Varicelle : l'idée d'un vaccin séduit les mamans
Ipsos a interrogé les mères d'enfants de 0 à 13 ans sur leur perception de la varicelle. Sans être véritablement inquiète, elles feraient volontiers vacciner leur enfant contre cette maladie, surtout pour éviter tout risque de complication.
La perception de la varicelle et l’intérêt pour un niveau vaccin dans les populations mères d’enfants de 0 à 13 ans, en France métropolitaine
Matériel et méthodes
Un dispositif d'étude mettant en œuvre des méthodes qualitatives et quantitatives complémentaires a été mis en place entre juin et septembre 2003.
La phase qualitative exploratoire était destinée à mettre en évidence les différentes dimensions pertinentes et leur mode d'expression en population générale pour permettre d'élaborer le questionnaire. Trois réunions de groupes, d'une durée de 3 heures, ont été réalisées à Lyon (1 réunion) et à Paris (2 réunions) les 11 et 12 juin 2003. Les groupes réunissaient des mères. Une segmentation par âge des enfants et par CSP a été mise en œuvre.
Un pré-test du questionnaire a été réalisé auprès de 100 mères d'enfants de 0 à 13 ans, fin juin 2003. L'enquête transversale mise en place a permis l'interrogation d'un échantillon total de 1002 mères de 0 à 13 ans. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, de sexe, âge, profession, après une stratification par taille d'agglomération et région.
Structure de l'échantillon des mères interrogées
L'échantillon constitué est composé à 43 % de mères de 18 à 34 ans et à 57 % de mères âgées de plus de 34 ans. 42 % de ces femmes exerçaient une activité professionnelle, tandis que 58 % étaient sans profession. 24 % avaient uniquement un ou des enfants âgés de 0 à 5 ans ; 45 % avaient uniquement des enfants âgés de 6 à 13 ans ; 31 % avaient des enfants dans ces deux classes d'âge. Enfin, 83 % déclaraient avoir un enfant ayant déjà eu la varicelle.
Résultats
Perceptions de la varicelle
Globalement, un niveau certain de gravité est attaché à la varicelle par les mères interrogées, avec des niveaux très variables en fonction des publics concernés. La varicelle est perçue comme une maladie grave pour les adultes par une large majorité (74,5 %) des mères de famille interrogées. Elle l'est également, dans une moindre mesure (58,4 %), en ce qui concerne des nourrissons de 0 à 12 mois .
Le sentiment de gravité s'atténue dans le cas des enfants situés dans des classes d'âge intermédiaires : 43,1% pour les enfants de 6 à 13 ans et 34,5 % pour les enfants de 1 à 5 ans .
28,9 % des mères interrogées ne sont pas d'accord avec l'opinion selon laquelle la varicelle serait ‘une maladie bénigne pour un enfant'. Et 70,2 % des mères s'accordent à dire que la varicelle peut s'accompagner de complications importantes chez l'enfant.
La quasi totalité de l'échantillon (96,6%) estime que la varicelle est une maladie très contagieuse (66,4%) ou assez contagieuse (30,2%).
La varicelle apparaît très majoritairement comme une maladie gênante pour les enfants (démangeaisons) (91,7 %), une grande partie d'entre elles la jugeant même très gênante (48,6%).
Une large majorité des mères d'enfants de 0 à 13 ans (74,5%) considère que c'est une maladie qui perturbe de façon importante l'organisation de la vie quotidienne (25,4 %, très importante , et 49,1 %, assez importante ). La gêne est souvent reliée à la double nécessité de s'occuper des enfants de façon assidue, mais aussi, pour les mères exerçant un emploi, de devoir s'arrêter de travailler.
Intérêt pour le vaccin
L'adhésion au principe de la vaccination contre la varicelle apparaît élevé : 78,8 % des mères interrogées se déclarent favorables à un vaccin, si ses caractéristiques de tolérance sont bonnes. 35,6% se déclarent même très favorables à cette vaccination. Cette adhésion est sensiblement équivalente que les mères aient un enfant ayant été confronté à la varicelle ou non (78.8% vs 83.7%).
Dans l'hypothèse où un vaccin existerait, 79,5% des mères auraient l'intention de vacciner leurs enfants 38,6% se déclareraient certaines de le ou les faire vacciner, 40,9% disent qu'elles auraient de grandes chances de le faire, et 20,5% ne le feraient probablement ou certainement pas.
Les motivations de la vaccination
Les motivations à la vaccination anti-varicelle sont multiples :
Pour chacune des raisons suivantes, dites-moi si elle constituerait une motivation déterminante, très importante, importante, peu importante ou pas du tout importante, à faire vacciner votre ou vos enfants contre la varicelle ?
Détermi-nante |
Très impor-tante |
Impor-tante |
Peu impor-tante |
Pas impor-tante du tout |
|
Pour éviter l’éventualité de complications graves |
45 |
35 |
16 |
3 |
1 |
Pour le protéger contre une maladie très désagréable |
29 |
32 |
27 |
9 |
3 |
Pour éviter que votre enfant garde des cicatrices liées à la varicelle |
27 |
33 |
25 |
12 |
3 |
Pour éviter que votre enfant contamine son entourage |
25 |
31 |
27 |
13 |
4 |
Parce que la varicelle coûte cher à la société et à l’économie française |
18 |
19 |
34 |
20 |
9 |
Pour éviter que votre enfant s’absente de l’école, de la crèche ou de la garderie |
15 |
19 |
30 |
27 |
9 |
Pour éviter de prendre des congés ou un arrêt de travail |
15 |
19 |
28 |
26 |
12 |
Les risques pour l’enfant en termes de complication dominent largement l’univers des motivations. Les désagréments liés à la maladie, puis les risques de cicatrices sont ensuite cités. Soit trois éléments concernant l’enfant lui-même. Le risque de contamination de l’entourage vient ensuite. Les motifs liés à l’absence de l’enfant (crèche ou école) et des parents (arrêts de travail), et plus généralement les motifs économiques apparaissent les motivations les moins sensibles.
Une forte attente de discours et d’information de la part des médecins
Dans l’hypothèse de la disponibilité d’un vaccin contre la varicelle, les mères interrogées souhaiteraient dans leur quasi totalité (95, 5 %) que le médecin les informe sur ce vaccin. Cette attente d’information est confortée par le fait que 90,7% déclarent qu’elles aborderaient d’elles-mêmes le sujet si le médecin ne leur en parlait pas.
Cette attente d’information est également une attente de prise de position de la part du praticien : car si 23,7% disent qu’elles insisteraient d’elles-mêmes pour que le médecin vaccine leur enfant, 67,6% attendent de lui avant tout qu’il donne son avis, afin de le suivre.
Conclusions
La varicelle d'après l'étude qualitative est clairement assimilée par les mères au groupe des « maladies éruptives de la petite enfance ».
Aujourd'hui avec l'existence préalable de vaccins pour ces pathologies, elles sont confortées dans la logique d'une mise à disposition d'un vaccin anti-varicelle.
L'enquête transversale mise en place dresse ainsi le portrait d'une population où domine la sensibilité aux risques de séquelles et de complications mais aussi aux inconvénients engendrés par la maladie.
Cette enquête met en évidence un réel intérêt pour une vaccination, dans la mesure où elle serait conseillée par les médecins. En toute hypothèse, l'attente d'une information venant des médecins au sujet du vaccin apparaît très forte.