54% des Français ne croient pas à une résolution du conflit en Ukraine en 2025

Ipsos et son partenaire CESI école d’ingénieurs, dévoilent les résultats de l’étude Global Advisor « Attitudes to the war in Ukraine ». Alors que les négociations de paix entre Ukraine et Russie stagnent et que la guerre continue, Ipsos a souhaité interroger plus de 23 000 citoyens à travers une trentaine de pays dans le monde. Cette étude révèle que bien que l'idée que le conflit en Ukraine puisse se résoudre d'ici 2025 ait gagné quelques partisans, notamment en France avec une augmentation, la majorité des populations, particulièrement en Europe, reste sceptique quant à une issue rapide du conflit. Par ailleurs, une nette majorité de Français et de citoyens au niveau mondial s'inquiètent qu’une possible inaction en Ukraine encourage la Russie à étendre ses actions militaires à d'autres régions, un sentiment partagé par les pays voisins de la Russie et les États-Unis. Ce sentiment d'inquiétude diminue, mais demeure significatif. Quant au soutien envers les pays attaqués, il reste majoritaire malgré une tendance à la baisse. Cette dynamique est corrélée par une baisse de la conviction qu’intervenir militairement en Ukraine encourageraient des attaques dans d'autres pays dans les nations européennes et anglophones.

Auteur(s)
  • Mathieu Gallard Directeur d'études, Public Affairs
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Les Français estiment en majorité que la guerre en Ukraine ne prendra pas fin en 2025

La possibilité d’une fin du conflit en Ukraine d'ici à la fin de l’année 2025 est diversement perçue à l'échelle mondiale, avec une moyenne d'un peu plus d'une personne sur trois (36 %) qui y croit, tandis que 50 % jugent ce scénario improbable. 
Nombreux sont les pays européens où l'on pense qu'il est peu probable que la guerre se termine au cours de l'année, avec plus des deux tiers des Allemands (71 %), des Suédois (67 %) et des Néerlandais (68 %) qui partagent cet avis. En France, seuls 29 % des citoyens pensent qu'une fin du conflit en 2025 est envisageable, bien qu'on note une hausse significative de +14 points par rapport à 2024. Au contraire, une majorité (54 %) estime qu'il ne prendra pas fin cette année. En Italie, une augmentation notable de +22 points depuis novembre 2024 fait que plus de quatre Italiens sur dix (45 %) envisagent une résolution du conflit en 2025 : c’est le pays occidental où l’opinion publique est la plus optimiste.

Plus de 6 Français sur 10 considèrent qu’un abandon de l’Ukraine inciterait la Russie à d’autres actions militaires en Europe ou en Asie

Une importante majorité de Français (63 %) estime qu’une politique d'inaction en Ukraine pourrait conduire la Russie à entreprendre d’autres actions militaires en Europe ou en Asie, un pourcentage similaire à la moyenne mondiale. Les nations géographiquement proches de la Russie, comme la Suède (75 %) et la Pologne (71 %), expriment ce point de vue de manière plus prononcée. Aux États-Unis, 70 % des Américains partagent cet avis, en contraste avec les récentes déclarations de Donald Trump.

 Le soutien à un pays souverain attaqué par d’autres nations reste majoritaire mais est en baisse

Faut-il soutenir un pays souverain attaqué par une autre nation ? À l'échelle mondiale, une majorité semble le penser avec près des deux tiers des citoyens (65 %) qui partagent cette opinion. En France, ce soutien est proche de la moyenne (67 %), de même qu’aux Etats-Unis (64 %) ou en Allemagne (63 %).

A noter néanmoins que la proportion de citoyens qui partagent cette opinion a considérablement baissé par rapport à 2022 avec une diminution de 5 points en France, qui reflète la tendance observée dans tous les pays de l'OTAN : recul de 3 points en Allemagne et au Canada, de 5 points aux Etats-Unis, de 6 points au Royaume-Uni ou encore de 7 points en Pologne.

La conviction qu’intervenir militairement en Ukraine encouragerait des attaques dans d'autres pays est en baisse

En moyenne dans le monde, une majorité des citoyens souhaitent que leur pays ne soit pas militairement impliqué dans le conflit en Ukraine (70 %). Ce sentiment est très fort en Hongrie (87 %), où le Premier ministre Viktor Orban prône un rapprochement avec la Russie. De même, les opinions publiques de certains pays d’Amérique du sud sont au diapason de leurs gouvernements qui refusent un engagement en faveur de l’Ukraine : 76 % en Brésil et en Argentine, 74 % en Colombie...

De manière plus surprenante, 71% des Polonais, malgré leur proximité avec l’Ukraine et leur crainte d'une invasion russe, refusent toute intervention militaire directe de leur pays dans le conflit. La proximité géographique avec la Russie joue sans doute un rôle majeur dans ces réponses. Aux États-Unis, 63 % partagent cet avis, tout comme 67% en Allemagne et 58% au Royaume-Uni. En France, 59% des citoyens ne souhaitent pas un engagement militaire. Seuls les Suédois se déclarent en majorité favorables à un engagement militaire (56%), les Néerlandais étant quant à eux parfaitement divisés sur la question.

A noter que ce rejet d’une intervention militaire dans le conflit en Ukraine est en baisse dans la plupart des pays européens et anglophones par rapport à 2023 : -5 points aux Etats-Unis, -6 points au Royaume-Uni, -8 points en Allemagne, -13 points en Suède. La France se démarque avec une stabilité, de même que la Pologne où ce sentiment est même en nette progression (+12 points).

 

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A propos de ce sondage

Enquête réalisée par Ipsos dans 30 pays auprès de 23 216 adultes âgés de 18 et plus sur sa plateforme en ligne Global Advisor et, en Inde, sur sa plateforme IndiaBus, entre le 21 mars et le 4 avril 2025.

Auteur(s)
  • Mathieu Gallard Directeur d'études, Public Affairs

Ipsos France