Climat et transition énergétique : les Français dubitatifs - Jour de la Terre 2025

Ipsos et son partenaire CESI école d’ingénieurs, dévoilent les résultats de l’étude Global Advisor « Earth Day » à l’occasion de la journée internationale de la terre. Celle-ci révèle que plus de sept Français sur 10 sont préoccupés par les impacts déjà observés des dérèglements climatiques en France, un niveau légèrement supérieur à la moyenne mondiale. Plus de la moitié des Français considèrent le changement climatique comme la plus grande menace sanitaire pour l'humanité. Cependant, ils restent sceptiques quant à l'efficacité des mesures prises par les gouvernements et les entreprises, avec seulement 27% estimant que leur gouvernement a un plan clair pour lutter contre le changement climatique. Enfin, les Français se montrent très dubitatifs sur les bienfaits de la transition énergétique, notamment concernant les véhicules électriques et les fermes éoliennes offshore.

La France et le changement climatique

 

Les Français sont très majoritairement préoccupés par les impacts des dérèglements climatiques d’ores et déjà observés en France

Une large majorité de Français se sent préoccupée par les impacts des dérèglements climatiques d’ores et déjà observés dans le pays avec plus de sept Français sur 10 (75%, +1 point vs 2022) l’affirmant. Un niveau légèrement supérieur à la moyenne mondiale de 74%.

Pour plus de la moitié des Français (55% vs 39% en moyenne mondiale) le changement climatique est la plus grande menace sanitaire qui pèse sur l'humanité.

 

Au plan individuel, les Français considèrent majoritairement que si des individus comme eux n'agissent pas maintenant pour combattre le changement climatique, nous manquerons à notre devoir envers les générations futures, avec 63% l’affirmant vs 64% en moyenne mondiale. Une affirmation qui est égale au niveau de 2024 mais en forte baisse de 15 points par rapport à 2021.

Les Français sont majoritairement conscients de la gravité des dérèglements climatiques. Pour près de sept Français sur 10 (67% vs 53% dans le monde), une augmentation de 1,5 c° des températures serait grave et 62% (vs 61% dans le monde) des Français considèrent que les 10 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

Près de quatre Français sur 10 considèrent qu’il n’y a pas de consensus entre les climatologues sur les effets du changement climatique contre seulement 29% en moyenne mondiale et 24% aux Etats-Unis. Cela place nos compatriotes en avant-dernière position sur cette question.

Les Français ne considèrent pas les mesures des gouvernements et des entreprises comme suffisantes face aux dérèglements climatiques

Dans le monde, en moyenne, plus de six personnes sur 10 considèrent que leur pays devrait en faire plus pour lutter contre les dérèglements climatiques, en France ce sont 53% des citoyens qui l’affirment, avec une baisse notable de 4 points vs 2024 et même de 10 points vs 2023. De la même façon, au niveau mondial seuls 32% estiment que leur gouvernement a un plan clair pour lutter contre le changement climatique, une opinion partagée par 27% des Français (+ 1 point vs 2024).

Deux Français sur trois (66%, + 2 points vs 2024) considèrent que si le gouvernement n’agit pas contre les changements climatiques il manquera à ses engagements vis-à-vis des citoyens, ils sont 63% en moyenne mondiale. Concernant les entreprises, ce sont également plus de six Français sur 10 qui considèrent que si elles n’agissent pas contre ces dérèglements, elles manqueront alors à leurs obligations vis-à-vis de leurs employés et de leurs consommateurs.

 

Seuls 28% des personnes à travers le monde considèrent que leur pays est leader en matière de lutte contre le réchauffement climatique contre 36% se déclarant en désaccord avec cette affirmation. En France 29% considèrent que la France est leader dans cette lutte. Malgré une hausse de 2 points depuis 2024, 37% des Français réfutent cette affirmation.

Seules un peu plus de deux personnes sur 10 (22%) dans le monde font confiance aux entreprises pour tenir leurs engagements environnementaux quant à leurs processus de production et leurs produits. En France ils sont encore moins nombreux avec 15%.

Pour près de quatre Français sur 10 (38%), on demande trop de sacrifices à la France pour combattre les dérèglements climatiques, une part en augmentation avec + 5 points vs 2023. Ils sont 36% à l’affirmer au niveau mondial.

Des Français très dubitatifs sur les bienfaits d’une transition énergétique

La transition énergétique vers les énergies renouvelables et la fin de l’utilisation des énergies fossiles constitue-t-elle une source d’impacts positifs ? Pas pour tout le monde au travers la planète et peu en France avec des niveaux systématiquement en dessous des moyennes mondiales :

  • Les Français sont les plus nombreux à considérer que les véhicules électriques sont aussi mauvais pour la planète que les véhicules thermiques avec près de six Français sur 10 (58%), en première position du classement des 30 pays interrogés. De même, les Français se trouvent en deuxième position des populations considérant que les fermes éoliennes offshore détruisent les écosystèmes avec 37% d’entre eux l’affirmant juste derrière les Indiens à 38%.
  • Sur la qualité de l’air, au niveau mondial une majorité des personnes interrogées (54%) considèrent que cette transition est positive contre 22% la considérant négative. Une proportion moindre chez les Français avec 46% qui l’estiment positive et 29% négative pour la qualité de l’air.
  • Sur le volet de la santé publique, là encore les Français sont en dessous de la moyenne globale, avec un peu plus de trois Français sur 10 (36% vs 45% en moyenne mondiale) affirmant que la transition vers les énergies renouvelables serait positive et 31% (vs 23% en moyenne mondiale) qu’elle serait même négative. Dans la même veine, le potentiel impact positif de la transition énergétique sur les pandémies mondiales ne convainc que 18% des Français en dernière place des pays interrogés (vs 30% dans le monde) quand un quart des Français (25%, égal à la moyenne mondiale) pensent qu’elle sera négative.
  • Des énergies renouvelables qui auraient un impact plus négatif (36%) que positif (27%) sur le front de l’emploi pour les Français et sur la sécurité alimentaire avec 30% d’entre eux affirmant qu’elle sera négative et 25% qu’elle sera positive. Concernant la pauvreté dans le monde, près de trois Français sur 10 (38%) qui juge qu’elle aura des conséquences négatives et 20% positives.
  • Sur le front des catastrophes naturelles, les Français sont partagés sur l’effet du remplacement des énergies thermiques par des énergies renouvelables. En effet, 31% jugent que les effets seront positifs, et 31% jugent qu’ils seront négatifs.
  • Pour plus de la moitié des Français (54%), la transition vers des énergies renouvelables entraînera une augmentation des prix de l’énergie pour les ménages, une part encore plus importante chez les Allemands avec 59%.
  • Enfin, en moyenne dans le monde, 27% des personnes interrogées considèrent que les restrictions d’usage des énergies fossiles feront plus de dommages à l’économie mondiale que l’augmentation des températures issues du dérèglement climatique. Une opinion partagée par 24% des Français.

 

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A propos de ce sondage

Enquête Ipsos-CESI École d'ingénieurs menée dans 32 pays auprès de 23 745 adultes âgés de 18 et plus sur sa plateforme en ligne Global Advisor et, en Inde, sur sa plateforme IndiaBus, entre le 24 janvier et le 7 février 2025.

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