Cybersexisme : 76% des jeunes ne savent pas comment réagir

Si les études internationales indiquent que les filles sont davantage victimes de cybersexisme, aucune donnée n’existe pour l’hexagone. A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre, il était important pour la Région Île-de-France et le Centre Hubertine Auclert de faire un point auprès des jeunes de 15 à 20 ans, en amont de sa matinée de conférences sur le thème "Les cyberviolences sexistes et sexuelles : mieux les connaître, mieux les prévenir", une première en France.

Publication de photos intimes, insultes, humiliations ou harcèlement en ligne, les jeunes de 15 à 18 ans sont exposés en utilisant les réseaux sociaux. Le cybersexisme est un phénomène grave. Il est la répercussion dans nos vies numériques du sexisme quotidien et violent subi par les femmes et les jeunes femmes dans la rue, au travail, en privé. Les jeunes de 15 à 20 ans sont-ils/elles nombreux à avoir déjà subi la cyberviolence sexiste et sexuelle ? Qu’en pensent-ils/elles ? Comment réagissent-ils/elles ?
Une adolescente sur 4 déclare être victime d’humiliations et de harcèlement en ligne concernant son attitude (notamment sur son apparence physique ou son comportement amoureux ou sexuel).
La publication de photo intime, de fille ou de garçon, choque 79% des jeunes de 15 à 20 ans et la moitié intervient en postant un commentaire.
Plus particulièrement en ce qui concerne le harcèlement ou les humiliations, quasi tous les jeunes interrogés (97%) considèrent que c’est grave et ils sont 90 % à souhaiter intervenir. Mais malheureusement seuls 24% affirment savoir comment s’y prendre. Notons un léger écart selon le niveau scolaire : les Premières et Terminales savent davantage comment agir (28%) que les Secondes (18%).

“Agir contre le cybersexisme et dénoncer ce fléau qui mine notre jeunesse, c’est agir pour protéger nos enfants, en particulier les adolescentes. Notre devoir est de lutter contre la loi du silence afin que celles et ceux qui sont victimes ou témoins aient la possibilité d’agir pour sortir du cauchemar.” affirme Jean-Paul Huchon, président du Conseil Régional d’Île-de-France.
“Le cybersexisme reflète le sexisme de notre société. Notre rôle est de lutter contre les préjugés et stéréotypes dégradants. Il faut inciter les plus jeunes à utiliser de manière responsable les outils numériques" insiste Djénéba Kéita, présidente du Centre Hubertine Auclert et conseillère régionale d’Ile-de-France.
Le Centre Hubertine Auclert interroge depuis plusieurs années les usages du numérique au prisme du genre. Si le numérique permet une liberté de création et d’innovation salutaire, il ne doit pas pour autant être vecteur de violences envers les femmes, et contre qui que ce soit. Le Centre Hubertine Auclert et la Région Île-de-France prônent un usage citoyen du numérique et lanceront prochainement une campagne de sensibilisation en ce sens.

A propos du cybersexisme
Terme désignant les cyberviolences à caractère sexiste et sexuel. Celles-ci reposent sur des stéréotypes et des injonctions concernant la sexualité, la manière de s’habiller, l’apparence physique, etc. des filles et des garçons.

Fiche technique : Tous les chiffres présentés sont les résultats du sondage Ipsos pour le Centre Hubertine Auclert en partenariat avec la Région Île-de-France. Etude on line sur access panel Ipsos réalisée du 30 octobre au 4 novembre 2014, auprès d’un échantillon national représentatif* de 500 jeunes âgés de 15 à 20 ans (*sexe/âge/région UDA 9 /taille d'agglomération/catégorie socio professionnelle de la personne de référence/niveau scolaire)

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