Le monde en chiffres - Portrait de la Génération Z

Nous évoluons dans un monde complexe. Pour mieux en comprendre les signaux faibles, B Smart et Ipsos s'associent pour vous donner les chiffres à retenir et des éléments d’explications. Cette semaine, Romain Napierala, Directeur associé du pôle Ipsos Strategy3, Tendances et Prospective, décrypte la Gen Z, ses forces et ses faiblesses.
Portrait de la Génération Z

 

La Génération Z possède divers aspects de la tentation des stéréotypes à leur anxiété omniprésente, en passant par les clivages de genre, leur conscience écologique et leur vulnérabilité numérique. À travers une analyse approfondie de Romain Napierala, Directeur associé du pôle Ipsos Strategy3, Tendances et Prospective, découvrez les complexités et les contradictions de cette génération.

Génération Z, la tentation des stéréotypes

Selon le Generation Report 2024 d'Ipsos, seulement 41% des 12-28 ans s’identifient à ce que représente la notion de Generation Z. Un chiffre qui monte à 58% en Grande Bretagne, mais qui tombe à 15% en Chine et 6% en Inde. Ces chiffres nous appellent à la prudence en matière d’analyse générationnelle et à prendre en compte les géographies pour éviter les généralités excessives.

Une génération anxieuse

56% des 12-28 ans ressentent un sentiment de stress ou de solitude en France. Ils sont autant aux Etats-Unis. 60% en Chine. 62% au Brésil. Quel que soit le pays, la Gen Z présente des scores d’anxiété homogènes et supérieurs à ceux des autres générations. Trois explications possibles :

  • Le covid s’est immiscé dans leur phase de construction sociale
  • Ils grandissent avec les excès des réseaux sociaux
  • Ils doivent trouver leur voie dans une société plus hostile et imprévisible

Le clivage des genres

Au sein de la GenZ, les valeurs progressistes liées à l’inclusivité et à l’égalité de sexes sont principalement portées par les filles. Les couples de même sexe devraient-ils être autorisés à se marier légalement ? Les garçons sont d’accord à 45% tandis que les filles le sont à 65%.
Les efforts visant à promouvoir l’égalité entre tous les groupes de personnes sont-ils allés trop loin ? Les garçons sont d’accord à 27% quant seulement 16% des filles le sont. Sur ce point, le clivage de genre l’emporte sur l’effet générationnel.

Eco-conscience versus eco-engagement

La Gen Z est la génération qui se sent le plus coupable en matière d’environnement, à hauteur de 52%. Pourtant, ils sont aussi ceux qui en font le moins. En effet, 45% disent recycler le plus possible, contre 74% des boomers. Un écart entre leur éco-conscience et leur éco-engagement qui s’explique par un ancrage dans le bénéfice immédiat : En France, ils sont 71% à penser que l'important est de profiter de la vie aujourd'hui et que demain se fera tout seul. C’est 10 points de plus que l’ensemble de la population.

Hyper connexion, hyper vulnérabilité

7 ans : c’est l’âge qu’avaient les plus vieux de la GenZ lorsque Facebook est arrivé parmi nous selon le Baromètre des adolescents de 2023. Les réseaux sociaux sont pour eux un levier de socialisation indispensable : en France, 89% des 11-15 ans ont un smartphone et y passent près de 3h par jour. Mais ils bouleversent aussi la mécanique de leur adolescence en amenant :

  • Plus de défiance : près d’1 adolescent sur 4 a déjà vécu une situation de cyberharcèlement
  • Moins d’enthousiasme : 43% déclarent que ce qu’ils lisent sur leur smartphone ne leur donnent pas envie de devenir adulte

Des chiffres qui appellent réflexion : comment mieux protéger la génération suivante, la génération Alpha ?

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