Une rentrée politique morose pour l’exécutif
Marquée par un forte agitation sociale, la rentrée 2005 a un impact fort sur les cotes de popularité au sein du baromètre de l’action politique et du potentiel présidentiel Ipsos-Le Point. De nombreuses personnalités, à droite comme à gauche, voient en effet leur popularité orientée à la baisse. Ce mouvement de repli est tout particulièrement marqué pour le couple exécutif. Parallèlement, dans la perspective de 2007, Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy arrivent en tête du potentiel présidentiel.
Dominique de Villepin en baisse pour la première fois
La cote de popularité du Premier ministre chute ce mois-ci de 7 points, à 43% d'avis favorables (contre 49% d'avis défavorables). Avec ce recul, le solde de popularité de Dominique de Villepin devient négatif pour la première fois depuis son arrivée à Matignon. Ce mécontentement est notamment le fait des personnes sans parti (-17 points d'opinions favorables), et des personnes âgées de plus de 60 ans (-13 points). Dominique de Villepin subit certainement là le contrecoup des difficultés sociales de la rentrée, mais aussi des annonces sur le déremboursement de certains actes médicaux. Par ailleurs, le fait qu'il apparaisse de plus en plus comme un candidat potentiel lors de la prochaine élection présidentielle tend sans doute à le politiser aux yeux de l'opinion : de fait, la baisse est plus importante chez les sympathisants de gauche (-6 points), que chez ceux de droite (-3 points).
Le chef de l'Etat à nouveau en chute
De son côté, Jacques Chirac perd 9 points d'avis favorables (33%, contre 62% d'avis défavorables). Sa cote de popularité retrouve ainsi quasiment le niveau qu'elle avait à la suite du référendum (elle était alors de 28% d'avis favorables contre 69% d'avis défavorables) : le président de la République a reperdu presque tous les points qu'il avait regagnés pendant l'été. Comme son Premier ministre, Jacques Chirac est en forte baisse auprès des plus âgés (-17 points chez les 70 ans et plus, -12 points chez les 60-69 ans). La baisse est également particulièrement marquée auprès des personnes sans proximité partisane (-17 points). Enfin, le chef de l'Etat n'est soutenu que par les deux tiers (66 %) des sympathisants UMP.
Nicolas Sarkozy également touché
Le ministre de l'Intérieur subit lui aussi ce mouvement de baisse (52% d'avis favorables, soit -6 points). Alors qu'à partir de l'automne 2002 la cote de popularité de Nicolas Sarkozy se situait quasiment toujours au dessus de 60%, elle avait connu un premier décrochage au moment de sa nomination à la présidence de l'UMP, en novembre 2004, se situant ensuite entre 55 et 60%. C'est aujourd'hui la première fois que sa popularité passe sous la barre des 55% d'avis favorables depuis sa nomination. Michèle Alliot-Marie est à présent la personnalité de droite préférée des Français (54% d'avis favorables). Par ailleurs, si Nicolas Sarkozy enregistre un recul auprès des sympathisants de droite (86%, -4 points), ce mouvement est plus marqué auprès des sympathisants de gauche (29%, -6 points). Son image est ainsi de plus en plus marquée politiquement, les sympathisants de gauche le considérant davantage comme Président de l'UMP que comme ministre du gouvernement.
Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy en tête du potentiel présidentiel
Bernard Kouchner, nouvel entrant dans le palmarès du potentiel présidentiel, enregistre un score de 52%. Nicolas Sarkozy est crédité de 51%, en baisse de 6 points par rapport au mois dernier. Il conserve cependant un potentiel présidentiel important, puisque 15% des Français déclarent aujourd'hui être prêts à voter pour lui en 2007. Si ce potentiel présidentiel est lui aussi en baisse auprès des sympathisants UMP (-3 points), 92% d'entre eux affirment néanmoins leur intention de voter pour lui, dont un socle très important de personnes qui envisagent de le faire de façon certaine (40%). Par ailleurs, si Dominique de Villepin bénéficie lui aussi d'un potentiel présidentiel de 51%, celui-ci est nettement moins ferme (3% seulement des Français sont certains de voter pour lui, contre 48% pour qui cela est possible). Le potentiel du Premier ministre est également moins affirmé que celui du ministre de l'Intérieur auprès des sympathisants UMP (84% de potentiel présidentiel, mais dont seulement 8% qui se déclarent certains de voter pour Dominique de Villepin en 2007). A noter par ailleurs que Ségolène Royal, nouvelle entrante dans ce classement, bénéficie du deuxième meilleur potentiel présidentiel parmi les personnalités de gauche (47% auprès de l'ensemble des Français, 72% auprès des sympathisants PS, juste derrière Lionel Jospin).
Laurent Fabius de moins en moins populaire
A gauche, Laurent Fabius ne bénéficie d'un jugement favorable que de la part de 28% des Français (-3 points), sa cote de popularité se situant au plus bas depuis février 1999. De plus, il perd 6 points auprès des sympathisants PS (35% d'avis favorables, contre 57% d'avis défavorables). En terme de potentiel présidentiel, il ne recueille que 27% (-1 point par rapport à la vague de septembre), dont seulement 2% de Français qui se disent certains de voter pour lui. Enfin, son potentiel présidentiel est de 42% auprès des personnes proches du PS, occupant ainsi la dernière place des présidentiables socialistes.
Fiche technique :
Popularité de l'exécutif
Palmarès des leaders politiques
Potentiel électoral présidentiel