Un marché du livre qui résiste
Dans un contexte économique tendu, le marché du livre accuse un léger recul en 2012 (-2,3 % en volume, -0,5% en valeur), soit 263,5 millions d’ouvrages neufs vendus pour un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros. Un marché tiré par le dynamisme de la littérature jeunesse, de la BD, et du parascolaire. Quelques ouvrages ont marqués le TOP des meilleures ventes : « La Vérité sur l’Affaire Harry Québert » de Joël Dicker, « Une place à prendre» de JK Rowling, et surtout le très attendu « Fifty Shades of Grey » d’E.L James, premier tome de la trilogie érotique à tendance sadomasochiste. La notion de plaisir était au rendez-vous cette année !
A noter que la baisse en volume est encore plus marquée à cause du phénomène Stéphane Hessel de 2011. L’ouvrage « Indignez-vous » avait été vendu à près d’1,4 millions d’exemplaires.
Les faits marquants de l’année
Année d’élection oblige, les éditeurs ont été prudents en resserrant leur production et en réservant leurs grosses sorties pour la fin d’année. Dès septembre, les sorties événementielles en fiction ont permis à certains éditeurs de tirer leur épingle du jeu.
Les ventes sur Internet se sont développées tout au long de l’année.
Le jour de Noël étant un mardi, les acheteurs ont bénéficié d’un week-end en plus pour effectuer leurs achats. Le mois de décembre aura permis de faire décoller les ventes.
L’année 2012, marquée par une actualité défavorable pour le marché du livre
Une actualité compliquée pour les enseignes spécialisées : annonce de la fermeture du Virgin Mégastore sur les Champs Elysées (redressement judiciaire début 2013) et la Fnac vendue par PPR.
Malgré ces faits marquants, les magasins spécialisés terminent l’année avec un léger recul -1,20% en volume et -1% en valeur.
Les librairies et la grande distribution sont également en recul avec -2,20% de chiffre d’affaires en librairies et -3,7% en valeur pour la GD.
La hausse de la TVA sur les livres passant de 5,5 % à 7 % a contribué à l’inquiétude des librairies.
Les quelques tendances significatives par segment de marché
Une année « sauvée » par la jeunesse
Le dernier volume d’Eragon « L’héritage » et la trilogie « Hunger Games », boostée par la sortie au cinéma du film fin mars, a permis à la littérature Jeunesse Grand Format de totaliser avec ces 4 titres plus de 743 000 exemplaires.
Concernant les illustrés, T’choupi reste le héros gagnant de cette année !
Les surprises de la Littérature Générale
En période d’élection présidentielle, la littérature générale ne se porte jamais bien et termine l’année à -1,5% en valeur. Il a fallu attendre la rentrée littéraire pour que se dessine le classement des meilleures ventes.
La locomotive a été le très attendu « Fifty Shades », dit le « porno de la ménagère » ou « mommy porn » de E.L James. Véritable phénomène mondial, ce livre a tendance Sado maso, s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires.
Beau succès également pour « Une place à prendre », le premier roman pour adulte de JK Rowling, et pour les indétrônables auteurs marques Guillaume Musso, et Marc Levy toujours en tête des ventes.
Les livres politiques figurent en bonne place dans le classement des essais : les plus grands succès reviennent à «L’impétueux » de Catherine Nay et « Les Strauss-Kahn » de Raphaëlle Bacqué.
Des titres ont créé la surprise : « La Vérité sur l’Affaire Harry Québert » de Joël Dicker qui avait commencé à bien se vendre avant d’être doublement primés (prix goncourt des lycéens et le prix de l’Académie Française).
Succès inattendu pour « La liste de mes envies » de Grégoire Delacourt, mais également pour « Le dictionnaire de Laurent Baffie » qui arrive en tête des essais.
La sortie des poids lourds en BD
La production 2012 a été riche et dynamique pour la BD avec la polarisation des grosses séries en fin d’année : « Titeuf, vol13 », « Blake et Mortimer, vol 21 », « Largo winch, vol 18 »… Le marché des albums BD terminent avec un chiffre d’affaires de plus de 2,5%.
Les valeurs refuges
Le parascolaire retrouve son dynamisme depuis l’année dernière (marché qui était en baisse depuis 5 ans) et s’en sort plutôt bien en fin d’année 2012 avec une augmentation de +2,3% en valeur.
Face à un contexte de crise économique, les mamans misent tout sur la réussite scolaire de leurs enfants.
Concernant le marché des arts de la table, les marques ont pris une place importante dans la culture populaire des français. C’est ce que démontre le succès des livres de cuisine « Recettes cultes » autour des marques adulées (Nutella, Spéculos, Carambar..). Ces dernières sont devenues des ingrédients à part entière, témoignant de l’attachement des consommateurs et de leur caractère irremplaçable.
L’exposition Hopper au Grand Palais a tiré le secteur des beaux livres
600 000 visiteurs au grand Palais, et donc plusieurs albums liés à l’exposition se sont retrouvés dans les meilleures ventes.
Pour la 3ème année consécutive, « Le métronome illustré » de Lorent Deutsch, est la première vente de l’année au rayon beaux livres !
Une tendance à la baisse pour les autres marchés
Le marché du poche, segment le plus important en volume sur le marché du livre, est en baisse et termine à-3,4% en volume et -0,1% en valeur.
A noter, l’année exceptionnelle de l’éditeur Pocket qui fêtait ces 50 ans. Plusieurs titres de Pocket sont au palmarès des meilleures ventes mais le plus surprenant est le succès du titre « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », de Jonas Jonasson.
Les guides touristiques sont également en baisse. On mesure bien ici les effets de la crise. Cette année les français ont encore plus privilégié le tourisme national, achetant moins de guide de long séjour.
Le marché des dictionnaires, de la restauration, des cartes routières et l’informatique sont les segments les plus touchés par les développements numériques et sont également en retrait cette année.