Angers : majoritaire mais divisée, la gauche peut perdre la mairie
Les intentions de vote Ipsos/Steria réalisées à trois semaines du scrutin pour France 3 Pays de la Loire présentent un rapport de force équilibré au premier tour, et même légèrement favorable à la gauche. Mesurée à 41% d'intentions de vote, la liste UMP-Modem conduite par Christophe Béchu a certes quinze points d'avance sur la liste PS-PC-EELV-PRG de Frédéric Béatse (26%), mais les réserves de voix sont plus importantes à gauche : 17% d'intentions de vote pour la liste divers gauche de Jean-Luc Rotureau, 6% pour l'extrême gauche, 2% pour une liste de militants écologistes, contre 2% d'intentions de vote pour la liste UDI et 6% pour la liste FN. Dans son ensemble la gauche totalise ainsi 51% des intentions de vote premier tour, contre un total droite + extrême-droite à 49%.
Pourtant, on ne retrouve pas ce rapport de force dans les intentions de vote de second tour. Au contraire, la balance penche nettement à droite, la liste UMP-Modem de Christophe Béchu recueillant 54% des suffrages, contre 46% à la liste d'union de la gauche de Frédéric Béatse. La dispersion de la gauche lui coûte donc cher, tant Frédéric Béatse a du mal à faire l'unanimité derrière lui. Les déperditions sont particulièrement importantes dans l'électorat de premier tour de la liste divers gauche de Jean-Luc Rotureau : seuls les deux tiers de ces électeurs se reportent sur la liste du maire sortant au second tour, les autres préférant soit s'abstenir (17%), soit voter pour son adversaire (17% également).
Bien que Jean-Luc Rotureau ait annoncé qu'il ne maintiendrait pas sa liste s'il arrivait en troisième position, "sauf si ça se joue à quelques voix près", cette hypothèse a tout de même été testée. Une configuration de triangulaire avec deux listes de gauche avantagerait logiquement encore davantage la droite, qui recueillerait 50% d'intentions de vote, contre 33% à la liste du maire sortant et 17% à la liste divers gauche.
Au final si tout n'est pas encore joué, il se pourrait bien qu'Angers, dirigée par le PS depuis 1977, bascule à droite cette année.