Les PME dans l'expectative

Début d'année prudent pour les petites et moyennes entreprises françaises. L'indice synthétique de leur "état de santé", mesuré en janvier par Ipsos pour Le Crédit Lyonnais, La Tribune et Radio Classique, est stable depuis mai dernier, autour des 105 points. La satisfaction des patrons par rapport au niveau de la production ou la trésorerie se redresse, mais la faiblesse de la demande et le coût des matières premières freinent la croissance.

Auteur(s)
  • Yves Fradier Responsable du service des Grandes Enquêtes, Ipsos Observer
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La stabilité de l'indice synthétique de l'état de santé des PME-PMI depuis mai 2004 ne doit pas masquer les variations sensibles de ses composantes. On relève en particulier dans la vague de janvier de notre baromètre une dégradation assez nette de la perception de l'environnement économique français, matérialisé par une baisse sensible de la demande provenant des grandes entreprises (de 0 à -13 points). La demande "grande consommation" est elle aussi orientée à la baisse, et passe de -7 à -10 points. Le secteur "transport" est le plus touché, avec des anticipations particulièrement pessimistes.
Dans près d'un cas sur cinq, les patrons pensent aussi au "coût des matières premières" comme un frein majeur au développement. Le prix du pétrole explique au moins partiellement que l'on atteigne, avec 17% de citations, le record pour cet item depuis février 94. Hormis les périodes 1994 et 2000, la moyenne est sous les 10% chaque année. Les industriels (36% de citations) et les transporteurs (21%) sont les premiers concernés. Autre point noir, les patrons doutent toujours de l'efficacité des aides du gouvernement. L'indice sur cette question est à 114 points en janvier (-2), contre un pic à plus de 130 en octobre 2002.

La dernière livraison du baromètre laisse quand même des raisons d'espérer un avenir meilleur. Même s'il ne compense pas la faiblesse de la demande intérieure, on enregistre tout de même un léger mieux dans la perception de l'environnement économique international (indice de satisfaction progresse de 110 à 112 points). Par ailleurs, il semblerait que les patrons soient à nouveau un peu moins crispés sur l'embauche. Le solde hausse/baisse dans ce domaine n'est plus négatif (de -3 points à 0), grâce au dynamisme des plus petites structures qui atténue le pessimisme des entreprises de 200 à 499 salariés (-24 points dans cette catégorie). On reste quoi qu'il en soit très loin des records à plus de 40 points du printemps 2001. La conjoncture semble également s'améliorer du côté de l'investissement, avec un indice qui grimpe de 7 points (de -14 à -7). Les intentions d'achat de biens d'équipement sont en hausse (de -8 à -1 point), au contraire des crédits de trésorerie (de -6 à -9). Si globalement les indices restent encore dans le rouge, on le doit là encore beaucoup aux difficultés qui touchent le secteur du transport. Mais au final, la satisfaction des patrons à l'égard de l'activité commerciale (de 102 à 103 points), de la trésorerie la hausse (de 99 à 103), ou de la production (de 102 à 108) laisse entrevoir des jours meilleurs.

Auteur(s)
  • Yves Fradier Responsable du service des Grandes Enquêtes, Ipsos Observer

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