Les PME engluées dans la crise
Plombé par une perception particulièrement dégradée de l’environnement économique français et international, que ne compense pas le léger mieux du côté de l’efficacité de l’aide gouvernementale, l’indice synthétique d’état de santé des PME-PMI stagne à son plus bas niveau depuis l’hiver 93 (94 points). Dans ses composantes, les indicateurs d’activités sont très mal orientés, qu’il s’agisse du niveau de production, de l’activité commerciale ou de la trésorerie. La majorité des petits patrons constate à présent une baisse de la demande, qu’elle émane des PME, des grandes entreprises ou de la grande consommation. Les entreprises concernées par l’exportation déplorent également une baisse dans ce secteur.
Dans ce contexte, les perspectives pour l’emploi sont toujours aussi sombres, avec moins de 10% des patrons qui prévoient d’embaucher (nombre de salariés « en hausse »), contre 67% qui jugent leur effectif « stationnaire », et 25% « en baisse ». La situation semble carrément dramatique dans les PME de plus de 100 salariés, où l’on anticipe une baisse du nombre de salariés dans 4 cas sur 10. L’investissement est également en berne. La faute peut-être, outre la conjoncture, à une trésorerie qui se dégrade dans plus d’une entreprise sur cinq, et est plus globalement considérée comme « peu satisfaisante » dans près d’une sur deux. Ce phénomène pourrait d’ailleurs s’amplifier dans les prochains mois, les patrons étant de plus en plus nombreux (aujourd’hui 47%) à relever une baisse du prix de vente facturé de leurs produits.
Une solution ? Pour une proportion de plus en plus importante de chefs de PME-PMI, cela passerait par le rétablissement de la demande. Plus d’un interviewé sur cinq (22%) pointe en effet « le niveau de la demande » comme principal frein au développement de son entreprise. Cet item recueille aujourd’hui presque autant de citations que « l’incertitude politique et économique » (24%) et le sempiternel « poids des charges sociales » (28%).