Pierre Raffarin s'enfonce dans l'impopularité. Amorcée il y a un an, la chute est régulière : en terme d'avis favorables, il perd entre deux et quatre points par mois, soit une baisse de 28 points depuis novembre 2002. Aujourd'hui, le Premier ministre n'est plus soutenu que par un Français sur trois (35%), contre 61% de jugements défavorables. On se rapproche petit à petit du record d'impopularité d'Alain Juppé (22% de bonnes opinions en novembre 1996).

Le soutien au Premier ministre s'est en fait érodé sur tout le spectre de l'échiquier politique : Jean-Pierre Raffarin est non seulement impopulaire chez les sympathisants de gauche (81% de jugements défavorables), mais, nouveauté pour cette vague, la majorité des proches de l'UDF se range du côté des mécontents (55%, contre 41% d'avis favorables). Au total, il ne recueille plus que 63% de bonnes opinions chez les sympathisants UMP-UDF, contre 92% à la fin de l'année dernière.

Pour autant, le décrochage sévère des proches de l'UDF (14 points en un mois, 50 points depuis janvier) s'inscrit dans un contexte de tension au sein de la majorité qui dépasse quelque peu le jugement sur l'action du chef du gouvernement. A un degré moindre, Jacques Chirac subit lui aussi la gronde des proches de l'UDF : moins 5 points d'avis favorables en un mois (de 73 à 68%), - 24 points depuis mars, quand l'engagement du chef de l'Etat sur la scène internationale lui valait un soutien quasi unanime à droite. Symétriquement, François Bayrou enregistre ce mois-ci la plus forte chute des personnalités testées (de 50 à 44% d'avis favorables), du fait surtout d'une baisse de soutien des sympathisants UMP (de 49 à 42%, -7 points). Pour le moment, sa stratégie d'opposition au gouvernement, sur le budget par exemple, lui est défavorable.

A droite, on notera encore la baisse de popularité de François Fillon (31%, - 4 points), qui paie peut-être sa "fuite" sur la suppression du lundi de pentecôte férié, et la remontée d'Alain Juppé (34%, + 5 points), qui récupère déjà une partie de la baisse du mois dernier, consécutive au procès sur les emplois fictifs du RPR.

Les difficultés du gouvernement ne sont en revanche toujours par capitalisées par la gauche. En baisse du côté de l'UMP, le Président de la République doit même à la bienveillance des sympathisants socialistes (38%, +10 points) de regagner deux points de bonnes opinions sur l'ensemble des Français. Globalement, la gauche ne retire aucun bénéfice des difficultés du gouvernement. Le Parti socialiste reste à la quatrième position au palmarès des partis, derrière les Verts, l'UDF, et l'UMP ; la moitié des Français en ont une mauvaise opinion (51%, contre 42% d'avis contraire).

Si Bernard Kouchner (68% d'avis favorables) profite d'une plus grande exposition médiatique pour ravir à Nicolas Sarkozy la première place du palmarès des leaders politiques (64%), les autres personnalités de gauche restent assez loin au classement : 22 ème sur 31 personnalités testées, François Hollande ne recueille par exemple le soutien que d'un Français sur trois. Laurent Fabius (35% de jugements favorables), Dominique Strauss-Kahn (36%), Martine Aubry, qui perd presque tout ce qu'elle avait gagné le mois dernier grâce à ses interventions pour défendre les 35 heures (40%), sont à peine mieux classés. A gauche, on doit regretter la période Jospin, quand les membres du gouvernement trustaient les premières places du palmarès. D'ailleurs retesté ce mois-ci, Lionel Jospin n'est crédité que de 42% d'opinions favorables, soit un score plus faible que ceux mesurés sur la période 1997-2002. Finalement, les seuls leaders de gauche à tirer leur épingle du jeu sont Jack Lang et Bertrand Delanoë, au coude à coude chez les sympathisants de gauche (75% d'avis favorables chacun), comme sur l'ensemble des Français (respectivement 60 et 56% de bonnes opinions).


Fiche technique :

SONDAGE EFFECTUE POUR : LE POINT

DATES DU TERRAIN : Les 14 et 15 Novembre 2003

ECHANTILLON : 962 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

METHODE : Etude réalisée par téléphone.
Quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d'agglomération, région.

Auteur(s)

Articles liés

  • Ipsos | Sun'Agri | Agrivoltaïsme
    Energie Evènements

    Événement 24/02 | Ipsos et Sun'Agri au Salon de l'Agriculture 2025

    A l'occasion du Salon de l'Agriculture, Ipsos et Sun'Agri présenteront les résultats du Baromètre Agrivoltaïsme 2025.
  • Ipsos partenaire du Forum du Commerce Durable
    Société Evènements

    ÉVÉNEMENT - 21/01 | Ipsos partenaire du 1er Forum du Commerce Durable 2025

    Le mardi 21 janvier, le Palais de la Bourse à Lyon accueillera la première édition du Forum du Commerce Durable. Cet événement rassemblera 250 marques et plus de 50 experts du commerce durable. Ipsos, partenaire de l'événement, tiendra à cette occasion une conférence sur l'accompagnement stratégique en matière de développement RSE et business.
  • Ipsos Médias en Seine
    Société Evènements

    ÉVÉNEMENT - 14/01 | Ipsos partenaire de Médias en Seine 2025

    Ipsos participe à la 7ème édition de Médias en Seine qui se tiendra le 14 janvier à la Maison de la Radio et dans les locaux des Echos-Le Parisien. Cet événement rassemble experts, journalistes et spécialistes des médias pour débattre autour des enjeux du secteur. Cette année, le thème "Médias : l'ère des défis" interroge ses acteurs sur le rôle qu'ils jouent dans les dynamiques démocratiques, économiques et technologiques.