La part moyenne de la population LGBT+ dans le monde s'élève à 9%
Dans les 30 pays où l’enquête a été menée, le soutien à la protection des personnes transgenres contre les discriminations en matière d’emploi et de logement est très élevé, mais les avis sur d’autres mesures sont plus mitigés
Juin 2023 – D’après l’enquête LGBT+ Pride 2023, dans l'ensemble des 30 pays, la part moyenne de la population se déclarant LGBT+ est de 9% avec d’importantes variations selon les générations. Par ailleurs, l’enquête montre que:
- La visibilité des LGBT+ est en hausse depuis 2021, mais reste très variable d'un pays à l'autre ;
- Une majorité soutient le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe dans la plupart des pays, mais avec des écarts ; et
- Le soutien à la protection des personnes transgenres contre les discriminations en matière d'emploi et de logement est très élevé, mais les avis sur d’autres mesures pro-transgenre sont plus mitigés.
Enquête réalisée par Ipsos dans 30 pays via sa plateforme en ligne Global Advisor en février et mars 2023. Plus de 22 500 adultes de moins de 75 ans ont été interrogés.
Orientation sexuelle et identité de genre : La part moyenne de la population se déclarant LGBT+ est de 9%
Dans l'ensemble des 30 pays, la part moyenne de la population se déclarant LGBT+ est de 9%. La proportion d'adultes LGBT+ varie considérablement d'une génération à l'autre et d'une zone géographique à l'autre : de 18% en moyenne chez les membres de la génération Z à 4% chez les baby-boomers, et de 15% au Brésil à 4% au Pérou. En moyenne, dans les 30 pays étudiés, 3% des adultes s'identifient comme lesbiennes ou homosexuels, 4% comme bisexuels, 1% comme pansexuels ou omnisexuels et 1% comme asexuels.
En Suisse, ce sont 4% des adultes qui s'identifient comme lesbiennes ou homosexuels, et 2% qui s’identifient respectivement comme bisexuels, pansexuels/omnisexuels, et asexuels. Au total, 13% des Suisses se déclarent donc LGBT+ : un chiffre qui s’élève à 29% parmi ceux qui appartiennent à la génération Z mais n’est que de 8% parmi les générations du Baby Boom. Il y a en revanche peu d’écart entre femmes et hommes ou encore entre les catégories sociales et géographiques.
En effet, à travers le monde, les membres de la génération Z (nés depuis 1997) sont presque deux fois plus susceptibles que les Millennials (nés entre 1981 et 1996) et quatre fois plus susceptibles que les membres de la génération X et les Baby-boomers (respectivement nés entre 1965 et 1980 et entre 1948 et 1964) de s’identifier comme bisexuels, pansexuels/omnisexuels ou asexuels.
Orientation sexuelle et identité de genre : La part moyenne de la population se déclarant LGBT+ est de 9%

En moyenne dans les 30 pays étudiés, les hommes sont plus susceptibles de s'identifier comme homosexuels que les femmes comme lesbiennes : 4% vs 1%. En Suisse, ce sont 5% d’hommes et 2% de femmes qui s’identifient comme homosexuel ou lesbienne. En revanche, en Suisse comme ailleurs, il y a peu d’écarts entre les hommes versus les femmes qui s’identifient comme bisexuels, pansexuels/omnisexuels ou asexuels.
L’Espagne est le pays où le nombre d’adultes qui s’identifient comme homosexuel ou lesbienne est le plus élevé (6%) tandis la part d’adultes qui s’identifient comme bisexuel est la plus élevée au Brésil et au Pays-Bas (7% dans les deux pays). C’est au Japon que la part d’adultes qui s’identifient comme homosexuel ou lesbienne (moins de 1%) ou bisexuel (1%) est la plus basse.
À l'échelle des 30 pays retenus dans le cadre de l’enquête, 1% des personnes se décrivent comme transgenres, 1% comme non binaires/gender-fluid, et 1% ne s’identifient ni à ces deux catégories, ni aux catégories de femme ou d’homme. Il existe également sur ce plan de grandes différences entre les générations : 6% des membres de la génération Z se rangent dans une de ces trois minorités de genre, contre 1% des baby-boomers.
En Suisse, 2% des personnes se décrivent comme transgenres, 3% comme non binaires/gender-fluid,et 2% ne s’identifient ni à ces deux catégories, ni aux catégories de femme ou d’homme – des chiffres très proches de la moyenne des 30 pays.
La visibilité des LGBT+ est en hausse, mais reste très variable d'un pays à l'autre
Tous les segments de la communauté LGBT+ sont devenus plus visibles au cours des deux dernières années. En moyenne, dans l’ensemble des 30 pays:
- 47% des répondants déclarent avoir un parent, un ami ou un collègue qui est lesbienne ou homosexuel, soit une hausse de 5 points depuis 2021 ;
- 26% déclarent connaître une personne bisexuelle (+2 points) ;
- 13% déclarent connaitre une personne transgenre (+3 points) ;
- 12% déclarent connaitre une personne non binaire ou gender-fluid (+3 points).
