L’insécurité ne fait plus vraiment recette

La dernière vague du baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point montre que l’exécutif ne tire aucun bénéfice du débat sur l’insécurité. Les cotes de popularité du chef de l’Etat (34%) et du Premier ministre (43%) sont proches des plus bas niveaux observés sur la mandature. On observe par ailleurs que si Dominique Strauss-Kahn reste la personnalité préférée des Français, Martine Aubry conserve le leadership à gauche.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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La popularité de Nicolas Sarkozy n’a pas rebondi après le discours de Grenoble et la séquence sur l’insécurité. Si le chef de l’Etat progresse de 5 points chez les proches du Front National, de 4 points chez les ouvriers et de 5 points chez les employés, on reste à de niveaux de soutien faibles (autour de 30%). Surtout, la légère progression dans les milieux populaires est contrebalancée par la fin de la surmobilisation des sympathisants UMP enregistrée le mois dernier, au moment des affaires Woerth : en baisse de 8 points, le Président repasse sous la barre des 80% d’avis favorables dans son camp (78%). Au total sur l’ensemble de l’échantillon, 34% Français ont une bonne opinion de l’action du chef de l’Etat, contre 63% d’avis contraire. On est à 2 points du plus bas niveau de la mandature (32% d’avis favorables au printemps dernier), et à 12 points du score d’août 2009 (46%). Avec un agenda plus compliqué que l’année dernière (retraites, dette), la rentrée s’annonce difficile pour le couple de l’exécutif. La conjoncture n’est en effet pas non plus favorable au Premier ministre, en baisse pour le troisième mois consécutif (43% d’avis favorables contre 50% d’avis contraire, à 1 point de son plus bas niveau).

Au palmarès des leaders politiques, Dominique Strauss-Kahn (58% d’opinions favorables) garde la première place, juste devant Bertrand Delanoë (57%). Peu de mouvement dans ce palmarès, les personnalités qui progressent sont celles qui apparaissent au moins médiatiquement un peu en retrait des débats de politique intérieure : les ministres d’ouverture (Bernard Kouchner, 54% d’avis favorables, +4 points, Fadela Amara, 33%, +3), des personnalités plus consensuelles comme Jack Lang (54%, +5) ou Jean-Louis Borloo (51%, +4), voire la députée européenne Rachida Dati (39%, +5). Dans l’ensemble sinon la stabilité l’emporte. On notera en particulier que Brice Hortefeux ne bénéficie lui non plus du débat sur l’insécurité, avec une cote stable (34% d’avis favorables, 50% d’avis contraires), malgré une progression significative chez les sympathisants frontistes (29%, +12). A gauche, Martine Aubry conserve le leadership chez les proches du Parti Socialiste. A 73% d’avis favorables, elle devance dans son camp Dominique Strauss-Kahn (69%) et Bertrand Delanoë (66%) ; François Hollande et Ségolène Royal (51%) sont plus loin. A droite enfin, c’est toujours Christine Lagarde (75% de bonnes opinions chez les sympathisants UMP) et Michèle Alliot-Marie qui mènent le peloton.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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