Baromètre politique: l’accalmie après la tempête «retraites»
Tout en restant très faible, la popularité de Nicolas Sarkozy se redresse de cinq points par rapport au mois dernier : 35% des Français portent aujourd’hui un jugement favorable sur « son action en tant que président de la République », contre 61% d’avis critiques. La cote du chef de l’Etat s’améliore à droite (78% de bonnes opinions chez les sympathisants UMP, un gain de 3 points en un mois et de 7 depuis octobre), mais également au centre et à l’extrême droite. Le record d’impopularité de novembre s’estompe, y compris chez les proches du Modem (45% d’avis favorables, +14 points) et du Front National (32%, +13 points). On observe un gain encore plus net chez les « proches d’aucun parti », à 36% d’opinion favorables, + 18 points. Nicolas Sarkozy regagne aussi des points chez les employés (38%, +11) et chez les ouvriers (25%, +9).
Confirmé à Matignon, François Fillon progresse également. Avec 48% d’opinions favorables (en hausse de cinq points) contre 45% de jugements défavorables (-3), le Premier ministre affiche pour la première fois en sept mois un solde d’image positif. Le soutien est massif à droite (84% de bonnes opinions, +6 points, dont 31% d’avis « très favorables »), mais c’est aussi chez les « proches d’aucun parti » (49%, +21 points) qu’on enregistre les gains les plus significatifs.
L’amélioration d’image du couple exécutif s’explique par une plus grande mansuétude de l’opinion à l’égard de l’ensemble de la classe politique, davantage que par la dynamique positive résultant du dernier remaniement gouvernemental. Dans un contexte de climat social nettement moins tendu que les mois précédents (fin de la séquence politique de la réforme des retraites), cette dernière vague du baromètre est en effet marquée par une hausse généralisée des cotes de popularité des leaders politiques (26 personnalités concernées sur 33), toutes tendances politiques confondues.
C’est d’ailleurs un socialiste, Dominique Strauss-Kahn, qui enregistre la meilleure progression du mois (+10 points). Mettant fin à une baisse continue de sa popularité depuis juin dernier, le directeur général du FMI rebondit et devient une nouvelle fois, avec 60% de bonnes opinions, la personnalité politique préférée des Français. Il devance sur le podium Bertrand Delanoë (53% d’avis favorables, +2 points) et l’ancienne secrétaire d’Etat chargée des Sports, Rama Yade (53%, inchangé).
Dominique Strauss-Kahn creuse ainsi l’écart avec les autres leaders du PS, Martine Aubry (44% d’avis favorables, +1 point), François Hollande (41%, +3 points) et surtout Ségolène Royal (31%, -1), dont l’annonce de sa candidature aux primaires du PS ne provoque guère d’enthousiasme (elle recule même de 5 points, avec 64% de bonnes opinions, chez ses électeurs de premier tour de la présidentielle de 2007).
On notera par ailleurs que Dominique Strauss-Kahn talonne une nouvelle fois la première secrétaire du PS Martine Aubry chez les sympathisants socialistes (72% d’avis favorables, +9 points, contre 75%, +3 pour la Maire de Lille).
A droite, on relèvera la performance de Christine Lagarde qui avec 50% de jugements favorables progresse de cinq points et répète son record de juillet dernier. Surtout, elle réaffirme son leadership chez les sympathisants UMP (82% de bonnes opinions, +8 points), devant l’autre « femme forte » du parti, Michèle Alliot-Marie (77%, +3 points). Toujours dans la hiérarchie établie par les proches de l’UMP, on notera l’ascension de Jean-François Copé qui gagne encore 7 points de jugements favorables (65%) pour atteindre la 4ème place du classement.
Dernier fait marquant de cette vague, Marine Le Pen gagne sur l’ensemble de l’échantillon cinq points de bonnes opinions, et recueille aujourd’hui le soutien de plus d’un Français sur quatre : 27%, soit le meilleur score jamais enregistré pour elle depuis son entrée dans le baromètre. En 15 ans de mesures, jamais son père n’aura atteint un tel résultat (record de 26% pour Jean-Marie Le Pen en juin 2006).