France : Seuls 37% des jeunes estiment que le système éducatif les prépare bien à entrer sur le marché de l’emploi
Alors que plus des trois quarts des jeunes Européens sont optimistes quant à l’avenir du travail (78 %), ils estiment aussi, pour la moitié d’entre eux, que le système éducatif ne les prépare pas bien à entrer sur le marché de l’emploi.
« Cet apparent paradoxe pose la question suivante : le système d’éducation formelle est-il encore pertinent au regard des aspirations professionnelles des jeunes ? Notre étude montre qu’il est encore temps pour les établissements d’enseignements supérieurs d’adapter leurs enseignements aux aspirations professionnelles des jeunes et aux besoins des entreprises en matière d’emploi. À l’heure actuelle, seule une petite minorité de jeunes et d’employeurs est convaincue que les diplômes de l’enseignement formel seront bientôt remplacés. Cependant, si rien ne change, cette fenêtre pourrait bientôt commencer à se fermer » a commenté Stavros N. Yiannouka, Directeur Général de WISE.
À l'occasion de WISE@Paris, se déroulant aujourd’hui au Palais de Tokyo, WISE, le Sommet mondial de l’innovation pour l’éducation et son partenaire JobTeaser, leader européen du recrutement des jeunes talents, ont demandé à IPSOS de conduire une étude sur l'avenir du travail et son impact sur l’éducation de demain, en Europe. Cette étude a été conduite en France, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni et en Belgique.
À l'occasion de WISE@Paris, se déroulant aujourd’hui au Palais de Tokyo, WISE, le Sommet mondial de l’innovation pour l’éducation et son partenaire JobTeaser, leader européen du recrutement des jeunes talents, ont demandé à IPSOS de conduire une étude sur l'avenir du travail et son impact sur l’éducation de demain, en Europe. Cette étude a été conduite en France, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni et en Belgique.
Des jeunes optimistes quant à l’avenir du travail
L’enquête montre que plus des trois quarts des jeunes Européens sont optimistes quant à l’avenir du travail (78 %). Même si les Français sont, là encore, les moins enthousiastes (72 %), ils sont néanmoins confiants. Les recruteurs (86%) et les acteurs de l'éducation (74 %) partagent leur optimisme.
Plus spécifiquement, les facteurs qui rendent les jeunes optimistes sont les progrès technologiques (82%), des formes de travail plus flexibles (69%) et les valeurs qui prévaudront sur le lieu de travail (65%).
Par ailleurs et contrairement à ce que les recruteurs peuvent penser, le niveau de rémunération est le premier critère des jeunes lorsqu’ils choisissent un nouvel emploi, devant l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Les perspectives d’évolution et les métiers considérés comme ayant du « sens » sont sur la troisième marche du podium (parmi les 10 items proposés).
Mais qui s’estiment mal préparés par le système éducatif
Il existe une vraie défiance des jeunes vis-à-vis du système éducatif, qu’ils n’estiment pas, pour la moitié d’entre eux, en mesure de les préparer à leur premier emploi (52%). Les Français sont les plus critiques (37%), suivis des Britanniques (43 %) et des Espagnols (44 %). Seule une majorité, en Belgique (59 %) et en Allemagne (54 %), pensent être bien préparés.
Alors qu’ils se sentent bien armés pour faire face à la quatrième révolution industrielle (77%), les jeunes Européens pensent que les changements induits par cette révolution technologique constitueront un défi de taille pour l’éducation et la formation.
L’expérience professionnelle et l’orientation considérées comme prioritaires par les jeunes
Pour améliorer l’efficacité du système éducatif s’agissant de l’entrée sur le marché de l’emploi, jeunes, recruteurs et acteurs de l’éducation s’accordent sur le fait que l’expérience professionnelle devrait être développée en priorité. 97% des jeunes interrogés jugent que l’expérience professionnelle est “essentielle ou importante” pour préparer aux métiers de demain. Les jeunes français sont quasi unanimes sur ce point en étant 70% à considérer les expériences professionnelles comme indispensables dans leur cursus de formation.
Les jeunes Européens considèrent l’orientation professionnelle comme la seconde priorité ce qui n’est pas surprenant compte tenu du fait que 88 % d’entre eux (89% des Français) souhaiteraient d’ailleurs être mieux accompagnés dans leurs choix professionnels (conseils de professeurs, orientation professionnelle, etc.).
L’apprentissage en mode projet ainsi que la qualité et la formation des enseignants sont également identifiés comme des priorités par les jeunes, comme par les recruteurs et les acteurs de l’éducation. Ces derniers, notamment demandent à être mieux formés, ce qui n’est pas une surprise étant donné que près de quatre sur dix (38 %) considèrent qu’ils ne sont pas assez armés pour préparer les étudiants à des emplois qui seront, selon eux, recherchés dans 10 ans.
Les compétences « comportementales » (soft skills) perçues comme cruciales sur le marché de l’emploi
Une majorité de jeunes Européens (notamment les Français et les Allemands à 62%) estiment que les employeurs accordent trop d’importance aux diplômes. Ils considèrent aussi que les compétences non techniques et savoirs-être (soft skills) ne sont pas assez pris en compte par les recruteurs : 57 % des jeunes Européens sont de cet avis (61 % en France et 60 % en Espagne).
Pour être préparé au monde du travail, les jeunes (comme les acteurs de l’éducation et les recruteurs) pensent que le plus important est de développer des compétences relationnelles, encore plus que d’avoir une bonne formation académique ou une qualification.
Bien que les compétences techniques ou la formation académique restent des critères importants pour les recruteurs, les « soft skills » sont souvent considérées comme cruciales. 61% des jeunes français demandent que les recruteurs leur donnent plus d'importance.