Les vaccins à ARN messager efficaces à 86% contre le variant alpha et 77% contre le variant bêta du SARS-CoV-2

Au cours des six derniers mois, l'Organisation Mondiale de la Santé a classé quatre variants du SARS-CoV-2 comme « préoccupants » en raison de leur plus forte transmissibilité ou de leur possible échappement immunitaire : les variants alpha, bêta, gamma et delta.

 Une très large enquête appelée étude Comcor a été menée conjointement avec des chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec la Caisse nationale de l’Assurance Maladie, Santé publique France et Ipsos en France, cette étude cas-témoin au niveau national a pour but d’évaluer l'efficacité des vaccins à ARNm contre les formes symptomatiques de l'infection par le SARS-CoV-2, qu'il s'agisse du virus d'origine ou des variants alpha et bêta. Les résultats montrent que ce schéma de vaccination, à deux doses, confère une protection de 88% contre la souche d’origine du virus, de 86% contre le variant alpha et de 77% contre le variant bêta. Ces données ont été publiées le 14 juillet 2021 dans le Lancet Regional Health Europe.

Fin 2020, deux nouveaux variants du SARS-CoV-2 sont apparus. A cette date, l'Angleterre a connu une résurgence de l'incidence des infections au SARS-CoV-2 attribuée à l'émergence du variant alpha, un variant dont la transmissibilité est plus forte que la souche d’origine du SARS-CoV-2. Cet événement a été accompagné par l'émergence du variant bêta en Afrique du Sud, dont la mutation E484K est associée à un échappement immunitaire. L’émergence de ces différents variants du SARS-CoV-2 a coïncidé avec le début des campagnes de vaccination en masse dans le monde entier. Dans ce contexte, il était donc nécessaire d’analyser l’efficacité[1] des vaccins à ARN messager disponibles contre ces différents variants du virus SARS-CoV-2.

En parallèle, depuis octobre 2020, l’Institut Pasteur, en collaboration avec la Caisse nationale de l’Assurance Maladie, Santé publique France et Ipsos a lancé cette étude ComCor, une étude cas-témoins à l'échelle nationale qui analyse les facteurs sociodémographiques, comportements et pratiques associés à l’infection par le SARS-CoV-2. Les résultats du premier volet de cette étude ont été publiés dans le Lancet Regional Health le 7 juin 2021[2].

 

En février 2021, les chercheurs ont adapté le questionnaire pour ajouter des informations sur la vaccination contre la Covid-19, l'existence d'infections antérieures au SARS-CoV-2, et sur la nature des variants responsables d'infection. Ces informations ont été utilisées pour évaluer l’efficacité de deux doses de vaccins à ARNm contre les variants, alpha et bêta, circulant en France, et pour évaluer la protection apportée par des infections par le SARS-COV-2 antérieures. Toutes les personnes infectées ont été invitées à participer à l’enquête par la Caisse nationale de l’Assurance Maladie.

L’analyse a inclus 7 288 personnes infectées par la souche d’origine, 31 313 personnes infectées par le variant alpha, 2 550 personnes infectées par le variant bêta et 3 644 témoins non infectés entre février et mai 2021. Grâce à cette étude, les chercheurs ont montré que deux doses de vaccin à ARNm confèrent (sept jours après la deuxième dose) une efficacité à 88% (81-92) contre le virus d'origine, à 86% (81-90) contre le variant alpha et à 77% (71-90) contre le variant bêta. Il n’a pas été montré de différence dans l’efficacité vaccinale selon l'âge, le sexe ou l'exposition professionnelle.

« Ces résultats étaient particulièrement attendus pour le variant bêta, connu pour sa mutation E484K associée à un échappement immunitaire. Notre estimation de 77% de protection est très proche des 75% estimés par la seule autre étude au monde ayant évalué l'efficacité des vaccins ARNm contre ce variant. Ces analyses confirment l'efficacité des vaccins contre la Covid-19, et le rôle central qu'ils occupent dans la lutte contre l'épidémie » explique Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’Épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur et professeur du Conservatoire national des arts et métiers.

Un autre résultat important de cette étude concerne les antécédents d'infection par SARS-COV-2. Les chercheurs montrent qu’une infection récente (2 à 6 mois) confère une protection similaire à celle observée avec les vaccins ARNm, mais que cette protection décroît après six mois.

Ces analyses vont être maintenant élargies à l'estimation de l'efficacité vaccinale contre le variant delta qui est devenu majoritaire sur le territoire français depuis le début du mois de juillet.

Nous vous invitons à découvrir les résultats détaillés de cette étude publiée dans The Lancet Regional Health Europe.

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Auteur(s)

  • Christophe David
    Christophe David
    Directeur - Public Affairs Statistique Publique

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