Cette visibilité varie beaucoup d'un pays à l'autre. C'est en Amérique latine, en Espagne, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud qu'il est le plus fréquent d’avoir un parent, un ami ou un collègue qui est lesbienne, homosexuel ou bisexuel. La diversité des genres est quant à elle plus visible dans l'ensemble du monde anglo-saxon, au Brésil et surtout en Thaïlande. En revanche, la visibilité des différents segments de la communauté LGBT+ est plus faible au Japon, en Corée du Sud, en Turquie, en Roumanie, en Hongrie et en Pologne.
Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de connaître des personnes d'orientations sexuelles et/ou d'identités de genre diverses. A l’image de l'auto-identification, la fréquence de connaissance d'une personne LGBT+ est beaucoup plus élevée chez les jeunes adultes que chez les générations plus âgés. Les différences sont particulièrement prononcées lorsqu'il s'agit de connaître des personnes bisexuelles et des personnes non binaires ou fluides : dans les deux cas, les membres de la génération Z sont trois fois plus nombreux que les baby-boomers à déclarer connaitre des personnes se définissant comme tels.
En Suisse, une personne sur deux interrogées (50%) déclare connaitre un parent, ami ou collègue qui est lesbienne ou homosexuel, une proportion qui varie peu selon l’âge. En revanche, on observe des différences importantes sur la connaissance de personnes bisexuelles : 25% des Suisses déclarent en connaitre une parmi leurs proches, mais c’est le cas de 40% des jeunes de la génération Z contre 12% seulement des boomers. Même constat pour les personnes non-binaires, 13% des Suisses en connaissent parmi leurs proches, dont 14% pour les personnes de la génération Z et 7% pour les baby-boomers.
En moyenne, une majorité soutient le mariage pour les couples homosexuels
En moyenne, dans les 30 pays interrogés, 56% des répondants estiment que les couples de même sexe devraient être autorisés à se marier, 16% qu'ils devraient être autorisés à obtenir une certaine reconnaissance juridique mais pas à se marier, et seulement 14 % qu'ils ne devraient pas être autorisés à se marier ou à obtenir une quelconque reconnaissance juridique.
Le soutien au mariage homosexuel varie fortement dans les pays où il a déjà été adopté (de 49% à 80%). Dans les où il n’a pas été adopté on observe également des différences : si une majorité d’Italiens (61%) et de Thaïlandais (55%) soutient le mariage pour les couples homosexuels, ce n’est pas le cas dans les autres pays, même si tous à l’exception de la Turquie ont une majorité en faveur d’une forme de reconnaissance légale des couples homosexuels. Les opposants à toute forme de reconnaissance légale des couples de même sexe ne représentent pas plus d'un tiers de l'ensemble des personnes interrogées dans les différents pays.
En Suisse, environ une personne sur deux (54%) soutient le mariage pour les couples homosexuels, tandis que quasiment une personne sur cinq s’oppose à toute forme de reconnaissance légale des couples homosexuels (18%). On constate que les adultes de 35 ans ou plus sont plus en faveur du mariage homosexuel que les jeunes de moins de 35 ans : 59% des adultes âgés de 50 à 74 ans se disent en faveur du mariage homosexuel comparé à 43% des adultes âgés de moins de 35 ans.

Dans 13 des 15 pays où Ipsos a suivi l'évolution du soutien au mariage homosexuel depuis 2013, celui-ci a augmenté de manière significative jusqu'en 2021. Il s'est ensuite stabilisé voire a diminué dans de certains pays. Sur les 23 pays étudiés en 2021 et cette année, neuf affichent une baisse de 4 points ou plus du pourcentage de personnes favorables au mariage homosexuel, dont l’Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Brésil.
Concernant l’homoparentalité, on observe un soutien plus important mais des tendances similaires : 65% des personnes interrogées estiment que les couples homosexuels peuvent autant que les autres élever leurs enfants avec succès et 64% jugent qu'ils devraient avoir les mêmes droits que les couples hétérosexuels en matière d'adoption. Ces opinions sont majoritaires dans 26 pays, dont plusieurs où les couples de même sexe ne sont aujourd’hui pas autorisés à adopter des enfants. Les seuls pays où une majorité est en désaccord avec ces deux opinions sont la Pologne, la Turquie, la Roumanie et la Corée du sud.
En Suisse, le soutien à l’homoparentalité est plus faible que la moyenne mondiale. En effet, 60% des Suisses considèrent que les couples homosexuels ont autant de chances que les autres parents d'élever leurs enfants avec succès et 58% que les couples homosexuels doivent pouvoir adopter des enfants.
Le soutien contre les discriminations en matière d’emploi et de logement sont plus élevés que pour d’autres mesures pro-transgenre
Dans l’ensemble des 30 pays de l’étude, 67% des personnes interrogées estiment que les personnes transgenres sont victimes de discriminations, contre 19% qui pensent qu’elles n’en subissent pas ou peu. C'est dans les pays hispanophones et lusophones que la perception de la discrimination est la plus élevée, et en Suisse, en Allemagne et au Japon qu'elle est au contraire la plus faible.
