Les PME n'ont pas le moral
Certains indicateurs du moral des PME résistent à la morosité : la satisfaction par rapport à l’activité commerciale reste stable (indice 104), le niveau des prix de vente passe de -2% à 0, la trésorerie se redresse (de -12 à -7%), les stocks se résorbent (de -14 à -5%), la demande venant de l’export grimpe de -1 à +2%. Mais ces résultats ne doivent pas masquer une situation assez critique pour le tissu productif français.
Au niveau macroéconomique, la demande venant de la grande consommation, objet de toutes les attentions, s’effondre : le solde des réponses hausse-baisse passe de +7 à -7%. La demande venant des PME baisse de -11 à -14%, celle venant des grosses entreprises de -4 à -14%.
Les mauvaises perspectives en matière de demande affectent alors le moral global des PME. Si en avril 2003, l’indice synthétique avait touché le fond à 101, il repartait depuis à la hausse, en bringuebalant parfois. C’est en avril 2003 que le niveau des crédits d’investissement atteignait son plancher (-16%). Il retrouve ce niveau aujourd’hui (avec une pointe à -23% pour les industriels). On n'est guère plus optimiste du côté de l'embauche. Le solde hausse- baisse du comportement des patrons par rapport à l’embauche reste positif à +1% (grâce aux entreprises de bâtiment dont le solde est à +21%). Il perd néanmoins 7 points en un mois (8% en avril). Cette enquête permet encore d'identifier les principaux freins au développement : l’incertitude politique et économique progresse de 15% à 20% de citations, et le coût des matière premières de 8 à 9% (à 21% pour le bâtiment). La conjoncture nationale et internationale pèse aussi sur le moral des PME : la perception de l'environnement économique français baisse de 108 à 103, et l’environnement économique international passe de 110 à 105. Plus globalement enfin, les entreprises perdent confiance dans le pouvoir politique. La cote de confiance du gouvernement chez les PME ne cesse de baisser. L’indice de la question sur « les efforts du gouvernement en matière d’aide aux PME » est à 116, soit le plus bas niveau depuis mai 2002, et l'arrivée du premier gouvernement Raffarin. C’est dans le secteur du bâtiment que l’on trouve le plus de sceptiques : 40% regrettent des efforts « très peu efficaces » (32% au global).