Zone euro : les Français souhaitent davantage de régulation
Pour les Français, l’Euro est un handicap dans de nombreux domaines économiques
En pleine crise de l’Euro, les Français sont plutôt critiques à l’égard de la monnaie unique européenne. Une majorité de Français déclare que l’Euro est un handicap pour l’économie française (45% contre 34% qui estiment que c’est un atout et 16% ni un atout, ni un handicap). De même, 44% des Français estiment que l’Euro est un handicap pour faire face à la crise économique et financière actuelle (contre 33% un atout et 18% ni un atout, ni un handicap).
L’Euro est encore plus critiqué pour son incidence sur le pouvoir d’achat. Une large majorité de Français estime que c’est plus un handicap dans ce domaine (62%) qu’un atout (17%) ; 20% déclarant que c’est ni un atout, ni un handicap.
Les avis sont plus nuancés sur les domaines macro-économiques. 38% des Français déclarent que l’Euro est plutôt un atout pour le commerce extérieur de la France, contre 38% qui estiment que c’est un handicap et 18% qui estiment que c’est ni un atout, ni un handicap. Enfin, une majorité des Français (42%) estime que l’Euro est plutôt un atout pour l’économie des pays membres de la zone Euro (contre 34% qui pensent que c’est un handicap et 19% ni l’un, ni l’autre).
Pour autant, l’opinion ne semble pas prête à abandonner la monnaie unique
Pour autant, les Français ne souhaitent pas que la monnaie unique soit abandonnée en France. 60% des personnes interrogées souhaitent que le pays reste dans la zone Euro, contre 36% qui souhaitent que la France repasse au Franc.
Sur cette question, les clivages sont multiples. Le souhait que la France quitte la zone Euro est un peu plus présent chez les jeunes (41% des moins de 35 ans, contre 34% des personnes âgées de 35 ans et plus), chez les employés (52%) et chez les ouvriers (65%, contre seulement 12% des cadres) ainsi qu’auprès des personnes sans diplôme (60% contre 11% des diplômés du supérieur). Le clivage est également politique mais n’oppose pas les sympathisants de l’UMP aux sympathisants du PS qui souhaitent majoritairement que la France reste dans la zone Euro (respectivement 77% et 66%). En revanche, la majorité des sympathisants du FN (73%) souhaite que la France en sorte.
Les Français sont favorables à l’intervention des pouvoirs publics dans la gouvernance des banques, surtout pour mettre en place des règles de fonctionnement et d’organisation plus strictes
Une large majorité des Français (74%) estime que les pouvoirs publics doivent intervenir dans la gouvernance des banques. Pour eux, l’Etat doit surtout imposer aux banques des règles de fonctionnement plus strictes (renforcement des fonds propres, séparation des activités de dépôt et d’investissement, etc. – 84% de citations), nommer un de ses représentants au sein de leur conseil d’administration (73% citations) et permettre la création d’un fonds de compensation et de soutien entre les établissements (65% de citations).
La nationalisation des établissements bancaires n’est évoquée que par une minorité de Français (39% de citations). Elle est davantage citée par les sympathisants du Front de Gauche (53%) et du Front national (54%).
L’opinion est favorable à un renforcement des pouvoirs de l’UE en matière de politique budgétaire et fiscale
Une majorité de Français (49%) estime qu’il faudrait à l’avenir renforcer les pouvoirs de l’UE en matière de politique budgétaire et fiscale (contre 37% qui estiment qu’il faut laisser plus de latitude aux Etats membres de l’Union dans ce domaine). Deux hypothèses peuvent expliquer cette attitude. Soit elle procède d’un réel désir de renforcement de l’échelon européen, perçu comme le plus efficace pour lutter contre la crise. Soit elle repose sur l’idée selon laquelle les gouvernements ont besoin d’une intervention extérieure pour mener une politique budgétaire rigoureuse.
Les Français sont partagés sur les conséquences d’une augmentation des taxes sur les produits étrangers aux frontières de l’Europe
Les Français s’accordent sur les bénéfices potentiels d’une augmentation des taxes sur les produits étrangers aux frontières de l’Europe. La majorité des personnes interrogées est d’accord avec l’idée selon laquelle cela permettrait de protéger l’industrie et les services en France (66% contre 32%) et selon laquelle cela favoriserait l’emploi en France (à 58% contre 38%).
Mais dans le même temps, les Français sont d’accord pour dire que l’augmentation des taxes sur les produits étrangers pourrait avoir des conséquences négatives sur l’économie française. La majorité d’entre eux est d’accord avec l’idée selon laquelle cela engendrerait des mesures de rétorsions similaires sur les exportations françaises (à 60% contre 35%) et selon laquelle cela augmenterait le prix des produits pour les consommateurs français (à 57% contre 41%).
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