Lutte contre la mortalité maternelle: un Français sur deux prêt à s'engager

Chaque semaine, 10 000 femmes meurent pendant ou suite à une grossesse. L'étude Ipsos / Equilibres et Populations montre que les Français se sentent concernés. Même s'ils ont une idée relativement floue de l'ampleur du phénomène, près de la moitié d'entre eux se dit prête à s'investir personnellement dans la lutte contre la mortalité maternelle.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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L'état des connaissances des Français

Les Français ont du mal à évaluer avec justesse le nombre de femmes concernées par ce problème. Seuls un quart d'entre eux (26%) a une bonne notion du nombre de femmes mourant chaque semaine de mortalité maternelle (10.000). On notera pour ce premier indicateur quelques différences notables en fonction des catégories sociodémographiques. Ainsi les 15-19 ans sont-ils sensiblement plus nombreux que l'ensemble à donner la bonne réponse (37%). Visiblement, le fait de suivre actuellement un cursus scolaire n'est donc pas neutre. Parallèlement, les personnes qui ont suivi des études supérieures sont plus nombreuses à évaluer correctement le nombre de femmes touchées que les personnes disposant d'un niveau d'études primaire (29% contre 19%).Les Français n'ont en revanche aucune difficulté à identifier les zones géographiques mondiales les plus touchées par la mortalité maternelle : l'Afrique (93%) devance très largement l'Asie (52%) et l'Amérique du Sud et l'Amérique Centrale (37%). L'Océanie (5%), l'Amérique du Nord (3%) et l'Europe (2%) apparaissent en revanche comme des zones préservées. Cette hiérarchie est commune à l'ensemble des catégories sociodémographiques.

L'identification des causes et des responsabilités

Les deux tiers des Français (66%) considèrent que la pauvreté est la principale cause de la mortalité maternelle dans les pays en développement, devant l'absence de prise en charge médicale des grossesses (53%). Suivent, sensiblement derrière, les grossesses non désirées (28%) et le manque d'éducation (27%).Là encore, on perçoit de fortes différences liées à l'appartenance sociale. Pour exemple, les hommes insistent sur la pauvreté (69% contre 63% des femmes), les femmes optant davantage qu'eux pour l'absence de prise en charge des grossesses (55% contre 50%).

Les Français jugent que les institutions internationales sont les acteurs les plus compétents pour faire face au problème de la mortalité maternelle dans les pays en développement (54%). Viennent ensuite, mais sans véritable hiérarchie, les ONG basés dans les pays industrialisés (36%), les ONG des pays en développement (28%) et les gouvernements des pays en développement (26%) et industrialisés (25%). Les personnes disposant d'un niveau d'études supérieur témoignent d'un fort soutien aux ONG, quelle que soit leur implantation géographique. Mais on notera que les moins diplômés sont également les plus nombreux à ne pas donner de réponse à la question (32%).

L'engagement personnel des Français dans le domaine :

Les Français sont partagés s'agissant de leur engagement personnel pour contribuer à enrayer ce phénomène : 48% se déclarent prêts à prendre personnellement part à des actions, mais 49% ne l'envisagent pas.Les femmes (53%) et les 15-19 ans (65%) sont les deux catégories sociales les plus acquises à l'idée d'une contribution personnelle. En revanche, les hommes (55%), les plus de 70 ans (63%), les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (58%) et les professions intermédiaires (58%) ne souhaitent pas s'engager.Les personnes désireuses de s'engager personnellement sont massivement d'accord pour demander au Gouvernement français de consacrer davantage de son aide internationale à la santé des femmes (88% sont d'accord sur ce point, donc 51% "tout à fait d'accord"). Le principe du don financier reçoit un accueil à peine moins unanime : 77% des personnes prêtes à s'investir personnellement se déclarent favorables au fait de "soutenir financièrement des actions de terrain conduites par les ONG qui interviennent dans ce domaine".

Ailleurs sur le web

  • Webhumanitaire - Site d'information consacré à l'action humanitaire : comment partir, trouver des financements, monter un projet, se renseigner sur le Tiers Monde ou les ONG...

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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