Alimentation saine pour les enfants : que veulent les parents ?
Réduire le risque de tomber malade ou de devenir obèse, se forger un cœur sain, augmenter ses chances d’avoir un meilleur développement cérébral, une bonne croissance, de belles dents ou une belle peau, etc. Quels sont parmi ces bénéfices associés à une bonne alimentation, ceux qu’attendent en priorité les parents pour leurs enfants ? Nous avons proposé à des milliers de parents dans 24 pays, sur les cinq continents, de classer ces avantages en choisissant les 3 plus importants dans une liste donnée. Parmi les bénéfices d’une alimentation saine pour leurs enfants tels que les hiérarchisent les parents, celui d’une meilleure santé cardiaque (« healthy heart ») arrive en tête (23%). Il est suivi par la réduction des risques de maladie au cours de la vie (18%), par l’obtention d’un meilleur développement cérébral (18%) et d’une immunité accrue (18%). La diminution des risques liés à l’obésité se classe seulement au 5ème rang (8%).
Au cœur du sujet
Si certaines motivations se rejoignent, les attentes des parents du monde entier par rapport à une alimentation saine de leurs enfants, n’en diffèrent pas moins selon les pays. Les effets positifs du « manger sain » sur le développement cardiaque de leurs enfants, voilà par exemple quel est le bénéfice le plus important aux yeux des parents espagnols (35%), turques (34%), belges (34%), russes (33%) et anglais (31%). Alors qu’ils ne sont « que » 17% à le prioriser en France, 16% en Indonésie, 11% au Japon et en Corée du Sud. Autre exemple touchant cette fois au lien entre l’alimentation saine des enfants et le développement de meilleures défenses immunitaires (« better immunity »). Les Chinois (31%) en font leur binôme principal. Ils sont 26% au Japon et en Corée du Sud, où là aussi, c’est le bénéfice attendu n°1. Même constat dans les pays d’Europe de l’Est, en Russie (24%), en Hongrie (36%) et en Pologne (27%). Cela ne semble au contraire pas motiver les parents aux Etats-Unis (9%) et au Mexique (6%). Quant à la réduction du risque de maladie (« reduced risk of desease later in life »), c’est un sujet sensible chez les parents italiens (33%), suédois (33%), allemands (32%) et français (34%) mais qui ne fait pas recette en Chine (6%), en Russie (7%) ou au Brésil (8%).
Surpoids, quel surpoids ?
D’une manière générale, l’obésité (« avoiding or reducing obesity ») n’émerge pas nettement en tant que bénéfice associé à une alimentation saine, du moins pas sous l’angle des attentes fortes des parents vis-à-vis de leurs enfants. La question du surpoids se situe sous la barre des 10% dans 16 pays sur 24. Son meilleur pourcentage est atteint au Brésil (17%), au Canada (16%), au Mexique (13%), en Grande-Bretagne (13%) et aux Etats-Unis (12%). « En France, commente Karen Gombault, c’est la troisième préoccupation (15%). Cela ne veut pas dire que le risque d’obésité n’intéresse pas les Français. Ils ont le sentiment au contraire d’être mieux averti de ce danger et de mieux anticiper le problème, surtout comparé à la population des pays Anglo-Saxons où le phénomène est déjà plus préoccupant. »
Communication et innovation : les enjeux
Les disparités entre les attentes des parents dans le monde par rapport à une alimentation saine de leurs enfants, reposent en grande partie sur les particularismes de chaque pays. Á commencer par la variété des habitudes alimentaires tout comme celle des problématiques de santé. Il faut aussi tenir compte des différentes politiques sanitaires et des législations très diverses selon les Etats. On peut souligner à ce titre le cas de l’Europe qui se démarque du reste du monde en matière de prévention, notamment concernant l’exposition des enfants à la publicité sur des produits alimentaires jugés moins sains pour eux. Voilà qui constitue d’une manière générale un enjeu important pour les marques et les communicants du monde entier alors que se profilent de nouvelles règles limitant le marketing pour des options alimentaires jugées peu ou pas saines. Voilà également qui ne manque pas d’impacter la façon dont les industriels sont de plus en plus amenés à innover.
La quadrature de l’assiette
«Ce n’est pas simple pour les fabricants, résume Karen Gombault. Ils doivent plaire à des enfants qui fonctionnent au coup de cœur, au plaisir immédiat en termes de goût et de nouveauté, des enfants dont le pouvoir de prescription est croissant. Ils doivent donc rassurer en même temps les parents qui ont besoin d’être confortés sur un plan nutritionnel pour faire profiter leur progéniture des bénéfices à long terme d’une alimentation saine. C’est un phénomène que l’on retrouve clairement en France et plus globalement en Europe. Pas d’inquiétude tant que la consommation d’un aliment qui n’a pas l’air très bon pour la santé demeure exceptionnelle. En revanche, pour les produits de consommation très régulière comme les laitages, les gâteaux, les céréales, c’est une vraie préoccupation. Les parents attendent des fabricants qu’ils répondent à leurs besoins de produits alimentaires nutritifs et fonctionnels pour une alimentation saine et équilibrée de leurs enfants. »