Un tiers des Français favorables à l'indépendance de la Corse
La Corse serait-elle devenue un fardeau pour la France ? Une enquête Ipsos-Le Point montre que 38% des personnes interrogées se déclarent aujourd'hui favorables à l’indépendance de la Corse. Il y a dix ans, 18 % des Français répondaient positivement à la question " souhaitez-vous que d’ici dix à vingt ans la Corse devienne indépendante ? ", (sondage l’Express-Sofres réalisé en 1989). Au cours de la décennie qui s'achève, les Français semblent aborder la question corse avec un fatalisme croissant.
Certains Français semblent tentés d'évacuer le problème par l’indépendance pure et simple de l’île de Beauté, une solution préconisée par Raymond Barre. Les résultats ventilés par sympathie partisane indiquent que ce sont d’abord les sympathisants du Front National et des Verts qui sont les plus favorables à l’indépendance de la Corse. Les Français affichent leur pessimisme sur l’évolution de la situation dans la région: 43% des sondés sont mécontents de l’action de l’Etat dans la région. Sur cette question, les réponses ne varient guère selon la tendance politique des sondés. En majorité, ceux-ci n’ont pas le sentiment que la situation en Corse a évoluée depuis l’assassinat du préfet Erignac, en février 1998. Pour 65% des Français, la question du non respect des lois demeure en l'état, tandis que 62% d’entre eux pensent de même à propos de la lutte contre la violence et le terrorisme.
Et pourtant, une nette majorité de personnes interrogées (60%) pensent que c’est l’Etat qui a aujourd'hui la volonté de régler les problèmes de l'île. La ferme réaction des pouvoirs publics après l'assassinat du préfet Erignac semble avoir créé un électrochoc. Les Français estiment aussi et surtout que ce sont les Corses eux mêmes qui désirent le plus faire changer les choses. A la question de savoir qui s'attache le plus au règlement de la question, la population corse arrive en tête des réponses (66%) suivi par l’Etat (60%). Par contraste, les Français ont une confiance très mitigée envers les élus locaux corses. Et, ce qui est moins surprenant, condamnent dans leur grande majorité les agissements de "nationalistes corses".