La légalisation du cannabis : le débat doit-il s'ouvrir ?
À l'occasion du colloque "Légalisation du cannabis : l’Europe est-elle condamnée à l’impasse ?" ce 10 octobre, Ipsos a réalisé une étude autour de la perception des Français sur le cannabis : doit-on légaliser son commerce et sa consommation ? L'interdiction actuelle est-elle jugée efficace ? Cette question doit-elle avoir une place dans les débats de la prochaine Présidentielle ?
DES FRANÇAIS PARTAGÉS SUR LES QUESTIONS RELATIVES AU CANNABIS
Un Français sur deux (50 %) est d’accord pour que l’on autorise la consommation de cannabis sous certaines conditions, contre 49% que s’y déclarent opposés. L’autorisation recueille le soutien de la majorité des hommes (55%), des professions intermédiaires et supérieures (59 %), des jeunes (54% des moins de 35 ans), mais aussi des 35-59 ans (54%). Les 60 ans et plus se démarquent clairement en se déclarant largement hostiles à cette proposition (64%).
Les Français sont également partagés quant à savoir si une vente sous le contrôle de l’État serait ou non plus efficace que l’interdiction actuelle, 52 % le pensant et 47 % estimant le contraire. Là aussi, les plus âgés se montrent réfractaires à une telle évolution (à 59%), quand les hommes (55 %), les professions intermédiaires (66 %), les jeunes (56%) et les 35-59 ans (55%) ont une opinion plus favorable sur la question.
L’INTERDICTION DE LA CONSOMMATION ET DU COMMERCE DU CANNABIS LARGEMENT PERÇUE COMME INEFFICACE
En revanche, un consensus existe à l’heure d’évaluer l’efficacité de l’interdiction de la consommation et du commerce du cannabis par la loi : une grande majorité des Français (84%) estime qu’elle est inefficace, dont 36 % pensant qu’elle est tout à fait inefficace et 48 % plutôt inefficace. Cette opinion est celle de toute la population : toutes les classes d’âge, toutes les catégories socio-professionnelles, les consommateurs et ceux qui n’ont jamais fumé de cannabis partagent cette opinion à des niveaux équivalents.
Dans ce contexte et malgré un débat public monopolisé par les questions de sécurité et d’emploi, une part importante de Français (52 %) souhaite que les candidats à l’élection présidentielle prennent position sur l’évolution de la législation sur le cannabis. Dans le détail, les personnes âgées expriment majoritairement ce souhait (62 %), tandis que la question suscite une adhésion minoritaire chez les moins de 35 ans (44 %).
Fiche technique :
Étude réalisée online, du 27 au 29 septembre 2016, sur 1 097 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus.