Un Français sur quatre connaît au moins une personne victime d’inceste dans son entourage

l’enquête réalisée par Ipsos pour l’AIVI et AXA Atout Cœur fond froid dans le dos : 26% des personnes interrogées déclarent connaître dans leur entourage au moins une personne victime d’agression sexuelle, de viol, d’acte d’exhibitionniste, de confidences sexuelles répétées par un parent. L’enquête montre que les Français sont massivement favorables à la pénalisation de l’inceste en tant que tel dans le droit pénal

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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Le constat est édifiant : 26% des Français déclarent connaître au moins une personne victime d’inceste dans leur entourage. Dans le détail, 19% des Français déclarent connaître une (12%) voire plusieurs personnes (7%) ayant subi des agressions sexuelles comme des attouchements ou des caresses de la part d’un membre de sa famille, 13% connaissent une (8%) ou plusieurs personnes (5%) ayant été victimes de viols, respectivement 11% et 9% affirment qu’un ou plusieurs membres de leur entourage ont subi des actes d’exhibitionnisme ou fait l’objet de confidences répétées à caractère sexuel, et 3% des personnes interrogées connaissent une ou plusieurs personnes ayant été obligées de poser pour des photographies érotiques ou pornographiques durant leur enfance ou leur adolescence.
L’examen détaillé des réponses révèle que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à déclarer connaître au moins une personne victime d’inceste (32%, contre 20% des hommes). Peut-être les femmes sont-elles plus souvent choisies comme confidentes lorsque survient une telle situation ?

Trois Français sur quatre (76%) affirment qu’ils sauraient comment réagir si un mineur leur annonçait qu’il est victime d’inceste, 21% jugeant au contraire qu’ils ne sauraient pas quoi faire. Dans les faits, beaucoup se trompent : si la victime exigeait de leur part un secret absolu sur cette révélation, 60% des interviewés affirment qu’ils attendraient d’avoir la preuve des faits avant de le révéler aux autorités. Moins d’un sur trois (31%) révèlerait immédiatement cette information aux autorités, même sans preuve, tandis que 6% ne diraient rien afin de ne pas trahir la confiance de la victime.
Or comme il est souvent très difficile et délicat de pouvoir apporter la preuve formelle qu’un inceste a été commis, les personnes jugeant préférable d’attendre risquent au final de ne jamais porter les faits à la connaissance des autorités.

Les Français sont massivement favorables à l’inscription de l’inceste dans le droit pénal

Près de sept Français sur dix (69%) pensent que l’inceste est réprimé en tant que tel dans le droit pénal, alors que le droit actuel ne reconnaît pas l’inceste comme une infraction pénale incriminée en tant que telle, mais seulement comme une circonstance aggravante de crimes ou délits sexuels contre un mineur. Lorsqu’on leur apprend cela, les Français se prononcent massivement en faveur de l’inscription de l’inceste dans le code pénal : 91% y sont favorables, dont 59% très favorables.

Au-delà de l’aspect juridique, l’inceste soulève un autre problème majeur : près de la moitié des victimes ne sont pas crues par leur famille. Parmi les personnes connaissant au moins une victime d’inceste, près de la moitié (42%) déclarent que cette victime n’a été ni crue, ni aidée par sa famille. Sur les personnes comptant au moins une victime d’inceste dans leur entourage, des mesures ont été prises par la famille pour que l’agresseur ne puisse plus approcher la victime que dans 40% des cas ; l’agresseur n’a été poursuivi en justice que dans un cas sur trois,  et le plus souvent il n’a pas reconnu les faits.

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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