L'élection de François hollande contrarie les "petits patrons"

En baisse de quatre points, le baromètre d'état de santé des PME-PMI réalisé par Ipsos pour LCL et La Tribune témoigne du coup de blues post-électoral des petits patrons français, plus que d'une réelle dégradation de conjoncture.

Auteur(s)
  • Yves Fradier Responsable du service des Grandes Enquêtes, Ipsos Observer
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Ce baromètre existe depuis 20 ans. Le tout premier changement de Premier ministre mesuré était, en 1993, relatif à l'arrivée d'Edouard Balladur à Matignon après Pierre Bérégovoy : +7 points. En 95, le passage à Alain Juppé a fait gagner trois points.  En 1997, l'arrivée de Lionel Jospin s'est traduite par un recul de 3 points du baromètre. De Lionel Jospin à Jean-Pierre Raffarin, l'effet a été nul, en tous cas non mesurable. De Jean-Pierre Raffarin à Dominique de Villepin, on a perdu un point. En passant à François Fillon, on en a gagné quatre.

La baisse de l'indice synthétique de l'état de santé des PME-PMI françaises, tombé à 96 points aujourd'hui, semble donc davantage refléter le scepticisme des "petits patrons" à l'égard du changement de majorité, qu'une réelle dégradation de conjoncture. De ses composantes, ce sont en effet surtout celles liées à l'arrivée du nouveau gouvernement qui sont mal orientées. On juge ainsi que "l’environnement économique français" se dégrade (indice en baisse de 102 à 95 points). L'indice mesurant la perception des "efforts du gouvernement en matière d’aide aux entreprises" enregistre une chute de 14 points (de 129 à 114). Et dans la hiérarchie des principaux freins principaux au développement des entreprises, "l’incertitude politique et économique" passe de 25 à 28% de citations.

En revanche, si l'on observe les critères objectifs de la situation des PME, elle n'est pas pire que le mois dernier : stabilité de la satisfaction à l'égard de la production, de l'activité commerciale, de la trésorerie. Stabilité des achats d'équipements. Stabilité de la demande domestique. On observe même une hausse des prévisions d'embauches, avec un indice en progression de 6 points. Plus qu'une véritable dégradation de la conjoncture, c'est donc d'abord une manifestation de la mauvaise humeur des patrons de PME que notre baromètre a mesuré ce mois-ci.

Auteur(s)
  • Yves Fradier Responsable du service des Grandes Enquêtes, Ipsos Observer

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