Le moral des Patrons de PME
« How low can you go? » demandait Chubby Checker dans « Limbo Rock ». Les patrons de PME ont apparemment relevé ce triste défi. Aujourd'hui, en juin 2013, le moral des patrons de PME est à son plus bas historique depuis la création du baromètre en 1992, à 83, battant le précédent record de mars 2013 (84).
La conjoncture
Record battu
La première cause est une perception de l’environnement économique français à son plus bas niveau historique elle aussi. Nous sommes à 81 et jamais au cours des 20 dernières années, on n’est descendu aussi bas. On est donc bien sur une perception de la situation extrêmement dégradée. La perception (et donc le moral) des patrons est largement pire que la réalité de la situation de leur entreprise.
Demande au plus bas
Parmi les causes objectives de ce bas niveau, nous trouvons, comme toujours, une dégradation forte de la demande : la demande venant de la grande consommation s’effondre en passant de -32% à -40%, la demande venant des PME baisse de -44% à -46%, la demande venant des grandes entreprises baisse de -40% à -46%. Seule la demande à l’export vient tempérer l’avalanche avec une hausse de -13% à -7% (à mettre en parallèle avec la hausse de la perception de l’environnement économique international, qui monte de 98 à 103).
Hausse du chômage
Enfin, conséquence de tout le reste, nous avons une perspective de hausse du chômage devant nous. Le nombre de salariés est déclaré en baisse, il passe de -14% à -18%, plus bas niveau depuis octobre 2010. A mettre en parallèle avec la prévision des économistes LCL, qui ne prévoient un recul du chômage qu’au second semestre 2014 (Axelle Lacan).
Les questions d’actualité
Avez vous demandé un préfinancement du crédit impôt compétitivité et emploi ?
- Oui : 7 %
- Non: 92 %
- NSP : 1 %
Une réponse sans appel…à nuancer néanmoins par la taille de l’entreprise : ils sont 57% à répondre « oui » chez les 200-249 salariés.
« Effectif depuis le 1er janvier 2013, le Crédit d’Impôt Compétitivité et Emploi (CICE) est disponible pour les entreprises imposées d'après leur bénéfice réel et soumises à l'impôt sur les sociétés ou à l'impôt sur le revenu. Il s'applique quel que soit le mode d'exploitation de ces entreprises et quelle que soit la catégorie d'imposition à laquelle elles appartiennent, dès lors que ces entreprises emploient du personnel salarié. Il permettra à 1,5 million d'entreprises d'acquérir une créance fiscale de 13 milliards d'euros dès 2013, et de 20 milliards dès 2014. En 2013, première année de montée en charge, le taux applicable est de 4% de la masse salariale brute supportée au cours de l'année pour les rémunérations inférieures ou égales à 2,5 SMIC. Il atteindra 6% dès 2014. Ses règles sont les mêmes que celles des allègements généraux de cotisations sociales et du crédit d'impôt recherche, deux dispositifs déjà bien connus des entreprises. » explique Fabien Piliu de La Tribune.
Comme on le voit cette « montée en charge » s’annonce laborieuse.
Seriez-vous prêt à ouvrir le capital de votre entreprise pour accélérer son développement ?
- Oui : 31 %
- Non: 64 %
- NSP : 5 %
Seulement 1/3 des PME sont prêtes à ouvrir leur capital.
Utilisez-vous personnellement une langue étrangère dans le cadre de votre travail ?
- Oui : 43 %
- Non: 57 %
Si oui, lesquelles?
À 87% on trouve l’anglais, puis 23% l’allemand, et 13% l’espagnol.
Avez-vous une activité à l’international?
On a un petit « oui » à 36%, à mettre, évidemment, en rapport avec le faible niveau d’utilisation des langues étrangères par nos patrons de PME. Le salut pourrait passer par l’export, mais ce point constitue une faiblesse structurelle de nos PME.