Comprendre le vote des Français : sociologie des électorats et profil des abstentionnistes au premier tour des élections régionales 2015

L’enquête Ipsos / Sopra Steria réalisée pour France Télévisions, Radio France et LCP/Public Sénat révèle une sociologie de la participation classique et un FN qui mord sur l’électorat de droite et s’ancre dans les classes populaires.

PROFIL DES PARTICIPANTS / ABSTENTIONNISTES

La sociologie des votants aux élections régionales est fort classique et met d’abord en lumière les contrastes relevés à chaque élection locale entre générations et catégories sociales. Les jeunes (65% d’abstention chez les 18-24 ans) se sont les moins mobilisés alors que les plus de 60 ans ont été les plus participatifs (33% d’abstention). Les ouvriers (61%) et les employés (58%) se sont sensiblement plus abstenus que les cadres (52%) et les diplômés du supérieur (47%).

À la différence des dernières élections Municipales et Européennes, on ne relève pas de différentiel de participation marqué dans ce premier tour : 57% des sympathisants de droite, 56% de ceux du FN et 55% de ceux du PS se sont rendus aux urnes dans ce premier tour.

SOCIOLOGIE DU VOTE

Dans ce premier tour, le PS et la gauche dans son ensemble obtiennent leurs plus hauts résultats chez les 25-34 ans (27% pour le PS ; 44% pour le « total » gauche), les personnes à haut niveau d’études (27%/44% chez les diplômés bac+3 au moins), les cadres supérieurs (30%/46%) et les professions intermédiaires (28%/44%).

Comme à chaque scrutin, la droite réalise ses meilleurs scores auprès de l’électorat âgé (40% chez les plus de 60 ans), des indépendants (36%) et des cadres supérieurs (35%).

Le FN réalise des scores encore nettement supérieurs à sa moyenne nationale chez les 18-24 ans, où il s’impose comme première force politique (35%, à égalité avec la gauche pour 27% à la droite), les ouvriers (43%), les employés (36%) et les personnes à bas niveau d’études (36% chez les individus ayant un niveau inférieur au bac). Avec 35% des suffrages chez les indépendants et agriculteurs, il conteste la suprématie traditionnelle de la droite (36%) sur cette catégorie.

Si le FN confirme donc son ancrage et son statut de première force au sein des classes populaires, il touche aussi une part grandissante des catégories moyennes et supérieures : 17% des cadres, 23% des diplômés « bac+2 », 14% des « bac+3 et plus » ont voté FN lors de ce premier tour..

Le FN a clairement mordu lors de cette élection sur l’électorat de droite : un cinquième des électeurs de Nicolas Sarkozy de 2012 se sont exprimés en sa faveur dans les urnes.

TOUS LES AUTRES CONTENUS SUR LES RÉGIONALES


Auteur(s)

Articles liés

  • Attentats de Paris | 13 novembre 2015 | Terrorisme
    Terrorisme Enquête

    10 ans après les attentats de Paris, les Français sont toujours inquiets du terrorisme

    Alors que la France s’apprête à commémorer les 10 ans des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Dans le cadre du Baromètre Politique mené pour La Tribune Dimanche, une enquête Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs fait le point sur l'état d'esprit des Français face à la menace terroriste.
  • Ipsos bva | Cote de popularité | Baromètre politique | Sondage
    Sondage Enquête

    Baromètre politique Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs pour La Tribune Dimanche - Novembre 2025

    Préoccupations des Français, cotes de popularité de l'exécutif, du gouvernement et des leaders politiques Français, questions d'actualité... Retrouvez ici les derniers résultats de notre sondage d'opinion, le Baromètre Politique Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs-La Tribune Dimanche.
  • Ipsos bva | Cosmétique Mag | Beauté | Cosmétiques | Parfum | Gen Z

    Beauté & parfum : la génération Z redéfinit les codes

    Les jeunes ne consomment plus la beauté comme leurs aînés. Pour la génération Z, la beauté et le parfum ne sont plus des accessoires de séduction, mais des langages identitaires. C’est ce que révèle l’étude Ipsos pour Cosmétique Mag, menée auprès d’un millier de jeunes français âgés de 18 à 25 ans. Derrière cette massification des pratiques, un constat fort : la fluidité ne supprime pas les différences. La génération Z brouille les codes sans les abolir, impose ses propres règles, et transforme la beauté en un terrain d’expression personnelle et culturelle. La beauté se dégenre, mais ne se dissout pas.