Le monde en chiffres - les Français et l'autoréparation

Nous évoluons dans un monde complexe. Pour mieux en comprendre les signaux faibles, B Smart et Ipsos s'associent pour vous donner les chiffres à retenir et des éléments d’explications. Cette semaine, Saad Majdoubi, Directeur de département Innovation chez Ipsos en France, s'intéresse aux pratiques d'autoréparation chez les Français.
Ipsos | Le Monde en Chiffres | Autoréparation | eBay

 

Face à la hausse du coût de la vie et aux préoccupations environnementales croissantes, de plus en plus de Français se tournent vers la réparation de leurs appareils électriques plutôt que de les remplacer. Cette tendance, alimentée par un désir d'autonomie, d'économies et de durabilité, témoigne d'un changement de mentalité et d'une volonté de lutter contre l'obsolescence programmée.

Une tendance en plein essor en France

En France, la réparation d'équipements électriques est en plein essor. Selon notre étude Ipsos Sopra-Steria menée pour eBay, 60% des Français tentent de réparer eux-mêmes leurs appareils électriques en panne. Ce chiffre significatif illustre la résilience des Français face à la panne d'équipements et témoigne d'une prise de conscience croissante quant à l'impact environnemental et économique de la surconsommation. 

Si les hommes semblent plus nombreux à se lancer dans des projets de réparation (67%) que les femmes (54%), ce sont parmi eux les plus de 60 ans qui sont les plus enclins à cette pratique (72% des hommes). L'expérience, la patience et le temps disponible acquis avec l'âge expliquent en partie cette tendance.

Des motivations économiques et écologiques alimentées par un fort désir d'apprendre 

Le désir d'apprendre est une caractéristique marquée chez les Français : 84% des répondants se disent prêts à apprendre à réparer leurs appareils électriques eux-mêmes. Cette volonté d'acquérir de nouvelles compétences est motivée par le désir d'économiser de l'argent, de prolonger la durée de vie des appareils et de réduire son impact environnemental. La satisfaction de résoudre un problème par soi-même joue également un rôle important dans cette tendance. L'autoréparation permet en effet aux Français de reprendre le contrôle sur leurs biens et de s'affranchir de la dépendance aux fabricants et aux réparateurs professionnels.

Une initiative récompensée par un impact positif sur les économies

Pour les Français, l'autoréparation n'est pas qu'un simple passe-temps, c'est aussi une façon de faire des économies. En moyenne, les Français ont déclaré avoir réparé 3 objets au cours des 3 dernières années, leur ayant permis d'économiser environ 430€. Ces économies peuvent ensuite être utilisées pour d'autres dépenses, comme des sorties en famille, des projets immobiliers ou des vacances. La réparation d'appareils est donc non seulement bénéfique pour l'environnement en réduisant les déchets électroniques, mais aussi pour le portefeuille en permettant de réaliser des économies substantielles.

Défis et opportunités pour un avenir plus réparable

Malgré l'engouement pour l'autoréparation, des obstacles persistent. 41% des Français estiment que certains appareils sont impossibles à réparer, et le même pourcentage trouve le processus de recherche de pièces détachées trop compliqué.  Il existe donc une réelle opportunité pour les fabricants d'appareils d'intégrer la réparabilité dans leur stratégie ESG. Faciliter l'accès aux pièces détachées, fournir des informations claires et concevoir des produits plus facilement réparables sont autant de mesures qui pourraient encourager davantage de Français à se lancer dans l'autoréparation.  De plus, le développement de Repair Cafés, de tutoriels en ligne et d'autres initiatives de soutien à l'autoréparation contribuerait à démocratiser cette pratique et à la rendre accessible à un public plus large. 
 

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