Les PME restent dans l'expectative
L'indice d'Etat de santé des PME-PMI est retombé ce mois-ci sous les 100 points, son niveau étalon attribué au lancement de ce baromètre en septembre 1992. En baisse depuis janvier après un regain d'optimisme en fin d'année dernière, l'indice souffre de nombreux maux. La conjoncture, déjà, semble toujours aussi peu propice au développement de l'activité : l'environnement économique français et international sont jugés "défavorables" par la majorité des patrons interrogés, et les efforts du gouvernement en matières d'aides aux entreprises paraissent "peu efficaces" à 88% d'entre eux. "Le coût des matières premières" constitue aussi, comme le mois dernier, le frein principal au développement de l'entreprise pour 15% des PME interrogées (30% dans l'industrie). Si le climat social (14% de citations) pèse également, on pointe aussi beaucoup du doigt l'insuffisance de la demande (15%, mais 30% dans les PME de plus de 100 salariés).
D'ailleurs, seule une petite minorité des PME interrogées constate sur son marché une hausse de la demande (entre 10% et 15%) ; le plus souvent, les patrons relèvent une demande "stationnaire", voire "en baisse". Pourtant, hormis le niveau de trésorerie (stable), les indicateurs d'activités – niveau de production (103 points, +4) et niveau d'activité commerciale (99 points, +2) – repartent à la hausse. Mais les anticipations négatives sur la demande pénalisent l'investissement productif et l'embauche. Une PME sur trois déclare ainsi un volume d'achat d'équipement en baisse (34%, contre 47% des PME dans lesquelles l'achat d'équipement est stationnaire et 18% "en hausse"). Et sur le front de l'emploi, une PME sur cinq constate un nombre de salariés en baisse (19%), contre 66% pour lesquelles l'effectif est stationnaire et 15% "en hausse". L'emploi est particulièrement sinistré dans les PME du bâtiment (27% réduisent leurs effectifs), alors que la situation est plus favorable dans les services (où 30% des PME augmentent leurs effectifs). Au final toutefois, les patrons doutent que leur PME grimpe un jour dans la catégorie supérieure : 92% ne pensent pas qu'elle deviendra une ETI (une Entreprise de taille intermédiaire de plus de 250 salariés), contre seulement 7% qui y croient. Les taux diffèrent bien sur fortement en fonction de la taille de la PME considérée : si aucun patron (1%) de PME de 10 à 19 salariés pense que leur entreprise deviendra un jour une ETI, on est à 7% dans les PME de 20 à 49 salariés, 19% dans les PME de 50 à 99 salariés, 47% dans les PME de 100 à 199 salariés, et 55% dans les PME de 200 à 249 salariés.