Une sensibilité marquée aux risques pour la santé des jeunes

La Fondation Wyeth pour la Santé de l'Enfant et de l'Adolescent a confié à IPSOS la réalisation d'une étude, visant à mettre en miroir la perception des adolescents et celle de parents d'enfants et d'adolescents interrogés, sur de mêmes thématiques, dans la même période.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Il s'agissait, au travers de cette étude, de mieux cerner la perception des risques auxquels sont exposés les enfants et adolescents, du côté des parents comme de celui des enfants, mais aussi la façon dont s'organise la communication parents-enfants quand survient un problème grave touchant à la santé au sens large, et le sentiment de maîtrise qu'ont les uns et les autres face à ces risques pour la santé qui pèsent sur les enfants et les adolescents. Enfin, un volet d'enquête concernait les besoins d'information et d'aide face à ces problèmes, et l'intérêt pour une Fondation dont l'objet serait d'aider à les résoudre.

Les préoccupations des adolescents aujourd'hui

Parmi les problèmes auxquels les jeunes estiment qu'il y a le plus de risques qu'ils y soient un jour confrontés, le sida, la tentative de suicide et la drogue arrivent en tête, devant le tabac, la violence à l'école, l'alcool et le mal être en général. Avortement, problèmes liés à la sexualité et obésité sont les derniers cités. Plus qu'une probabilité de risque de survenue des problèmes dans leur vie, c'est sans doute la crainte suscitée par ceux-ci qui transparaît ici.

Le sida est en effet le risque en face duquel les jeunes se sentent les plus démunis (45%, au total des deux réponses), devant la tentative de suicide (34%) et la drogue (29%), ces trois risques devançant largement la violence à l'école (18%), l'avortement (14%) et le tabac (14%).

L'enquête fait apparaître des décalages majeurs entre les risques craints et ceux sur lesquels les jeunes se sentent informés : première crainte des jeunes le sida n'arrive qu'en cinquième position en terme de besoin d'information. La tentative de suicide, crainte majeure, est aussi le domaine qui suscite le plus de demande d'information. Mais l'avortement et l'anorexie qui ne sont pas au tout premier plan des risques qui font peur, sont parmi ceux pour lesquels les jeunes demandent le plus d'information.

La difficulté d'en parler… une sous-estimation flagrante de la part des parents

Pour 47% des adolescents interrogés, parler de ses problèmes à ses parents est difficile. Et c'est sans doute, en partie mais bien sûr pas seulement, la crainte d'inquiéter les parents, ressentie par 78% des jeunes qui explique cette difficulté.

Ce qui est flagrant dans ce domaine, c'est la sous-estimation que font les parents de la difficulté qu'ont les jeunes d'évoquer leurs problèmes : 47% des adolescents jugent difficile leur évocation en face de leurs parents ; mais 81% des parents estiment que leurs enfants en parleraient facilement. Ce sentiment de fossé de la communication est conforté par d'autres éléments : un parent d'adolescent sur deux (et 39% des parents d'enfant de moins de 10 ans) déclare ne pas toujours comprendre les réactions de son enfant. Et plus d'un tiers dit ne pas bien connaître les risques auxquels leur enfant pourrait être confronté.

La hiérarchie des besoins d'information : un nouveau décalage parents-enfants

Les résultats mettent donc en évidence un double problème de compréhension et de détection, qui exprime bien à son niveau que parents et enfants ne vivent pas les problèmes de la même façon.

De façon frappante, les hiérarchies des problèmes devant lesquels ils se sentent démunis se recoupent largement, à quelques exceptions près. En revanche, leurs attentes en matière d'information diffèrent très largement : la violence à l'école est le premier domaine d'intérêt pour ces parents qui ne rentrent guère dans le milieu scolaire ; il s'agit seulement du dixième besoin exprimé par les jeunes. L'avortement est le dernier domaine pour lequel les parents souhaitent davantage d'information, mais le troisième dans le cas des adolescents.

Un besoin d'aide face à un sentiment de risques croissants

Aujourd'hui, la grande majorité des parents est convaincue du fait que les adolescents sont confrontés à plus de risques qu'il y a dix ans : 55% d'entre eux accréditent même l'idée selon laquelle les risques seraient beaucoup plus nombreux. On observe que plus les catégories sont exposées socialement (ouvriers, employés, bas niveaux d'instruction ou faibles revenus), plus la sensibilité aux risques s'accroît.

Face à cette exposition, le besoin d'aide est patent, notamment parmi les parents d'adolescents : 40% d'entre eux déclarent qu'il leur arrive très souvent ou souvent de ressentir un besoin d'aide pour résoudre les problèmes rencontrés par leurs enfants.

Dans ce contexte, l'intérêt pour une Fondation dont l'objet serait d'aider les familles à résoudre ces difficultés, est manifeste chez près de 9 parents sur 10. Surtout, 48% des parents déclarent qu'ils souhaiteraient « certainement » (et 39% « probablement ») qu'une telle Fondation puisse contribuer à leur fournir une aide.

Ici aussi, l'intérêt pour une telle Fondation se révèle plus marqué encore parmi les populations les moins favorisées.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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