Une majorité d’enseignants se dit prête à accueillir des enfants handicapés mentaux à l’école
Près de 3 ans après le vote de la loi du 11 février 2005 posant comme principe la scolarisation des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire, Ipsos et l’Unapei ont souhaité interroger les enseignants pour connaître leur position à l’égard de l’accueil d’élèves mentalement handicapés : considèrent-ils que leur école peut accueillir des enfants souffrant d’un handicap mental ? Quel est aujourd’hui leur niveau de sensibilisation vis-à-vis de la scolarisation de ces enfants ? Se sentent-ils suffisamment préparés et informés ?
Ipsos et l’Unapei publient aujourd’hui les résultats d’une étude réalisée auprès de 608 enseignants dont 404 enseignants représentatifs de la population des enseignants du primaire, 102 enseignants accueillant des enfants handicapés mentaux en classe d’intégration scolaire (CLIS) et 102 enseignants référents qui assurent sur l’ensemble du parcours de formation la permanence des relations avec l’enfant handicapé et ses parents.
Les Chiffres clés de l’enquête en 5 points
1. Les enseignants se disent massivement prêts à accueillir des enfants en situation de handicap mental
- 86% des enseignants, non spécialisés, ont le sentiment qu’il serait aujourd’hui possible d’accueillir des enfants ayant un handicap mental au sein de leur école.
- 63% des enseignants ayant déjà accueilli des enfants handicapés considèrent qu’un élève handicapé mental pourrait intégrer leur établissement, sans conditions.
- Pourtant, seulement 26% des enseignants non spécialisés de l’école primaire ont déjà accueilli un enfant handicapé mental au cours de ces trois dernières années.
2. Les enseignants souhaitent s’impliquer dans le processus d’intégration
- 94% des enseignants généralistes ont déjà sensibilisé leurs élèves au handicap mental (44%) ou ont la volonté de le faire (50%).
- La majorité (51%) des enseignants n’ayant jamais reçu d’enfants handicapés estime qu’une meilleure information est essentielle, et pas simplement importante (43%).
- Ceux qui ont déjà eu l’expérience d’accueillir un enfant différent dans leur classe se sentent soutenus par leur équipe pédagogique, pour 88% des enseignants du primaire ordinaire et 77% des enseignants en CLIS.
3. Combler les lacunes en information et en formation, la clé de la réussite
- En dehors des moyens humains (cités à 75% par les enseignants généralistes), le manque de formation et d’information sur l’accueil d’enfants handicapés constitue l’une des principales difficultés et le premier besoin mis en avant par les enseignants.
- 94% des enseignants sans expérience du handicap mental s’estiment ne pas être préparés pour l’accueil d’un enfant différent.
- 87% des enseignants généralistes et 27% des enseignants spécialisés déclarent ne pas du tout avoir reçu de formation spécifique au handicap mental.
- 87% des enseignants du primaire ordinaire et 66% des enseignants en CLIS sont d’accord pour dire que les formations qu’ils ont reçues sont insuffisantes.
- Selon 65% des enseignants ayant déjà accueilli un enfant handicapé mental, les AVS (auxiliaires de vie) ne sont pas assez formés, même si leur aide est jugée satisfaisante (82%).
4. Des liens à tisser, des compétences à partager entre l’Education nationale et le secteur médico-social
- Plus de 80% des enseignants voudraient confronter plus souvent leurs expériences de l’accueil d’un enfant handicapé mental avec d’autres enseignants.
- Près de 80% d’entre eux souhaiteraient rencontrer des enseignants spécialisés intervenant en établissements ou en services médico-sociaux.
- 73% affichent la volonté de rencontrer et discuter avec les associations représentant les personnes ayant un handicap mental.
5. Les enseignants référents : au cœur du dispositif mais avec des moyens limités
- Les enseignants référents comprennent les difficultés des autres enseignants : 85% pensent que le manque d’information et de formation sur l’accueil des enfants handicapés dans une classe ordinaire est la principale difficulté rencontrée par les enseignants.
- Près de 7 enseignants référents sur 10 considèrent qu’ils ne peuvent pas actuellement suivre les enfants tels qu’ils devraient l’être (68%).