Les Français et la santé
Un décalage subsiste entre le niveau d’information perçu et l’etat réél des connaissances. Comme lors de la première vague du Baromètre, en novembre 2004, les Français ont majoritairement le sentiment d’être bien informés sur des enjeux tels que le remboursement des dépenses de santé ou la qualité des soins. Il existe cependant bien un gap, qui varie selon les domaines, entre le sentiment d’information et les connaissances observées.
Une majorité a le sentiment d'être bien informée…
7 Français sur 10 (71%) ont le sentiment d'être bien informés sur le remboursement des soins et des médicaments (20% très bien informés, 50% assez bien informés), dans des proportions quasi identiques à l'enquête de novembre 2004.
Une proportion à peine inférieure (65%, contre 67% en 2004) se sent bien informée sur la qualité des soins.
Mais lorsqu'on aborde des thématiques plus techniques, comme la question des dépassements d'honoraires, le sentiment d'une mauvaise information domine alors, pour environ 6 Français sur 10.
Le sentiment d'information apparaît globalement meilleur parmi les personnes qui ont entendu parler du médecin traitant, et plus encore parmi celles qui l'ont déjà choisi.
…mais l'information reste souvent fragmentaire
Et notamment dans le domaine de l'évaluation du système de santé : 79% des personnes interrogées (+1 point par rapport à 2004) savent qu'on mesure l'efficacité des médicaments en France. Mais 29% (-7 points) pensent que l'on mesure régulièrement la compétence des médecins et près de 7 Français sur 10 estiment que le niveau de qualité des hôpitaux et des cliniques est régulièrement évalué. 81% ont la même opinion en ce qui concerne la fiabilité des équipements (échographie, radiographie, scanner,..).
Comme en 2004, seuls 2% des personnes interrogés répondent correctement dans les quatre domaines d'évaluation concernés, et moins d'une personne sur cinq fournit au moins trois bonnes réponses sur quatre.
Le 1 euro non remboursé sur le prix des consultations est quant à lui seulement mémorisé correctement par quatre personnes sur dix.
LE MEDECIN TRAITANT FAIT SON CHEMIN, DANS LES ESPRITS COMME SUR LE TERRAIN
Une large majorité de la population a désormais entendu parler du médecin traitant (86%). Et un peu moins des deux tiers déclare avoir choisi son médecin et renvoyé le formulaire à sa caisse. Ces proportions augmentent avec l'âge des personnes interrogées. Au-delà de 60 ans, plus de 9 personnes sur 10 ont d'ores et déjà choisi leur médecin traitant.
Le principal critère de choix du médecin traitant, réside dans le fait qu'il s'agit de leur médecin habituel, pour 75% parmi les personnes interrogées. Le critère de compétence arrive en seconde position, mais n'est citée que par 25%, devant la proximité (22%).
Le généraliste joue manifestement un rôle essentiel dans le choix des spécialistes : ce sont ses recommandations qui orientent, avant tout autre critère, le choix de 64% des Français. Son niveau de compétence perçu arrive ici aussi en seconde position, devant les conseils de l'entourage.
Une large majorité (77%) sait dès à présent qu'un meilleur remboursement des consultations de spécialistes sera conditionné à la consultation préalable d'un généraliste.
Cependant, si la réforme et ses principes sont aujourd'hui bien intégrés, seule une minorité d'un tiers des personnes interrogées, s'accorde à dire qu'elle s'adressera systématiquement à un généraliste avant de consulter un spécialiste.
Certes, parmi les 65% qui disent qu'il pourra leur arriver de consulter directement un spécialiste, 20% affirment qu'ils ne le feront que rarement et 34% parfois : seuls 11% d'irréductibles affirment qu'ils ne se situeront jamais dans le cadre du parcours de soins.
UNE FORTE ADHESION A L'IDEE D'UNE EVALUATION PLUS POUSSEE DES ACTEURS DU SYSTEME DE SOINS
Comme en 2004, de très larges majorités se déclarent favorables à la mise en place de systèmes d'évaluation réguliers. Qu'on évoque les médecins libéraux ou hospitaliers, ou plus spécifiquement le médecin traitant, l'adhésion domine toujours à l'idée d'une évaluation :
- Les médecins libéraux : 88%, -1 point par rapport à 2004 ;
- Les médecins hospitaliers : 91%, +1 point ;
- Le médecin traitant : 92% (non posé en 2004).
UN APPETIT TOUJOURS FORT POUR L'INFORMATION
L'intérêt pour l'information santé est toujours fort au sein de la population. Il s'exprime même majoritairement dans le cadre de thématiques pointues :
- 53% se disent très intéressés ou assez intéressés par un service téléphonique aidant à choisir par spécialité les meilleurs hôpitaux ou cliniques près de chez soi
- 57% se montrent intéressés par une liste de médicaments agréés par un comité scientifique, qu'ils pourraient acheter sans ordonnance et qui seraient remboursés par l'assurance complémentaire santé.