Une nette majorité des répondants (76% en moyenne) juge que les personnes transgenres devraient être protégées contre les discriminations en matière d'emploi, de logement et d'accès à des services tels que les restaurants et les magasins. D'autres mesures bénéficient d'un soutien un peu plus limité : 60% des personnes interrogées estiment que les adolescents transgenres devraient être autorisés à accéder à des parcours de transition de genre s’ils disposent du consentement de leurs parents ; 55% pensent que les personnes transgenres devraient être autorisées à utiliser les installations non mixtes, telles que des toilettes publiques, qui correspondent à leur genre ; 53 % jugent que les documents délivrés par l’Etat tels que les passeports ou les cartes d’identité devraient comporter des options autres que "homme" et "femme" pour les personnes qui ne s'identifient à aucun de ces deux genres ; et 47% estiment que les systèmes d'assurance maladie devraient couvrir les coûts de la transition de genre de la même manière que les coûts d'autres procédures médicales.
En Suisse, moins d’une personne sur deux (45%) estiment que les personnes transgenres sont victimes de discriminations. La proportion d’adultes qui juge que les personnes transgenres devraient être protégées contre les discriminations en matière d'emploi, de logement et d'accès à des services tels que les restaurants et les magasins est plus faible qu’a travers les 30 pays en moyenne (69% en moyenne en Suisse).

Dans les 30 pays étudiés, le soutien à ces diverses mesures en faveur des personnes transgenres est systématiquement élevé en Thaïlande, en Italie, en Espagne et dans toute l'Amérique latine ; il tend à être plus faible en Corée du Sud, dans toute l'Europe de l'Est, au Royaume-Uni et aux États-Unis, deux pays où les droits des personnes transgenres sont devenus des enjeux très polarisants au cours des dernières années.
Les femmes et les jeunes adultes sont plus susceptibles que les hommes et les seniors de soutenir tous les types de mesures en faveur des personnes transgenres. Les différences sont de l'ordre de 6 à 9 points entre les femmes et les hommes, ainsi qu'entre les membres de la génération Z et les baby-boomers. Ce fossé générationnel s'explique en partie par le fait que les membres de la génération X et les baby-boomers sont plus susceptibles que les jeunes adultes de ne pas avoir d'opinion sur des questions spécifiques liées aux transgenres ou sur l'ampleur de la discrimination dont ils sont victimes, peut-être parce qu'ils sont moins susceptibles de connaître une personne transgenre.
About this study
These are the results of a 29-country survey conducted by Ipsos on its Ipsos Global Advisor online platform, and in India, on its IndiaBus platform. Ipsos interviewed an international sample of 21,231 online adults aged 18 years and older in India, 18-74 in, Canada, Malaysia, South Africa, Turkey and the United States, 20-74 in Thailand, 21-74 in Indonesia and Singapore, and 16-74 in all other markets between 20th January and 3rd February 2023 in 28 countries and 17th February and 3rd March 2023 in Switzerland.
The sample consists of approximately 1,000 individuals each in Australia, Brazil, Canada, France, Germany, Great Britain, Italy, Japan, Mexico, New Zealand, Singapore, South Korea, Spain, Thailand and the U.S., and 500+ individuals in each of Argentina, Belgium, Chile, Colombia, Hungary, the Republic of Ireland, the Netherlands, Peru, Poland, Romania, South Africa, Sweden, Switzerland, and Turkey.
Samples in Argentina, Australia, Belgium, Canada, France, Germany, Great Britain, Hungary, Italy, Japan, the Netherlands, New Zealand, Poland, South Korea, Spain, Sweden, Switzerland, and the U.S. can be considered representative of their general adult populations under the age of 75.
Samples in Brazil, Chile, Colombia, Ireland, Mexico, Peru, Portugal, Romania, Singapore, South Africa, Thailand, and Turkey are more urban, more educated, and/or more affluent than the general population. The survey results for these countries should be viewed as reflecting the views of the more “connected” segment of their population.
The data is weighted so that the composition of each country’s sample best reflects the demographic profile of the adult population according to the most recent census data.
The “30-country average” reflects the average result for all the countries where the survey was conducted. It has not been adjusted to the population size of each country and is not intended to suggest a total result.
Where results do not sum to 100 or the ‘difference’ appears to be +/-1 percentage point more/less than the actual result, this may be due to rounding, multiple responses, or the exclusion of “don't know/not sure” or not stated responses.
The precision of Ipsos online polls is calculated using a credibility interval with a poll of 1,000 accurate to +/- 3.5 percentage points and of 500 accurate to +/- 5.0 percentage points. For more information on Ipsos’s use of credibility intervals, please visit the Ipsos website.
The publication of these findings abides by local rules and regulations.
For more information on this news release, please contact:
Nicolas Boyon
Senior Vice President, U.S., Public Affairs
+1 646 309 4879
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